Enrico Zoffoli

 

 

Magistère du Pape

Et catéchèses de Kiko :

Une comparaison

 

À propos du Chemin Néocatéchuménal

 

 

 

 

 

 

 

Edizioni Segno S.r.l.

Via E. Fermi, 80

33010 Tavagnacco, Udine, Italia

Tel. +39 0432 575179

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PRÉFACE DU TRADUCTEUR

 

 

Le Chemin Néocatéchuménal est-il une secte ? Une Église Parallèle ? Une Église dans l’Église ?

En traduisant ce livre du Père Enrico Zoffoli, notre désir est qu’un public français ait accès à ce document italien important qui ne fait que confirmer qu’à Rome même, ce mouvement est contesté. Il l’est d’ailleurs dans le monde entier. Peu de mouvements ont suscité autant de notes pastorales d’évêques, de conférences épiscopales. Le Pape, tout en l’appuyant de son autorité et de ses encouragements, l’a aussi exhorté plus d’une fois d’attitudes à éviter. Des prêtres aussi s’y sont opposés. Quelques sites Internet dans le monde font foi des oppositions qu’il crée. Enfin des laïcs ont eu fort à débattre avec les membres du Chemin NC, tout ceci menant souvent à de douloureuses divisions aux plans humain et paroissial. D’ailleurs, cela est une autre source de motivation, c’est-à-dire, le grand nombre de victimes, silencieuses pour la plupart, qui n’ont pas de voix pour les défendre et les soutenir.

Peu de documents traitent précisément de la source de tous ces problèmes, qui, nous le croyons sincèrement, se retrouve dans l’enseignement du fondateur. Le Père Zoffoli s’est dédié à l’analyse de cet enseignement qui est demeuré longtemps secret, même de membres qui cheminaient depuis des années dans le mouvement et qui en ignoraient l’existence. Le lecteur sera donc invité à s’interroger sur les attitudes humaines et pastorales qui peuvent découler d’un tel enseignement.

Toutes les notes de bas de page sont du traducteur ( ainsi qu’une préface et une conclusion ) et n’engagent pas l’auteur, quoique à notre avis, elles ne le contredisent pas. Nous n’avons rien enlevé ou ajouté à la traduction du livre. Pour le lecteur qui trouverait le volet plus théologique trop fastidieux, nous suggérons de commencer à la page 101.

Nous tenons à remercier l’Association Rome-Sud ( c/o Fermo Posta, Roma Ostiense, 00154, Rome, Italy ) qui a mis à notre disposition cette notice biographique, complétée d’une bibliographie des œuvres du Père Zoffoli ainsi qu’une photo. Puisque, à notre connaissance, aucune de ses œuvres ne sont traduites en français, nous avons laissé la bibliographie dans sa langue italienne. Enfin, merci aux éditions Segno, qui nous ont donnés l’autorisation pour la publication de la traduction en français sur Internet.

 

 

 

Partie frontale du souvenir du Père Zoffoli Partie postérieure du souvenir du Père Zoffoli

 

 

Biographie

Il naquit à Marino, petite ville des Cols Albains, le 3 septembre 1915 et tout jeune homme ressenti la Vocation à la "consécration à Dieu" et afin de la réaliser, il choisit la Congrégation des Passionistes, fondée par S. Paul de la Croix.

Il parcourue les règles itinéraires formatives, en faisant toujours preuve de maturité et de ferveur. Ses supérieurs ayant découvert chez le jeune une intelligence aiguë et solide, ils l'envoyèrent accomplir ses études philosophiques et théologiques dans les universités pontificales de Rome et de Louvain en Belgique, où il se licencia en philosophie.

La première destination du jeune fut donc l'enseignement à l'intérieur de sa Congrégation et subséquemment à l'Institut théologique pour laïques de Ste. Croix de Florence pour 4 ans.

Pour une décennie il fut ensuite professeur à l’Université Pontificale Latran de Rome (1959-69).

Une fois terminée l'activité didactique officielle, il se consacra aux deux fonctions les plus importantes pour le Royaume de Dieu : la prédication des Exercices spirituels et la rédaction de livres, certains de grande envergure et valeur, et d’autres de plus petite envergure, mais touchants les problèmes les plus actuels. Dans cette activité d’écriture le vénéré père reflète son adhésion intérieure à la Foi, et à l'orthodoxie qui doit l'envelopper, et un amour viscéral de l'Église, sacrement de salut.

Sans aucune pointe d'emphase, on peut dire que l’activité d'édition du P. Zoffoli fut "prodigieuse", comme le démontre la liste de ses publications (cfr. Bibliographie).

Une assistance spéciale de l'Esprit Saint... une heureuse capacité de synthèse.., une base théologique sûre et claire. . .l'usage sévère de son temps... tels sont les éléments qui expliquent l'activité prodigieuse susdite.

La Congrégation des Passionistes lui est immensément reconnaissante pour ses études sur S. Paul de la Croix ( jusqu'à présent inégalées ) et sur Ste. Gemma Galgani, et pour d’autres brochures sur la Passion.

Ses disciples et ses fidèles lui seront par-dessus tout reconnaissants pour ses différents développement théologiques, ascétiques et parfois apologétiques principalement sur la Très Sainte Eucharistie.

Il est assez évident que ses écrits enfoncent leurs racines dans la vie personnelle de l'auteur qui vivait sa prêtrise et sa pitié eucharistique dans la clarté de la Foi et dans la pitié des séraphins.

Sa mort fut comme sa vie : sereine et fervente.

Il savait en qui il avait cru et espéré.

Il s'endormit dans le Christ comme un enfant qui sait qu’il peut compter sur l'amour de Dieu ! (16/06/1996).

Il a été enterré dans le caveau de famille au cimetière de Marino (Rome).

Bibliographie

Philosophie :

Itinerario alla fìlosofia, Ed. Fiorentina Firenze, 1948, pp. 128.

Il male, Lecce, 1951, pp. 116 (ed. Privata).

Problema e mistero male, Marietti, Torino, 1960, pp. 440.

Ed io che sono?, Il Crivello, Cittadella di Padova, 1972, pp. 200.

Aborto giudicato dalla ragione, Ed. Grafischena, Fasano (Br), 1975, pp. 80.

La verità, Ed. Grafischena, Fasano (Br), 1975, pp. 40.

Origine del mondo, Ed. Grafischena, Fasano (Br), 1978, pp. 76.

Dalla prima nebulosa all'uomo, Ed. Grafischena, Fasano (Br), 1979, pp. 58.

Esistenza dello spirito e dignità della persona, Ed. Grafischena, Fasano (Br), 1979, pp. 104.

La persona non muore, Ed. Grafischena, Fasano (Br), 1979, pp. 106.

Valore dell'esistenza, Ed. Rogate, Roma, 1980, pp. 262.

Pena di morte e Chiesa cattolica, Ed. Settimo Sigillo, V.S. Veniero, 74, 00192 Roma, 1981, pp. 134.

Tomismo e cattolicesimo, Ist. Padano di A.G., Rovigo, 1978, pp. 28 (estr. da Palestra del Clero, nn. 20-21, 1978).

Origine delle idee e astrazione dell'intelletto agente in san Tommaso, pp. 50 (estr. dagli Atti dell’VIII Congr. Tomist. Intern., vol. VII, 1982).

La dignità del corpo umano nella dottrina di san Tommaso, pp. 10 (estr. dagli Atti del IX Congr. Tomist. Intern., vol. III, 1991).

Il fondamentale tomismo di GaliIeo, pp. 20 (estr. da Doctor Communis, XLIV - 1991, pp. 130-147).

Principi di filosofìa, Ed. Fonti Vive, Roma 1988, pp. 936. Con letture di storia del pensiero occidentale.

Apologétique :

Itinerario alla fede, Ed. Grafíschena, Fasano (Br), 1978, pp. 48.

Perché credo, Ed. Il Crivello, Cittadella di Padova, 1970, p. 204.

Galileo, Fede nella ragione e ragioni della fede, Ed. Studio Domenicano, Bologna, 1990, pp. 180.

Comunione sulla mano? - Il vero pensiero della Chiesa secondo la vera storia del nuovo rito. V ed. riveduta ed ampliata - Roma, 1990, pp. 132.

La confessione ancora necessaria? - Roma, 1990, pp. 222.

La vera Chiesa di Cristo! - Roma, 1990, pp. 316.

La messa è tutto. Catechismo - Roma, 1991, pp. 68.

Eresie del movimento neotecumenale - V ed. migliorata, arricchita di nuove sconcertanti testimonianze. Saggio critico, Edizioni Segno, Udine, 1992, pp. 168.

Congiura contro l'eucaristia e il sacerdozio - Roma, 1991, pp. 174.

La Messa unico tesoro e la sua concelebrazione - Roma, 1991, pp. 58.

Dio perdona, se... Dialogo sul Sacramento della penitenza - Roma, 1991, pp. 48.

Magistero del Papa e catechesi di Kiko. Confronto, A proposito del "Cammino neocatecumenale", Edizioni Segno, Udine, 1992, pp. 150.

Eucaristia ed Ecumenismo. Dialogo. - Ed. Comitato Medjugorje - Milano, 1992 (V. Cordusio, 4). pp. 134.

Catechesi neocatecumenale e ortodossia del Papa. Ed. Segno, Udine, 1995, pp. 80.

Théologie et spiritualité :

L'obbligo di corrispondere alla vocazione, Ed. Fiorentina, Firenze, 1949, pp. 44 (estr. da Vita Cristiana, fasc. IV-V.

Il mio e vostro sacrificio. Lineamenti di una teologia del Sacriftcio eucaristico per laici, Lucca, l'955, pp. 64.

La passione mistero di salvezza, Vicenza, 1966, pp. 248 (successive ediz. italiane nel 1971, 1984; una spagnola e un'altra portoghese in Brasile).

Perché la Messa?, Ed. Il Crivello, Cittadella di Padova, 1970, pp. 106.

La morte. E poi?..., Ed. Grafischena, Fasano, 1975, pp. 312.

La passione di Cristo nella Bibbia, Ed. "Il Crivello", Cittadella di Padova, 1971, pp. 310.

Mistero della sofferenza di Dio? - Il pensiero di S. Tommaso. Pontif. Accad. di S. Tommaso, Libr. Ed. Vaticana, n. 34 della coll. "Studi Tomistici", Roma, 1988, pp. 88.

A colloquio con Dio, Ed. Rogate, Roma, 1991, pp. 108.

La Messa è tutto. Teologia a servizio della fede, Ed. Cipi, Roma, pp. 242.

Carismi e carismatici nella Chiesa - Ed. Dehoniane, Roma, 1991, pp. 180.

Incontro al Mistero. Elevazioni. Ed. Segno, Udine, 1992, pp. 280.

Catechismo della fede cattolica f.to 11x19, pp. 442, Ed. Segno, Udine - 1993.

Il neocatecumenato della Chiesa cattolica. Lettera aperta al clero italiano - f.to 10,5x21, pp. 34, Ed. Segno, Udine -1993.

La confessione ancora necessaria? F.to 11x19, pp. 70, Ed. Segno, Udine - 1993/24 ed.

Cristianesimo. Corso di teologia cattolica - f.to 12x24,5, pp. 1380, Ed. Segno, Udine - 1994.

Eucaristia o nulla f.to 11x19, pp. 132, ed. Segno, Udine - 1994.

Il male. Itinerario della speranza f.to 11x19, pp. 232, Ed. Segno, Udine - 1994.

Questa è la Messa. Non altro. Ed. Segno, Udine, 1994, pp. 120.

Chiesa e uomini di Chiesa. Apologia a rovescio, Ed. Segno, Udine, 1994, pp. 56.

Dio. Dov'è questo Dio? - Pont. Accademia di S. Tommaso, Libr. Ed. Vaticana, Roma, 1994, pp. 380.

Ecumenismo e umanesimo di Giovanni Paolo Il, Pont. Accademia di S. Tommaso, Libr, Ed. Vaticana, Roma, 1995, pp. 108.

Catechesi neocatecumenale e ortodossia del Papa, Edizioni Segno, Udine, 1995, pp. 80.

Vita futura e verità sul purgatorio, Edizioni Segno, Udine, 1995, pp.208.

 

Hagiographie :

La povera Gemma. Saggi critici storico-teologici. Ed. "Il Crocifisso", Roma, con 158 illustr.

S. Paolo della Croce. Storia critica. A cura della Congr. dei PP. Passsionisti, Roma, 1963-1968.

vol. I, Bibliografia, pp. 1616, con indici e 180 illustr. fuori testo;

vol. II, L'uomo e il Santo, pp. 1755, con indici e 73 illustr. f.to.;

vol. I, Maestro di Spirito, missionario e fondatore, pp. 2512, con indici e 77 illustr. F.to.

S. Paolo della Croce. Diario spirituale. Testo critico, introd., note e indici. A cura dei PP. Passionisti. Roma, 1964, pp. 102.

S. Paolo della Croce. Profilo. Vicenza, 1967, pp. 102.

S. Paolo della Croce e le Suore Passioniste di Signa, Roma, 1967, pp. 64.

S. Paolo della Croce (compendio dell'opera grande, a cura dei PP. Passionisti di Puglia e Calabria). Manduria (Taranto), 1975, pp. 338.

Tempo ed eternità. Nella vita intima di S. Teresa di Lisieux, Ed. O.C.D., Roma, pp. 454.

Histoire :

I Passionisti. Spiritualità e apostolato. Ed. del "Il Crocifisso", Roma, 1955, pp. XV-404.

Le monache passioniste, Ed. "Il Crivello", Cittadella di Padova, 1970, pp. 700, con 55 illustr. f.to.

 

Publications variées :

Casa di preghiera, non spelonca di ladri, Roma, 1980, pp. 43.

Lettera aperta di un gruppo di laici al clero italiano, Roma, 1986, pp. 38.

Dizionario del Cristianesimo, Ed. Segno, Udine, 1992, pp. 588.

Alla scoperta di Gesù, Maurizio Minchella Editore, Milano, 1996, pp. 48

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- Le présent compte rendu bibliographique ne comprend pas de nombreux petits et grands écrits inédits, ni les articles apparus dans des revues et des dictionnaires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MAGISTÈRE DU PAPE ET

CATÉCHÈSES DE KIKO :

UNE COMPARAISON

À propos du Chemin Néocatéchuménal

 

À Sa Sainteté Jean Paul II

Maître infaillible de vérité

pour réfuter les accusations

de beaucoup de Néocatéchumènes

dont j’expose la cécité

et le comportement et

qui n’ont pas compris

le sens plus orthodoxe de leur " chemin "

 

 

PRÉAMBULE

 

Alors que s’épuise la dernière édition de ma brochure Hérésies du Mouvement Néocatéchuménal, j'ai été encouragé par le révérend don Gino Conti à entreprendre ce travail, auquel mon ami a collaboré efficacement avec un ample et savant recueil de textes tirés du Magistère du Pape, destinés à être opposés à d’autres catéchèses de Kiko Arguëllo. Nous ne pouvions adopter une meilleure méthode pour satisfaire un public toujours plus vaste, désireux de connaître les rapports réels de la pensée de Kiko avec la doctrine enseignée par Jean Paul II et crue par tout bon " catholique ".

Le but du présent essai est de répondre - avec des données à la main - à tous les Néocatéchumènes et sympathisants, qui ne cessent d’objecter à mon accusation d’" hérésie " le fait que - comme ils disent - le Pape sait tout, le Pape est avec eux, le Pape en a approuvé le charisme, le Pape en a béni et encouragé plusieurs fois l’œuvre dans le champs liturgique, pastoral, missionnaire...

J'ai soutenu que le Pontife est informé seulement en partie du " Chemin ", ignorant spécialement les prémisses dogmatiques... Mais, dans l'hypothèse qu’il fût au courant de tout, je n'oserais jamais discuter sur les raisons de son silence et de son attitude en faveur du Mouvement : demain l’histoire pourra tout révéler, nous en remettant pour le moment au jugement de Dieu.

Malgré cela je sens le devoir de ne pas arrêter de dénoncer ouvertement les erreurs contre la foi contenues dans le texte célèbre des catéchèses de Kiko, que j’ai déjà critiqué : Orientations pour les Équipes de catéchistes pour la phase de conversion ( Madrid, février 1972 ).

La copie dactylographiée que j’ai examinée remonte à mars 1982. Maintenant, que celle-ci soit authentique, cela est démontré, par dessus tout, du fait qu'elle a été corrigée par le Centre Néocatéchuménal " Serviteur de Jahvè au San Salvador ", Piazza S. Salvador in Campo, Rome. Mais, comme il a été observé non sans raison, Kiko, après quelques années de nouvelles expériences et réflexions, peut l'avoir retouchée et peut-être aussi corrigée dans les points incriminés...

Ne voulant pas courir le risque de me prendre contre les " moulins à vent ", je me suis procuré d’autres écrits plus récents de l'auteur ( ou mieux, de ses discours enregistrés ) dont j’introduit la liste, au moins de ceux que j'ai réussi à avoir. Vous seront présentés deux écrits qui, même en étant antérieurs à ceux de 1982, ne diffèrent pas cependant des Orientations citées, lesquelles amplifient et confirment l’idée :

1 - Orientations aux Équipes de Catéchistes pour la " Shemà " ( Notes prises à partir des rubans des Shemà faites par Kiko et Carmen à quelques communautés de Rome et Madrid en 1974 ) pp. 110.

2 - Comme préambule à tout le cycle des Catéchèses de l'annonce nous mettons la traduction ( tirée des rubans enregistrés ) de tout ce qui a été dit par Kiko dans une rencontre faite au Centre Néocatéchuménal de Madrid le 22 octobre 1981, pour orienter les catéchistes disponibles afin de faire des catéchèses dans de nouvelles paroisses, pp. XVI.

3 - Orientations aux Équipes de Catéchistes pour la Convivence de la Rénovation du premier Scrutin baptismal (Notes tirées de la catéchèse donnée par Kiko et Carmen à Madrid en 1972, avec des additions de 1986, pp. 14.

4 - Annonce du Carême - 1 Mars 1987 - Crypte des Martyrs Canadiens, pp. 14.

5 - Annonce de l'Avent - Crypte des martyrs Canadiens - 25 novembre 1987, pp. 31.

6 - Notes tirées des Catéchèses de Kiko dans la Convivence d'Arcinazzo du 22-25 septembre 1988 ( pour aider les équipes qui ont participé aux convivences des catéchistes ou des responsables afin de rapporter l’expérience à leurs propres communautés, pp. 18 suivies par deux lettres de Kiko).

7 - Annonce de Pâques - Crypte des Martyrs Canadiens, le 25 mars 1988, pp. 21.

Ayant lu attentivement ces écrits, je n'ai rien trouvé de considérable qui fasse supposer des revirements ou une rétractation de ceux qui sont plus connus et plus élaborés, que j’ai présentés dans la brochure Hérésies du Mouvement Néocatéchuménal.

Ceci m'a permis un comparaison plus objective des catéchèses de Kiko avec la doctrine du Pape.

L'auteur

 

Rome, 28 janvier, fête de S. Thomas d’Aquin

 

 

 

PREMIÈRE PARTIE

 

 

ANALYSES COMPARATIVES

 

 

I

 

L’Église Catholique : l’unique enclos

 

LE PAPE

" Que résonne toujours vivant dans nos oreilles le mandat du Divin Maître : " Allez donc et enseignez toutes les nations, leur enseignant à observer tout ce que je vous ai commandé " (Mt 28,19s ) Conscients d'une aussi grande responsabilité, vous devez faire vôtre l'anxiété apostolique de S. Paul quand il s'exclamait : " malheur à moi si je n’évangélise pas " ( 1 cor 9, 16 ). Et, comme le recommande le même Apôtre, vous devez prêcher la parole " en toutes occasions, à temps et à contre temps " ( 2 Tm 4, 1s ), complètement convaincus de la force inhérente dans la vérité que l’Église professe depuis deux mille ans. Chaque action d'évangélisation s'oriente par conséquent à faire que chaque personne et chaque communauté s’ouvrent complètement à la Parole de Dieu " ( Montevideo, Aux religieux, 31.3.1987 ).

" À la lumière de la nouvelle Épiphanie Dieu se révèle en Jésus-Christ à tous les peuples et à toutes les nations de la terre. À tous est destinée la lumière divine qui pénètre dans l'obscurité de l'existence humaine… " ( Pour l’ordination de 10 évêques, 6.1.1988 ).

" Même si les temps et les mentalités changent, les Paroles de Jésus aux Apôtres restent toujours valides et actuelles : " J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos; et celles-là aussi, il faut que je les mène; elles écouteront ma voix et il y aura un seul troupeau et un seul berger " (Jn 10,16). " Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie " (Jn 20,21) " Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit " ( Mt 28,19 ). Ceci est la volonté certaine de Dieu exprimée par le commandement du Christ qui ajoute : " Ne craignez pas (…). Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde " ( Mt 28,20). ( cf. : XVIe Concile de Tolède, D-S 575; Innocent III, 792; IVe Concile du Latran, 802; Boniface VIIII, 870; Concile de Constance, 1191; Concile de Florence, 1351; Léon XII, 2720; Grégoire XVI, 2730; Pie IX, 2785, 2865, 2917ss; Léon XIII, 3304; Pie XII, 3821s, 3866-73 )

 

KIKO

À propos de la nature, de la mission et de la destinée de l'Église, Kiko ne se perd pas en subtilité : il n’en faudrait pas plus pour le croire hérétique.

" Peut-être pensons-nous que la mission de l’Église est de prendre tous les gens qui se trouvent en dehors de l’Église et de les amener à l’intérieur (…). Si c’était la vérité, nous pourrions dire que Jésus Christ a échoué après 2000 ans parce que aujourd’hui, ceux qui sont réellement dans l’Église sont très peu nombreux. Si la mission de l’Église est que tous les gens y entrent, comment Dieu peut-il permettre qu’il y ait si peu de personnes aujourd’hui dans l’Église ? ( Orientations aux Équipes de Catéchistes pour la phase de conversion. – Notes à partir des rubans des rencontres tenues par Kiko et Carmen pour orienter les équipes de catéchistes de Madrid en février 1972 – Publications aux soins du Centre Néocatéchuménal " Serviteur de Yahvé " à San Salvador, Place S. Salvadore in Campo, 00186. Tel. 6541589. Mars 1982, p. 78 ).

" La mission de l’Église n’est pas de faire que tous les hommes y entrent pour en faire partie juridiquement, mais que les hommes soient illuminés par l’Église et parviennent au Père…" p. 81

" Hors de l’Église point de salut (…). Dans cette phrase, comprise juridiquement, se reflète toute la mentalité des gens qui vous écouteront. Elle se trouve à la base de toute notre mentalité sur l’Église. De là proviennent toutes les extrêmes onctions à tous les malades, les confessions au dernier moment, et les baptêmes le plus vite possible aux enfants à peine nés. Parce que si l’Église est l’unique planche de salut et si celui qui ne lui appartient pas juridiquement se condamne, c’est ainsi qu’il faut faire…" ( id., p. 82. Cf. id., pp. 83, 84, 86 ).

" L’Église est un événement, elle est une histoire, elle est un fait…" p. 87

Mais comment tout ceci peut-il être, si elle n’est pas avant tout une " société " avec ses énergies propres, son message ? Kiko arrive à dire qu’elle n’est pas non plus " une religion ". ( id. ).

" L’Église primitive ne s’est jamais considérée comme l’unique planche de salut, mais comme ayant une mission à l’intérieur de l’histoire…" ( id., p. 81s ).

Par conséquent : "…C’est ainsi que nous pensons l’Église; sans triomphalisme, ni prosélytisme, sans vouloir porter Jésus Christ je ne sais où, ou que tous entrent dans l’Église " ( p. 86 ).

Donc, il est indifférent d’appartenir ou non à l’Église catholique, ou à l’Église hiérarchique, celle qui est visible, que kiko appelle " juridique ", mais qui est assurément la seule fondée par le Christ et dont le pasteur est Jean Paul II... Il s'ensuit que toujours selon le chef charismatique des néocatéchumènes :

- les " autres brebis " qui pour le moment ne sont pas de sa " bergerie " n'appartiennent pas au Christ ni ne sont tenues d’entrer même pour ne former qu’un seul troupeau...

 

II

Parole de Dieu et Magistère ecclésiastique

 

LE PAPE

" Les fidèles sont appelés à servir la révélation de Dieu, plutôt que d’utiliser la parole pour seconder leurs idées, tout aussi élevées qu’elles puissent être. On ne peut pas oublier que la Parole est confiée à l'Église ( Concile Vatican II, Dei Verbum, 10 ) et que le service du Magistère de l'Église a la responsabilité de l'interprétation authentique de son message " ( À la fédération pour l’apostolat biblique, 6.8.1984 ).

" Ce devoir ( d'interpréter authentiquement la Parole de Dieu ) a été confié au seul Magistère vivant de l'Église, dont l’autorité s’exerce au nom de Jésus Christ ( Dei Verbum 10 )…" Voilà donc une nouvelle caractéristique de la foi : croire de manière chrétienne signifie aussi accepter la vérité révélée par Dieu comme l'insigne de l'Église ". ( Audience générale 24.4.1985. Cf. Congrégation pour la Doctrine de la foi, Instruction sur la vocation ecclésiale du théologien, 24.5.1990 )

( Cf. : Concile de Trente, D-S 150; Pie IV, id. 1863; Alexandre VIII, id. 2284; Benoît XIV, id. 2538; Concile Vatican I, id. 3007; Léon XIII, id. 3281; Pie X, id. 3401-8, 3546; Pie XII, id. 3887 ).

KIKO

" Dans ce chemin, nous voulons que les gens rencontrent directement les livres de la Bible. C’est inutile que les gens lisent la Bible à la maison, parce que dès le quatrième jour ils se fatiguent. La Bible s’interprète d’elle même à travers les parallélismes…" ( id., p. 372 )

Dans ses Orientations, Kiko cite rarement les multiples documents du Magistère des Papes pour en illustrer et en vérifier la pensée; ainsi de ceux qui l'ont beaucoup protégés et encouragés, Paul VI et spécialement Jean Paul II.

Dans ses Orientations il ne parle seulement que de deux des vingt et un Conciles œcuméniques célébrés par l’Église : le Concile de Trente et le Concile Vatican II, mais seulement pour les opposer l’un envers l’autre.

Le Concile de Trente, principalement célèbre contre les erreurs du protestantisme, qui sont durement blâmées : " Avec le Concile de Trente, et du XVIe au XXe siècle, tout reste bloqué…" ( id., p. 174 )

" Mais à Trente on a mis tout l’accent sur l’essence, sur l’efficacité, et on a perdu de vue la valeur sacramentelle du signe…" ( id., p. 175 )

"…Avec le Concile de Trente au XVIe siècle, tout est fixé rigidement, en imposant de manière radicale le rite romain. Avec cette imposition il n’est désormais plus possible d’enlever ou d’ajouter quoi que ce soit à la messe. C’est ainsi que la messe est arrivée jusqu’à nous. Ce fixisme a duré tellement longtemps que lorsqu’on a pour la première fois changé la liturgie, nous nous sommes scandalisés parce qu’elle nous semblait immuable. Ceci est une erreur…" ( ibid. p. 325 ) - Après Trente, nous sommes restés avec l’essence et l’efficacité en méconnaissant la valeur des signes…" ( ibid. p. 327 )

Mais Jean Paul II, en accord avec tout ses prédécesseurs, a cité et approuvé plusieurs fois le Concile de Trente, comme ayant une valeur dogmatique définitive. ( cf. Audience générale 8.1.1986; 8.10.1986 )

À la condamnation du Concile de Trente, par Kiko, répond le respectueux panégyrique de Vatican II, grâce auquel " nous sommes sortis de l’immobilisme presque total " ( id., p. 73. Cf. id., p. 67ss, 81, 316, 327, 332, 334, 335, 348, 349, 350, 351 ).

Pas un signe des théologiens, petits et grands - y compris S. Thomas - qui ont eu le mérite de préparer, de développer et de défendre le Magistère officiel de l’Église; mais au contraire méfiance et mépris envers tous…Kiko ironise sur leurs débats à propos du dogme eucharistique et en général de leurs traités ( cf. id., pp. 74, 251, 264, 325, 326, 329 ).

Répondant à un des sujets actuels d'exégèse biblique, Kiko enseigne : " Tu ne peux pas donner une interprétation à ta manière de cette Parole, parce qu’il y a une interprétation qui est celle que donne l’Église ( ibid. p. 239 ). Exact : l’étude des passages parallèles ne suffit pas, il faut sortir du texte et faire appel à l'autorité du Magistère ecclésiastique. Kiko donne des leçons d'orthodoxie. Mais il se contredit souvent, parce que certaines de ses interprétations de la Parole de Dieu contrastent avec le Magistère. Ainsi, son exégèse relative à la vente des biens est totalement personnelle et aberrante ( Mt 19, 16-19; Lc 18, 18-30 ); à la communauté des biens ( Ac 5, 1-4 ). Et ils ne se comptent pas les passages bibliques diamétralement opposés à l’exégèse kikienne autour de la rédemption, de la médiation sacrificielle du Christ, Victime des péchés du monde…

Malheureusement, les catéchistes du chemin tiennent pour " possédé par le démon " quiconque diffère de la parole de Kiko, imposée comme indiscutable.

III

STRUCTURE HIÉRARCHIQUE DE L’ÉGLISE

 

 

LE PAPE

 

" C’est ici, à l'autel, que l’Église se révèle dans sa nature la plus intime comme communion hiérarchique de foi, d’espérance et de charité ( Aux Prélats américains, 2.3.1989 )

Le " sens de notre ministère épiscopal (...) inclut principalement les devoirs d'enseigner, de sanctifier et de gouverner. Ces devoirs sont exercés dans la communion hiérarchique avec la tête du collège des évêques et avec les membres de ce collège...( À la conférence épiscopale du Canada, 20.9.1984 )

" À la base de la communion, qui en un certains sens tient ensemble toute l'Église, s'explique et se réalise aussi la structure hiérarchique de l'Église, dotée par le Seigneur de nature collégiale et en même temps primatiale quand il constitua les Apôtres à la manière d’un Collège ou d’une classe stable, à la tête desquels il mit Pierre, choisit du milieu d’eux...". " Pour utiliser de nouveau les paroles du Concile Vatican II, " les évêques, donc, assument le ministère de la communauté avec leurs collaborateurs prêtres et diacres, en présidant le troupeau dont ils sont les Pasteurs, en tant que Maîtres de la doctrine, prêtres du culte sacré, ministres du gouvernement…" ( Constitution Apostolique., Bon Pasteur, 28.6.1988. - cf. Audience générale., 22.6.1988; Aux représentants œcuméniques, 26.6.1988; aux évêques de la Nouvelle-Zélande, 9.4.1988, à qui, il a entre autre rappelé : " La signification ecclésiale de votre visite est une communion hiérarchique…")

(cf. : Clément de Rome., D-S 101; Concile de Florence, 1318; Concile de Trente, 1768; Concile Vatican I, 3061; Pie IX, 2919; Léon XIII, 3167,3171; Pie IX, 3685; Pie XII, 3804; Concile Vatican II, Sainte Liturgie. 26; L’Église, 4, 8, 10, 18, 20; Le ministère et la vie des prêtres., 5).

 

KIKO

" …L’Église n’est pas une réalité juridique mais sacramentelle…" ( id., p. 167 ) L’Église primitive, avec la discipline pénitentielle, a acquis " une dimension juridique " ( id. ). Kiko rejette " une vision juridique de l’Église " ( id. ). " Où l’Église se trouve-t-elle alors ? Là où se trouve l’Esprit Saint, l’Esprit vivifiant de Jésus Christ ressuscité, là se trouve l’Homme nouveau du sermon sur la montagne. Là où il y a cela, là se trouve l’Église…( p. 88 ). Donc, l’Église non hiérarchique… Évêques, prêtres et diacres ne figurent pas comme éléments essentiels de l’Église qui illumine, sanctifie, gouverne…

Un peu avant en effet ( p. 88 ) il avait dit que la paroisse, le curé et les vicaires ne font pas l'Église; pas plus le fait qu’il y ait une communauté et un prêtre; qu'on célèbre la Messe, que l’on donne une catéchèse et que l’on croie à des vérités révélées... L'Église, selon lui, est constituée de bien d’autres choses, et précisément de fidèles qui, animés par l'Esprit Saint, vivent dans la grâce de Dieu, selon l'esprit et la lettre du " sermon sur la montagne " duquel n’est pas formée une société visible, composée aussi de pécheurs...

 

Kiko donc rappelle les thèses les plus condamnées du Magistère. Il suffirait de rappeler la position de Montan, les disciples Béguards du Moyen Âge ( D-S 893 ), des Frères ( D-S 910-912 ), et puis de Jean Wyclif ( D-S 1187 ), Jean Hus ( D-S 1201-1206 ), Luther ( D-S 1465ss ), P. Quesnel ( d-S 2474ss ), les Jansénistes du Synode de Pistoia ( D-D 2615. cf Pie XII, Mystici corporis, D-S 3803 ).

 

 

IV

SACERDOCE MINISTÉRIEL ET

SACERDOCE COMMUN

 

LE PAPE

" Le Concile Vatican II nous a rappelé cette splendide vérité " sur la prêtrise universelle de tout le peuple de Dieu, qui dérive de la participation à l’unique sacerdoce de Jésus Christ ". Notre sacerdoce "ministériel", enraciné dans le sacrement de l'ordre, se différencie essentiellement de la prêtrise universelle des fidèles (…). Le Sacrement atteint ce but ( d'éclairer les fidèles ) à travers le ministère de la parole et des sacrements, qui lui est propre, et surtout à travers le Sacrifice Eucharistique, pour lequel seul il est autorisé ". ( Au clergé de Rome, 9.11.1978 ).

" Le sacerdoce auquel nous participons par le sacrement de l'ordre, qui a été pour toujours gravé en nos âmes au moyen d'un signe spécial de Dieu, c'est-à-dire le " caractère ", demeure en relation explicite avec le sacerdoce commun des fidèles, c'est-à-dire de tous les baptisés et, en même temps, diffère de lui " essentiellement et non pas seulement en degré " ( Lumen Gentium, 10 ). Si ils diffèrent entre eux non seulement en degré, mais en essence, ceci est le fruit d'une richesse spéciale du sacerdoce même du Christ, qui est l’unique centre et l’unique source soit de cette participation qui est le propre de tous les baptisés, soit de l'autre participation à laquelle on parvient au moyen d'un sacrement distinct, qui est précisément celui de l'ordre..."

" Notre sacerdoce sacramentel, par conséquent, est en même temps sacerdoce hiérarchique et ministériel - constituant un ministère spécial - c’est-à-dire qu’il est un service à l’égard de la communauté des croyants. Il ne tire son pas origine cependant de cette communauté, comme si ce fût à elle à appeler ou à déléguer. C’est plutôt un don pour cette communauté et il vient du Christ lui-même, dans la plénitude de son sacerdoce. Une telle plénitude trouve son expression dans le fait que le Christ, en nous rendant tous aptes à offrir le sacrifice spirituel, en appelle quelques-uns et il les rend capables d’être ministres de son même sacrifice sacramentel: L'Eucharistie à laquelle oblation concourt tous les fidèles et dans laquelle sont insérés les sacrifices spirituels du Peuple de Dieu.

"Conscients de cette réalité, nous comprenons de quelle manière notre sacerdoce est hiérarchique, c'est-à-dire connexe avec la puissance de former et soutenir le peuple sacerdotal ( Lumen Gentium, 10 ) et, vraiment pour cela, ministériel..." ( À tous les prêtres, 8.4.1979; ( cf. Ordination des prêtres de Rio de Janeiro, 2.7.1980 ); Aux clergé de Parigi, 30.5.1980; Aux prêtres, Jeudi saint, 16.3.1989; Exhortation apostolique Christifideles, 30.1.1988,22; Angelus, 8.3.1987 ).

( Cf. : Innocent III, D-S 794, 802; Clément VI, id. 1084; Concile de Florence, id. 1321; Concile Vatican II, Lumen Gentium , 10, 21, 25, 26, 41; Christus Dominus., 15; Pie Xii, Mediator Dei, 68-69 ).

 

D o n c :

Le prêtre est placé au centre même du mystère du Christ (..). Il agit " dans la personne du Christ " particulièrement quand il célèbre l'Eucharistie : par son ministère le Christ continue à exercer dans le monde son œuvre de salut ".

" Je sais bien que le laïcat catholique du Honduras a de plus en plus pris conscience de sa responsabilité à l'intérieur de l'Église et qu’il est en train de contribuer à la charge de répandre le message évangélique. Celui-ci cependant ne doit pas faire oublier la place irremplaçable et particulière qui, pour la sanctification du peuple de Dieu revient aux prêtres, voulus par le Seigneur afin que " dans la société des fidèles ils eussent le pouvoir sacré de l'ordre pour offrir le Sacrifice et pardonner les péchés, et qu'au nom du Christ ils exercent pour les hommes dans une forme officielle la fonction sacerdotale ".." ( Le Ministère et la vie des prêtre, 2. - Aux Évêques du Honduras, 23.11.1978 ).

KIKO

Nous n’avons pas non plus de prêtre au sens d’une personne que nous séparerions de toutes les autres parce qu’en notre nom elle prendrait contact avec la divinité. Parce que notre Prêtre, celui qui intercède pour nous, c’est le Christ. Et puisque nous sommes son Corps, nous sommes tous prêtres.

Toute l’Église est sacerdotale au sens qu’elle intercède pour tout le monde. C’est vrai que ce sacerdoce se rend visible dans un service et qu’il y a quelques frères qui sont serviteurs de ce sacerdoce, ministres du sacerdoce. Dans le Nouveau Testament, le mot " prêtre " n’est jamais utilisé autrement qu’en référence au Christ; à part cela, on parle de ministres ou de presbytres…" ( id., p. 56 )

Kiko cependant ne pense pas (ou ne croit pas) que le prêtre catholique est ministre du sacerdoce parce que en lui le Christ vit avec la puissance de sa médiation auprès du Père; pour cela en lui seul (et non les fidèles ou la communauté des fidèles) se conjugue en premier la personne du verbe qui exprime l’exercice des pouvoirs exclusivement propres au Christ.

Malheureusement, des témoignages unanimes et influents confirment que dans les Communautés Néo Catéchuménales ce n'est pas le "prêtre" ( = presbytre ), mais plutôt le "catéchiste" ( = laïc ) qui préside en tant que âme et animateur, éprouvant tout et commandant à tous... Or, justement aux prêtres le Pape, le 9 décembre 1985, crû nécessaire de s'exprimer dans les termes suivants : "...Dans ce chemin l’œuvre des prêtres reste fondamentale ". Ils sont "les guides de la communauté"; pour laquelle " l’exigence première qui s'impose est de savoir maintenir la foi en votre identité sacerdotale.

" En vertu de l’ordination sacrée, vous avez été marqués avec un caractère spécial qui vous configure au Christ prêtre, de façon à pouvoir agir en son nom. Le Ministre sacré donc devra être accueilli non seulement comme f r è r e qui partage le chemin de la communauté même, mais surtout comme celui qui, en agissant "en la personne du Christ ", porte en soi la responsabilité irremplaçable de Maître, Sanctificateur et Guide des âmes, responsabilité à laquelle il ne peut en aucune façon renoncer (...) Ce serait une illusion de croire que servir l'Évangile dilue votre charisme dans un faux sens d'humilité ou une manifestation mal interprétée de f r a t e r n i t é (...).

Ne vous laissez pas tromper! L'Église vous veut prêtres et les laïques que vous rencontrez vous veulent prêtres et rien d’autre que prêtres. La confusion des charismes appauvrit l'Église, elle ne l'enrichit pas " ( Discours du 9.12.1985 )

Ça ne suffit pas. Justement en s’adressant aux Néocatéchumènes, le Pape, le 10 fév.1983 avait averti : " Suivez les méthodes, les indications, les itinéraires, les textes offerts par les Épiscopats, exercez aussi le ministère de la catéchèse dans la communion et dans la discipline ecclésiale, en respectant le ministère fondé de l'Évêque et des prêtres qui lui sont associés, ce sera une aide précieuse pour votre catéchèse à tous les niveaux..."

Au contraire, Les néocatéchumènes ont leurs "catéchèses", conçues et organisées à leur manière, en ne suivant pas les indications ni les méthodes des Évêques. Le "prêtre", dans les Communautés, est seulement un président pour le rituel et le sacramentel: présidence, la sienne, qui ne comporte aucune autorité magistérielle. La communauté est dirigée par un responsable laïc : " Le grand danger des communautés - selon Kiko - c’est que les prêtres les tuent sans le vouloir. Dans ce chemin la communauté aura un responsable laïc…" ( id., p 371s ). Donc : " Cette communauté ne cheminera pas seule, comme bon vous semble, en faisant chacun ce qui lui plaît, cette communauté c’est nous qui la dirigeons au nom de l’évêque. Nous avons la mission de vous conduire à la foi adulte, au baptême. C’est pourquoi il n’y a pas de catéchuménat sans obéissance à l’autorité des catéchistes…". Il s’ensuit que le curé doit se limiter à présider " la communauté locale " ( id., p. 370 ), qui est bien autre chose que la "communauté".

Celui qui est élu "catéchiste" doit se considérer rempli par ce même Esprit Saint, et à partir de ce moment ses instructions et sentences sont indiscutables, infaillibles... Il a " le charisme du discernement des esprits " ( id., p 188 ). En somme " s’il n’y a pas d’obéissance envers les catéchistes, il n’y a pas de chemin…" ( id., p. 353 ).

Mais, ni l'Évêque ni le Curé ne choisissent le catéchiste. À eux est confié le devoir seulement de conférer "le mandat" dans une cérémonie solennelle; qui est réglée par un rituel conçu par le Mouvement et il consiste dans l'imposition des mains de la part de ces derniers... Le résultat est une structure ecclésiale de service parallèle à celle-là fondée sur le sacrement de l'ordre... Mais, Jean Paul II, aussi en reconnaissant aux Bergers l'autorité de conférer quelques tâches aux laïcs, avertit que " l'exercice de ces devoirs ne fait pas du laïc fidèle un berger : en réalité ce n'est pas son devoir de constituer le ministère, mais plutôt l’ordination sacramentelle..."

Malheureusement, "le catéchiste" dans la communauté catéchuménale s'arroge un pouvoir qui excède toutes les limites de sa condition... Les plaintes et les protestations de la part des fidèles tombés dans son filet sont très grandes, fréquentes…

 

V

LE PÉCHÉ

 

LE PAPE

 

" En péchant, l'homme " se trouve face à une exclusion de Dieu par l'opposition en face à un de ses commandements, par un geste de rivalité à son égard, par la prétention trompeuse d'être "comme Lui" (…). Dans le cas de l’Éden apparaît en toute sa gravité et son intensité ce qui constitue l'essence la plus intime et la plus obscure du péché : la désobéissance à Dieu, à sa loi, à la règle morale qu’il a donné à l'homme (…). Exclusion de Dieu, rupture avec Dieu, désobéissance à Dieu : tout le long de l'histoire humaine celle-ci a été et est, sous des formes différentes, le péché qui peut parvenir jusqu'à la négation de Dieu et de son existence : c'est le phénomène nommé athéisme (…). Désobéissance de l'homme qui, avec un acte de sa liberté, ne reconnaît pas la domination de Dieu sur sa vie…" ( Réconciliation et pénitence, 14. Cf. 15 ).

" Pourquoi et dans quelle mesure le péché est-il grave dans l'offense qui est faite à Dieu et dans sa répercussion sur l'homme ? L'Église a sa doctrine à ce sujet et elle la réaffirme dans ses éléments essentiels…" ( id., 17 ).

 

"... L'homme sent que cette désobéissance tronque sa relation à Dieu dans son principe vital : c'est un péché mortel, c'est-à-dire un acte qui offense Dieu gravement et finit par se retourner contre l'homme lui-même avec une force obscure et une puissance de destruction..." ( id., 17 ).

" Ensuite il est vain d’espérer que prenne consistance un sens du péché vis-à-vis de l'homme et des valeurs humaines, s'il manque le sens de l'offense commis contre Dieu, c'est-à-dire le sens vrai du péché " ( id., 18 ).

"Dieu est toujours le principal o f f e n s é par le péché - "tibi soli peccavi!" - et seul Dieu peut pardonner..." ( id., 31/III ).

"Ceux qui s'approchent du sacrement de la pénitence reçoivent de la miséricorde de Dieu le pardon des offenses qui Lui sont faites et, en même temps, la réconciliation avec l'Église..." ( id., 30, où est cité le Concile de Trente, D-S 1668-70, 1701, et le Vatican II, L’Église, 11 ).

Au début du Carême de 82 Jean Paul II parla de l'amour d'un Dieu "jaloux", o f f e n s é par l'homme, coupable d'avoir effacé en lui son image, en péchant.

Dans l'encyclique Dominum et vivificantem le Pape revient sur le péché comme o f f e n s e à Dieu, jusqu'à aller supposer qu’Il souffre réellement ( id., 39 ).

( Cf. : Concile de Trente, D-S 1525, 1528; Décret du S.Office., id. 2291; Pie XI, Miserentiss Redemptor; Pie XII, iv. 3891; Concile Vatican II, L’Église, 11; L’Église dans le monde de ce temps, 13, 22, 41 ).

 

KIKO

 

" On se demande s’il est possible d’offenser uniquement Dieu. La question est ainsi posée parce que nous avons une conception verticale du péché, individualiste : que ce soit nous qui offensions Dieu d’une certaine manière, comme si le péché était une offense à Dieu dans le sens que l’on puisse lui voler sa gloire. Nous croyons que nous pouvons faire un dommage à Dieu. La première chose que nous devons penser c’est qu’il n’est pas possible de faire un dommage à Dieu… Dieu est invulnérable. On ne peut lui arracher sa gloire d’aucune manière…"

" En quel sens peut-on parler d’offenser Dieu ? Dans le sens que le péché rompt le plan de Dieu. Quel est le plan de Dieu, le dessein de Dieu sur l’homme ? L’amour. Le péché est toujours une rupture d’amour…" ( id., p. 182 ).

Il faut s’entendre:

a) Il est certain que le péché n'offense pas uniquement Dieu; Mais il est incontestable aussi qu'il est principalement "offense à Dieu": la vraie conception du péché est essentiellement "verticale", parce que seulement en tant qu'offense à Dieu le péché fait du tort à qui le commet et à son prochain. Et, malgré ce que Kiko en pense, la conception même de ce péché est aussi "personnelle" parce qu’il se consume dans un rapport immédiat d'altérité entre la personne humaine unique (consciente et libre) et Dieu. Ce n’est pas la "communauté" qui pèche, mais chacun des membres qui la composent, pour laquelle chacun est le premier à répondre de son action…;

b) Personne ne peut supposer que le péché enlève quelque chose à Dieu, lui dont la béatitude reste inaltérable, malgré toutes les iniquités humaines…;

c) Le péché cependant offense vraiment Dieu en ce sens que l'homme Lui refuse l'amour qu’il mérite, en refusant de reconnaître le caractère absolu de sa primauté, la vérité de sa perfection infinie, la propre nécessité de dépendre de Lui le Souverain Bien, Loi éternelle, Providence souveraine. Mais, ce manque de reconnaissance est la pire des injustices, parce que l'homme n’attribue pas à Dieu ce qui Lui appartient objectivement; et justement pour cela il l’offense, même s’il se nuit seulement à lui-même, en refusant d'adhérer à son unique Bien.

Bref : Kiko conçoit seulement le plan de l'amour de Dieu pour l'homme, sans réfléchir que l'homme peut être heureux seulement à la condition d'aimer Dieu en premier et par dessus tout, parce que son vrai bien dépend uniquement d’un tel amour.

Comme nous verrons, l'homme, qui n’offense pas Dieu, n'est pas tenu à quelque expiation tel l’esprit de "sacrifice" que Kiko repousse logiquement.

 

 

VI

POSSIBILITÉ DU PÉCHÉ

 

LE PAPE

 

" Comme écrit l'apôtre saint Jean, " si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous. Si nous reconnaissons nos péchés, Lui, est fidèle et juste, il pardonnera nos péchés " Ces paroles inspirées écrites à l’aube de l'Église orientent mieux que n'importe quelle autre expression humaine ce discours sur le péché qui est étroitement unit avec celui sur la réconciliation (...). Reconnaître vraiment le péché, ou mieux - en allant plus encore au fond dans la considération de la vrai personnalité - reconnaître le pécheur, capable de péché et porté au péché, est le début indispensable du retour à Dieu…" ( Réconciliation et pénitence., 13 ).

L'expression " mystère du péché " " tente de nous faire percevoir ce qu’il y a d'obscur et d'insaisissable qui se cache dans le péché. Celui-ci est l’œuvre de la l i b e r t é de l'homme sans aucun doute..." ( ib., 14 )

" Le péché, dans un sens véritable, est toujours un acte de la personne, parce que c’est un acte de l i b e r t é d’un seul homme, et non principalement d’un groupe ou d’une communauté. Cet homme peut être conditionné, pressé, poussé dans plus d’un cas par de légers facteurs externes, comme aussi il peut être sujet à des tendances, des tares, des habitudes héritées de sa condition personnelle. Dans plus d’un cas de tels facteurs externes ou internes peuvent atténuer dans plus ou moins grande mesure sa liberté et, ensuite, sa responsabilité et sa culpabilité. Mais c’est une vérité de foi, confirmée par notre expérience et par notre raison, que la personne humaine est l i b r e. On ne peut ignorer cette vérité, pour décharger sur la réalité externe - la structure, les systèmes, les autres - le péché de chacun. Par dessus tout ce serait annuler la liberté et la dignité de la personne, qui révèlent aussi - bien que dans ce cas de façon négative et désastreuse - la responsabilité pour le péché commis. C’est pourquoi, en chaque homme il n’y a rien de plus personnel et non transférable que le mérite de la vertu ou de la responsabilité de la faute…" ( id., 16 ).

" Le sens du péché (…) est étroitement lié avec la conscience morale, avec la recherche de la vérité, avec la volonté de faire un usage responsable de la l i b e r t é…" ( id., 18 )

( Cf. : Concile d’Arles, D-S 331, 336, 339; Léon X, id. 1486; Concile de Trente, id. 1555; Léon XIII, id. 3285 ).

 

KIKO

 

 

" L’homme ne peut pas faire le bien parce qu’il s’est séparé de Dieu, parce qu’il a péché et qu’il est resté radicalement impuissant et incapable, au pouvoir des démons, il reste esclave du Malin. Le Malin est son seigneur. C’est pourquoi les conseils et les sermons exigeants ne valent rien. L’homme ne peut pas faire le bien (…) Tu ne peux accomplir la loi parce qu’elle te dit d’aimer, de ne pas résister au mal qu’on te fait, mais toi tu ne peux pas : toi, tu fais ce que veut le malin " ( id., p. 130. Cf., p 135 ).

L’homme " est fondamentalement taré. Il est charnel. Il ne peut pas faire autrement que voler, se disputer, être jaloux, envier, etc. Il ne peut faire autrement et il n’en est pas fautif…" ( id., p 138 )

Pour cela justement, " les discours ne servent à rien. Il ne sert à rien de dire : sacrifiez-vous, aimez-vous ! Et si quelqu’un essaie, il deviendra le plus grand pharisien du monde parce qu’il fera tout pour sa perfection personnelle…" ( id., p 136 ). Étrange, irritante façon de raisonner !…

Donc, la perfection personnelle voulue par Dieu ( Mt 5,48; Ep 4, 13; Jc 1,4; 3,2 ) ne serait pas un devoir ? Et pourquoi serait un " pharisien " celui qui se préoccupe d’inciter et de stimuler les autres à en faire autant ?… - Kiko montre qu’il ne sait pas ce qu’il dit, du moins selon le langage biblique, affaire de l’Église et de tous les Saints…

Une mère de famille m’a écrit, en autre : " J’ai eu à affronter les Néocatéchumènes et leurs prêtres avec des discussions sur la confession et le péché… Confession ou non, nous sommes toujours dans le péché; on a l’impression que la Grâce n’existe pas; mais du reste elle ne sert à rien, parce que celui qui espère en jouir est un présomptueux, parce qu’il veut devenir comme Dieu, et il est dans les mains de Satan parce qu’il ne s’accepte pas tel qu’il est (Dieu ne nous veut pas si différents, parce qu’il nous aime vraiment ainsi ); autant vaut mieux continuer à pécher..."

Est-ce le but auquel tend " le Chemin Néocatéchuménal " ?

 

VII

 

LA CONVERSION

 

LE PAPE

 

Le message biblique " souligne dans la pénitence avant tout sa valeur de conversion, terme avec lequel on tâche de traduire le mot du texte grec metànoia, qui signifie littéralement laisser retourner l'esprit pour le faire se tourner vers Dieu. Ce sont du reste les deux éléments fondamentaux émergeant de la parabole du fils perdu et recouvré : " le rentrer en soi", et la décision de revenir au père. Il ne peut pas y avoir de réconciliation sans ces attitudes primordiales de la c o n v e r s i o n..." ( Réconciliation et pénitence., 26 )

" Faire pénitence veut dire, au-delà de tout, rétablir l'équilibre et l'harmonie rompues par le péché, changer de direction, même au coût de sacrifices..." ( id., 26 ).

" L'acte essentiel de la pénitence, de la part du pénitent, c’est la contrition, c’est à dire une claire et résolue répudiation du péché commis conjointement avec l’intention de ne pas retourner le commettre ( Cf. D-S 1676-7 ) pour l'amour qu’il porte à Dieu et qui renaît avec le repentir. Ceci étant convenu, la contrition donc est le début et l'âme de la conversion, de cette metànoia évangélique qui ramène l'homme à Dieu comme le fils prodigue qui revient au père…" ( id,. 31/III ).

( Cf. : Concile de Trente, D-S 1457, 1526s; 1669 ).


KIKO

" La conversion n’est jamais le fruit d’un effort de l’homme..." Elle est " un don de Dieu, un appel de Dieu, une initiative de Dieu…" ( id.., p. 163 ).

Initiative de Dieu, primauté de sa grâce, etc.: il y n'a pas doute, contre chaque tendance pélagienne; mais le Christianisme repousse aussi chaque comportement quiétiste, en rappelant à tous qu'il faut " serrer les dents " et faire tout nos " efforts " pour se renier, prendre sa propre croix chaque jour, préférer le Christ à ses propres biens et aux personnes les plus chères, sacrifier sa propre vie... ( Mt 10,37-39; 13,44; 16, 24-25; Mc 8,34-37; Lc 9,23-27; 12,33; 14,26-27; Jn 12,24-25 ).

Kiko semble oublier que " notre lutte n'est pas contre des créatures faites de chair et de sang, mais contre les Principautés et les Puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal..."; il ne pense pas que le croyant doit prendre " l'armure de Dieu " pour résister " dans les jours mauvais et rester debout après avoir supporter toutes les épreuves ". Pour cela il doit " rester bien ferme, se ceindre les hanches avec la vérité, revêtir la cuirasse de la justice...", en tenant en main le bouclier de la foi avec lequel il peut éteindre toutes les flèches enflammées du malin..." ( Ep 6,10-17 ).

Jésus n'est pas venu porter la paix mais le glaive..." ( Mt 10,34 ). Timothée doit combattre le bon combat ( 1 Tm 1,18 ), utilisant les armes capables d’abattre chaque forteresse et rempart qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu ( 2 Co 10,3-5 ). En somme, il est impossible de ne pas " serrer les dents " et s'abstenir de tout " effort " quand on a le devoir de lutter contre les " désirs charnels qui font la guerre à l'âme " ( 1 Pi. 2,11 ).

Kiko n'a évidemment pas compris l'essence de la vie chrétienne : en s’abusant lui-même et les autres, il a trahi le message évangélique consistant dans la connaissance de la croix ( 1 Co 1,18-26 ). Il - comme nous confirmerons - n'a pas compris que le croyant ne doit pas se limiter à honorer la Croix du Christ, en supposant qu'Il l'aie maintenant dispensé de porter la sienne et de laisser mourir sur celle-ci " ses passions et ses désirs " ( Ga 5,24 ).

Kiko cependant, imperturbable, poursuit : "... Appeler à la conversion ce n’est pas exiger, mais plutôt donner la possibilité, l’occasion de la conversion (…). La conversion est un don énorme de Dieu, fruit de la résurrection de Jésus Christ (…). La conversion est une œuvre de Dieu, et non pas une effort volontariste de l’homme…" ( id., p 164 ).

" La conversion n’a jamais un sens moraliste ou volontariste; mais elle est au contraire essentiellement un changement de mentalité, un changement de direction…" ( id., p 165 ).

" Parce que la conversion n’est pas se repentir du passé, mais se mettre en chemin en avant, vers le futur…" ( ib., p 166-167 )

Quel futur ? Évidemment celui réalisé par une inversion de route, qui engage toutes les forces du converti, prévenu et soutenu par la Grâce. Mais Kiko la pense différemment.

Selon lui, la " métanoia ", comme changement de mentalité, consiste en une illumination intérieure, par laquelle l’homme reconnaît son propre péché et accepte, c’est à dire croit qu’il a été pardonné en Jésus Christ : " Quand nous disons : tous les péchés sont pardonnés en Jésus Christ, nous disons la vérité, mais gardons présent que pour pouvoir recevoir ce pardon, il est nécessaire d’être d’abord dans un esprit de conversion, avoir cette illumination : que tu es dans le péché. C’est pourquoi la conversion part de l’initiative de Dieu, qui te fait voir que tu es dans le péché…" ( id., p 164 ).

Mais c’est peu. Selon la foi, Dieu, en plus d’éclairer la conscience du pécheur, pour qu’il reconnaisse ses propres fautes, donne aussi la grâce nécessaire pour qu’il se repente et se propose de se corriger. Ce que Kiko ignore ou n’accepte pas, déformant une des plus fondamentales vérité autour de la grâce et de ses rapports avec la volonté humaine...

Ceci n'est pas tout. " C’est une grande vérité que Dieu a pardonné tous les péchés en son Fils Jésus Christ; mais c’est aussi vrai que tu dois accepter ce pardon des péchés. Et pour accepter ce pardon, la première chose que tu dois faire c’est de te reconnaître pécheur, chose extrêmement difficile. C’est pourquoi Dieu vient à ton aide en t’appelant à la conversion ( id., p165 ).

Attention :

- Dieu a pardonné les péchés seulement en ce sens que, dans le Christ, il offre la grâce de pouvoir se repentir et se réconcilier avec Lui;

- Il est inexact de dire que nous devons " accepter " le pardon des péchés : nous devons le mériter en nous disposant à le recevoir avec la contrition rendue possible par la grâce du Christ, qui nous invite à participer - par elle - à sa Passion expiatoire;

- Dieu appel à la conversion non seulement en nous faisant reconnaître le péché, mais en inspirant aussi le remords avec l’intention de le vaincre et un changement de vie de plus en plus radical…

Mais cela ne suffit pas.

Par conséquent, " Tu rendras gloire à Dieu si tu crois que Dieu peut faire de toi qui est un pécheur, un luxurieux, un égoïste, attaché à l’argent, un fils de Dieu qui aime comme Jésus Christ. Crois-tu cela ? C’est Dieu qui le fera, pas toi. C’est pourquoi le Christianisme est une bonne nouvelle pour les pauvres et les malheureux. Le Christianisme n’exige rien de personne, il donne tout en cadeau…" ( id., p 222-223 )

 

Restons avec Kiko, notons que la confiance dans la vertu de la résurrection du Christ détruit le passé coupable de l'homme, qui donc revient à vivre en Lui, mort et ressuscité: " Si nous avons été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, si Lui est mort pour nos péchés, nous aussi nous sommes morts pour nos péchés (…). Si Lui a occupé ta place et la mienne, s’Il a été mis dans la fosse à notre place et si le Père l’a ressuscité, il nous a ressuscités nous aussi. Parce qu’il l’a ressuscité comme gage, comme garantie que tes péchés sont pardonnés, que nous avons accès à la vie de Dieu, que maintenant nous pouvons naître en Dieu… ( id., p 141 )

" La mort et le péché ont été vaincus dans la mort et la résurrection de Jésus Christ qui, dans sa chair, a enseveli et détruit le corps de péché (…). Si un homme a été ressuscité de la mort, cela veut dire que le péché a été pardonné (…). Lui est ressuscité comme prémice, pour montrer à tous les hommes que la mort a été pardonnée à tous, parce que le péché a été pardonné…" ( id., p. 143-144 )

En somme, " en Christ Dieu inaugure une nouvelle création, fait une nouvelle humanité " ( id., p 144 )

Le contraste avec l’ i d é e de " conversion " exprimée par le pape et celle soutenue par Kiko est grinçant. Contre le courant pélagien, il est de foi que l'initiative de tout le processus de conversion appartient à Dieu, qui entend Se réconcilier l'homme pécheur...; mais, contre le courant luthérien, il n'est pas moins certain que la conversion est nécessairement animée par la " contrition " qui regrette d'avoir offensé Dieu et a l’intention de se corriger... Contrition découlant d’un tel amour-infus qui la détermine de manière indispensable et vitale... C’est pourquoi, Kiko attribue la " conversion " seulement à la foi dans le pardon que Dieu entend accorder au pécheur, abstraction faite de la " contrition " et dispensant l'homme de l'effort de se corriger, rendu possible par la grâce.

En d’autres termes, Kiko, comme Luther, nie la liberté humaine, en exagérant l’efficacité de la grâce jusqu’à en déformer la nature profonde. Elle est un don de la miséricorde de Dieu, non parce qu’elle fait tout sans la volonté humaine, mais plutôt parce qu’elle confère à la volonté humaine la possibilité de faire tout par elle et avec elle, cela comme être responsable de sa propre action en bien, s’il favorise la grâce, et en mal s'il la refuse.

En somme, Dieu opère dans l'homme, en respectant sa dignité de personne, essentiellement capable d'accomplir ses propres choix de manière autonome, responsable. Ceci est la foi professée par l'Église dans l’œuvre de la Rédemption, œuvre d'une Miséricorde nécessairement juste. ( Cf. Chapitre pseudo-clémentin, D-S 243-245, 248; Concile d’Arles, id. 1525 s, 1529, 1541, 1554 : Alexandre VIII, id., 2305s; Clément XI, id. 2401-2425, 2430s; Pie VI, id., 2621; Concile Vatican I, id, 3010; Pie XII, id. 3846 ).

 

VIII

 

EXPIATION RÉDEMPTRICE ET SACRIFICE

 

LE PAPE

 

Fidèle aux Sources de la Révélation ( Tradition et Écritures Saintes ) et en restant dans le sillon ouvert par le Magistère universel, ordinaire et solennel, il reprend et développe plusieurs fois le Mystère central du christianisme : celui du salut opéré par la médiation rédemptrice du Christ en vertu du S a c r i f i c e de la Croix par lequel il a expié les péchés du monde, en accomplissant l'acte suprême d’amour au Père et de solidarité avec les frères dans la satisfaction de la justice infiniment miséricordieuse de Dieu. Telle est, en résumé, la doctrine récurrente dans presque tous les documents du magistère de Jean Paul II, desquels il suffira de citer quelques passages.

· " Si en Christ, par l’œuvre de son sacrifice, de son obéissance jusqu'à la mort, l'homme obtient la rémission des péchés, alors de cette manière aussi le monde trouve le réconciliation avec Dieu en Christ " ( Paroisse de Ste Marie des Anges, Rome, 5.3.1989 ).

· " La chose essentielle dans toute la mission du Christ est l’œuvre du salut (…) ". En effet, Il " sauvera son peuple de ses péchés ( Mt 1,21 )...". " Sauver veut dire " libérer du mal " ". Jésus Christ est le Sauveur du monde car il est venu pour libérer l'homme de ce mal fondamental, qui a envahi le fond de l'homme durant tout le cours de son histoire, après la première rupture de l'alliance avec le Créateur (…). Le mal du péché est vraiment ce mal fondamental qui éloigne de l'humanité la réalisation du royaume de Dieu ".

" "Voici l'agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde" ( Jn. 1,29 ). Dans ces mots est contenu une référence claire à l'image d’Isaïe du serviteur souffrant du Seigneur. Le prophète parle de Lui comme de l'Agneau qui est conduit à l'abattoir, et Lui en silence ( "comme une brebis muette", Is 53,7 ) accepte la mort, par le moyen de laquelle il justifiera la multitude, se chargera de leur iniquité ( Is 53,11 ). Ainsi la définition " Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde " indique l’œuvre du salut, c'est-à-dire la libération des péchés qui s’accomplira au prix de la passion et de la mort du Christ..." ( Audience générale., 27.7.1988 ).

 

· " L'amour du Père se révèle dans le Sacrifice du Fils, assumé au plus profond de sa totale liberté (...). Justement l'amour du Fils né de la totale liberté, fait que son sacrifice rédempteur soit salvateur (...). Au prix de son sacrifice cette nouvelle vie ( divine, surnaturelle ) est en nous..." ( Acilia, 28.4.1985 ).

" En vainquant, avec sa mort sur la Croix, le mal et la puissance du péché, avec son obéissance pleine d'amour, Il a porté le salut à tous et il est devenu pour tous " réconciliation ". En Lui Dieu S’est réconcilié l'homme ..." ( Réconciliation et pénitence., 10 ).

· " Christ, comme homme qui souffre réellement et d’une façon terrible au Jardin des oliviers et sur le Calvaire, se tourne vers le Père, vers ce Père dont il a prêché l’amour aux hommes, dont il a témoigné la miséricorde avec tout son agir. Mais la souffrance terrible de la mort en Croix ne lui est pas épargnée à lui en particulier : " Celui qui n'avait pas connu de péché, Dieu l’a fait pécheur pour nous " écrira saint Paul, résumant en peu de mots toute la profondeur du mystère de la croix et en même temps la dimension divine de la réalité de la rédemption.

" Vraiment cette rédemption est la révélation dernière et définitive de la sainteté de Dieu, qui est la plénitude absolue de la perfection : plénitude de la justice et de l’amour, parce que la justice se fonde sur l'amour, duquel elle provient et vers laquelle elle tend.

" Dans la passion et la mort du Christ - dans le fait que le Père n’épargna pas son Fils, mais " le traita de péché pour nous " - s'exprime la justice absolu, parce que Christ subit la passion et la croix

à cause des péchés de l'humanité. Ceci est vraiment une " surabondance" de la justice, parce que les péchés de l'homme sont "rachetés" par le Sacrifice de l'Homme-Dieu.

" Cependant une telle justice, qui est en réalité justice "sur mesure" de Dieu, naît toute de l’amour; de l'amour du Père et du Fils, fructifiant toute dans l'amour. Justement pour cela la justice divine, révélée par la croix de Christ, est "à la mesure" de Dieu, parce qu'elle naît de l'amour et s'accomplit dans l’amour, en engendrant des fruits de salut. La dimension divine de la rédemption ne se réalise pas seulement à ne pas faire la justice du péché, mais en rendant à l'amour cette force créatrice dans l'homme, grâce à laquelle il a de nouveau accès à la plénitude de vie et de sainteté qui vient de Dieu.

" De telle manière la Rédemption porte en soi la révélation de la miséricorde dans sa plénitude..." ( Dives in misericordia, 7 ).

" L'Église qui ne cesse de contempler l'ensemble du mystère du Christ sait avec toute la certitude de la foi, que la Rédemption, est arrivée par le moyen de la croix, qu’elle a rendu définitivement à l'homme la dignité et le sens de son existence dans le monde (...). Et donc la Rédemption s'est accomplie dans le mystère pascal, qui à travers la croix et la mort mène à la résurrection…" ( Redemptor hominis, 10 )

· "...La Rédemption s'est accompli par la Croix du Christ, ou par sa souffrance (...). L'Église, qui naît du mystère de la rédemption dans la Croix de Christ est tenue de chercher la rencontre avec l'homme en particulier sur la voie de sa souffrance..." ( Salvifici doloris, 3 ).

" "… Celui qui n'avait pas connu le péché, Dieu le traita de péché pour nous ". Avec ce poids horrible, mesurant le mal "en son entier" contenu dans le péché de tourner le dos à Dieu, Christ, par la divine profondeur de l'union filiale avec le Père, perçoit de manière humainement inexprimable cette souffrance qu’est le détachement, le refus du Père, la rupture avec Dieu. Mais précisément par une telle souffrance il accomplit la rédemption, et il peut dire en expirant : " Tout est accompli! ".

" Aussi on peut dire que s'est accomplie l'Écriture, qu’elles se sont définitivement réalisées dans la réalité les paroles de ce Poème du Serviteur souffrant : "Au Seigneur il a plu de l'abattre avec des douleurs". La souffrance humaine a atteint son comble dans la passion du Christ (...). Le bien suprême de la rédemption du monde a été tiré de la croix du Christ et il prend d'elle constamment son commencement. La Croix du Christ est devenue la source dont des fleuves d'eau vive jaillissent..." ( id., p 18 )

La " grandeur de la rédemption (...) s'est accomplie par la souffrance du Christ. Le Rédempteur a souffert à la place de l'homme et pour l'homme..." ( id., 19. Cf. Id., 21-22. - Cf. Homélie dominicale à Coena, 31.3.1988; Audience générale., 15.3.1989; (" Le sacrifice du Christ est un sacrifice expiatoire, ou un sacrifice qui présente une réparation pour obtenir la rémission des fautes...", Audience générale., 20.4.1983 ); Homélie à Strasbourg, 8.10.1988; Homélie pour Corps du Seigneur, 2.6.1983; Audience générale 1.6.1983; Lettres aux prêtres, 13.4.1987; Audience générale, 13.7.1988; Aux délégués pour le Congrès Eucharistiques., 11.3.1988; Rome, paroisse de S. Tarcisius, 3.3.1985; Audience générale, 11.4.1990`; Angélus, 10.2.1985; Homélie pour le Corps du Seigneur, 29.5.1986; (" Le Sacrifice de la Croix est le Sacrifice de la satisfaction et de l'expiation. En lui sont contenues la rédemption et la rémission des péchés " - Rome, Paroisse de la Résurrection. À Terre Nouvelle, 28.2.1988 ); Angélus, 31.8.1986; Rome, Paroisse Jésus div. Lavor., 17.6.1985; Audience générale., 26.3.1986; Audience générale., 15.3.1989; Paroisse S. Cœur de Jésus et de Marie., 17.3.1985; Audience générale., 13.4.1983 ).

( Cf. : Concile d’Éphèse, D-S 261; Concile du Latran IV, id. 802; Clément VI, id. 1083; Concile de Trente, id. 1740s, 1743, 1753s; Léon XIII, id. 3313; Pie XII, id. 3847s ).

 

KIKO

 

 

Selon lui, " Face au processus de désacralisation, de déchristianisation et de crise de la foi, le Saint Esprit (…) a répondu par le C o n c i l e ". À présent, cela serait arrivé parce qu’il " a répondu en renouvelant la théologie. Et on ne parle plus du dogme de la rédemption…" ( Orientations., p 67 )

Mais c’est faux parce que Vatican II, en parlant maintes fois, a confirmé que la théologie découle des sources de la Révélation, contre les erreurs passées et présentes ( Cf., La Sainte Liturgie. 2; L’Église . 3, 8, 9, 44, 52, 57; L’œcuménisme. 12; La vie religieuse. 5; L’apostolat des laïcs. 2, 5; La liberté religieuse. 11; Le ministère et la vie des prêtres. 13; L’Église dans le monde de ce temps. 67, etc. ).

· Kiko nie que l'homme puisse offenser Dieu en péchant ( id., p. 182s ). Mais " l'Église, inspirée de la Révélation, croit et professe que le péché est offense à Dieu..." ( Dominun et vivificantem, 39). Aujourd’hui, nier le péché comme offense à Dieu, n'a pas de sens lorsque l’on parle d'expiation rédemptrice : celle-ci s’opère par le Sacrifice du Christ, selon le dogme catholique du salut…

· De fait, selon Kiko, dans la " liturgie chrétienne " " l'idée de sacrifice ", ferait " rétrograder " l’Église à " l’Ancien Testament ", elle la ferait revenir " aux idées sacrificielles et sacerdotales du paganisme " (id., p. 322 ). " Ainsi Israël, pour une certaine période, eut ce culte sacrificiel " lequel passa ensuite " à une liturgie de louange, de glorification ". Les nouveaux convertis de l'Église primitive avaient trouvé " dans la liturgie chrétienne des rites de religions païennes (…) que le peuple d’Israël avait déjà dépassé " ( id., p. 320 )

· Deux raisons, selon Kiko rendaient superflus les sacrifices :

a) le péché, n’offensant pas Dieu, n'exige aucune réparation qui satisfasse sa justice;

b) le péché ne peut pas offenser Dieu n’étant pas un acte " humain " ni donc " morale " parce que, par dessus tout comme nous l’avons rapporté, " l’homme ne peut pas faire le bien… ( id., p 130 ); " il est profondément taré. Il est charnel. Il ne peut pas faire autrement que voler, se disputer, être jaloux, envier, etc., il ne peut pas faire autrement. Et il n’en a pas la faute… " (id., p. 138 ). " La réalité de l’homme c’est qu’il veut faire le bien et il ne le peut pas " ( id., p. 130 )

Mais, celui qui ne peut pas pécher, en réalité ne pèche pas, n'étant pas responsable de ses actions. Par conséquent il ne peut pas offenser Dieu non plus…

Donc, quant à l'inutilité du " sacrifice ", Kiko est catégorique : " Offrir des choses à Dieu pour l'apaiser " est le propre des " religions naturelles ", païennes ( id., p. 320 ). " Dieu n’est pas un juge auquel tu dois plaire ou à qui tu dois demander de l’aide… " ( id., p 86 ). " Christ est venu pour dépasser la religiosité naturelle ", pour celui qui a l’habitude d’aller " au temple pour demander pardon à Dieu " ( id. ).

" Peut-être que Dieu a besoin du sang de son Fils, de son sacrifice pour lui plaire ? Mais quel espèce de dieu en avons-nous fait ? Nous en sommes arrivés à penser que Dieu assouvissait sa colère dans le sacrifice de son fils à la manière des dieux païens. C’est pourquoi les athées disaient : " qu’est-ce que ce Dieu qui déverse sa colère contre son Fils sur la croix ? " ( id., p. 333 )

· Si l'homme ne peut pas offenser Dieu et que Dieu n'exige pas quelque réparation pour le péché commis, Il ne lui reste plus qu’à Lui attribuer d’autre perfection que celle de la M i s é r i c o r d e, N'ayant plus d’autres raisons d'exercer la J u s t i c e. Donc, son pardon est inconditionnel, pourvu que l'homme croie, aie confiance et vive dans la joie de la grande veillée de la fête éternelle : " Jésus Christ est venu souffrir pour que tu ne souffres pas, il est venu mourir pour que tu ne meurs pas : Lui c’est vrai qu’il meurt, toi pas. De sorte qu’il t’offre gratuitement la vie, à toi et au dernier malheureux de la terre, au plus pécheur, au plus vicieux, " à l’assassin ", à qui que ce soit il fait cadeau d’une vie éternelle qui ne finira jamais " ( id., p 222 ).

· " Le Christianisme ne demande rien de personne, il donne tout en cadeau " ( id., p 223s ).

· " Vivre dans la grâce c’est vivre dans la gratuité de Dieu qui est en train de te pardonner avec son amour, et croire en cet amour et en ce pardon permanents de Dieu (…). Les chrétiens (…) savent qu’ils sont vraiment des pécheurs et ils ont expérimenté dans ce péché la miséricorde de Dieu qui pardonne et qui donne une vie nouvelle, fruit de sa grâce…" ( id., p 190 ).

· " Dieu est miséricorde et amour " (id., p. 62 ). Pour surpasser " toute la religiosité naturelle (…) basée sur la crainte ", il suffit de croire " avoir cette confiance en Dieu ", la " confiance que Dieu t’aime " ( id., p. 62 ). " S’il est vrai que Dieu a engendré Jésus Christ en toi ", " tu as reçu le don de Dieu : miséricorde, vie éternelle, pardon… " ( id. p. 67 )

· C’est pourquoi, " Quelle est la nouvelle que donne l’Église ? Que Jésus Christ est ressuscité de la mort. Que nous ne mourons pas parce que nous avons été insérés dans le corps vivant de Jésus Christ ressuscité…" ( id., p. 86s ). Ou plutôt dans l’Église, qui " sauve tous les hommes (…). L’Église sauve tous les hommes, parce qu’elle pardonne à tous. Et si elle est le Christ et si le Christ est Dieu, c’est Dieu lui-même qui leur a pardonné. L’Église ne juge pas, n’exige pas, mais elle sauve, elle soigne, elle pardonne, elle ressuscite et, en faisant tout cela, elle rend présente l’eschatologie " ( id., p. 90 ).

Les implications logiques de telles théories sont nombreuses et graves. Nous les indiquerons en continuant notre analyse comparative de la pensée de Jean Paul II et de Kiko Arguëllo.

 

 

IX

 

 

L’EUCHARISTIE - SACRIFICE

 

 

LE PAPE

" Cher Jésus présent dans l'Eucharistie. Il est présent de manière sacrificielle dans la sainte Messe, qui renouvelle le Sacrifice de la Croix. Aller à la Messe signifie aller au Calvaire pour se rencontrer avec Lui, notre Rédempteur…" ( Aux garçons , 8.11.1978 ).

" Jésus ( à Capharnaüm ) parle de sa personne, mais toute entière, non symboliquement , et il fait entendre qu’elle est une offrande " sacrificielle " qui se réalisera pour la première fois dans la Dernière Cène, en anticipant mystiquement le sacrifice de la Croix..." ( À l’Opus Dei, 19.8.1979 ).

" Dans la liturgie le Christ parle avant tout avec force de son Sacrifice...". Cette histoire d'amour, Dieu la " propose de nouveau par ce Sacrifice rédempteur qu’il nous a transmis dans le signe sacramentel, afin que non seulement nous y repensions comme un souvenir, mais que nous le renouvelions, le re-célébrions " ( Aux séminaristes romains, 19.11.1978 ).

" Le mystère eucharistique, séparé de sa propre nature sacrificielle et sacramentelle, cesse simplement d'être tel..." ( Lettre Dominicae Cenae, 8 ).

" L'Eucharistie est surtout un sacrifice : Sacrifice de la rédemption et, en même temps, sacrifice de la Nouvelle Alliance, comme nous le croyons et comme le professent clairement les Églises d’Orient : " Le sacrifice d'aujourd'hui - comme l’a affirmé, il y a des siècles, l'Église grecque - est comme celui qu’un jour offrit l'Unique Verbe incarné, qui vient de Lui-même ( aujourd'hui comme alors ) s’offrir, étant le sacrifice identique et unique ". C’est pourquoi, pour rendre présent cet unique sacrifice de notre salut, l'homme et le monde sont rendus à Dieu par le moyen de la nouveauté pascale de la Rédemption..." ( id., 9 )

"... En vertu de la consécration, les espèces du pain et du vin représentent de manière sacramentelle et sans effusion de sang le Sacrifice sanglant propitiatoire offert par Lui sur la croix au Père pour le salut du monde..." ( id ).

" L'Eucharistie (...) est le sacrement de son Corps et de son Sang qu’Il a Lui- même offert une fois pour toutes ( Ep 9, 26-28 ) pour nous libérer du péché et de la mort, et qu'il a confié à son Église pour qu’elle fasse la même offrande, sous les espèces du pain et du vin et nourrisse pour toujours ses fidèles, et nous aussi qui sommes réunis autour de l’autel. L'Eucharistie est donc le sacrifice par excellence, celui du Christ sur la Croix, par le moyen duquel recevons le Christ lui-même, tout entier, Dieu et homme..." ( Homélie au Congrès Eucharistique de Haïti, 9.1.1983 ).

" Le sacrifice du fils est unique et irremplaçable. Il a été accompli une seule fois dans l’histoire de l’humanité. Et ce sacrifice unique et irremplaçable " demeure ". L’avènement du Golgotha appartient au passé. La réalité de la Trinité constitue éternellement un " aujourd’hui " divin. C’est pourquoi toute l’humanité participe à cet " aujourd’hui " du Sacrifice du Fils. L’Eucharistie est le sacrement de cet " aujourd’hui " insondable. L’Eucharistie est le sacrement - le plus grand de l’Église - par lequel " l’aujourd’hui " divin de la Rédemption du monde rencontre notre " aujourd’hui " humain d’une façon toujours humaine " ( Homélie à Strasbourg, 8.10.1988 ).

" Dans le sacrement du Corps et du Sang placé sur la table de l'autel, Christ offre à nouveau son Corps et son Sang pour nous pour que sur la misère de notre réalité de pécheurs se répande encore une fois le flot purificateur de la miséricorde divine et dans la fragilité de notre chair mortelle soit placé le germe de la vie immortelle " (Corpus domini, 2.6.1983 ).

" Dans l’Eucharistie en effet la Rédemption est revécue de manière actuelle : le Sacrifice du Christ, devient le Sacrifice de l'Église, produisant dans l'humanité d'aujourd'hui ses fruits de réconciliation et de salut.

" Quand le prêtre prononce, au nom et dans la personne du Christ, les mots : " Ceci est mon corps offert en sacrifice pour vous ", il n'affirme pas seulement la présence du Corps du Christ; Il exprime aussi le S a c r i f i c e avec lequel Jésus a donné sa vie pour le salut de tous. C’était cela que le Christ a voulu dire en fondant l'Eucharistie.

"...Ainsi, dans la consécration du pain et du vin, le Sacrifice rédempteur est rendu présent. Par la médiation du prêtre, Christ s'offre de manière mystérieuse, en présentant au Père le don de sa propre vie, fait en son temps sur la Croix. Dans l'Eucharistie il n’y a pas seulement un s o u v e n i r du Sacrifice offert une fois pour toute sur le Calvaire. Ce sacrifice redevient actuel en se renouvelant de façon sacramentelle dans chaque communauté qui l'offre par les mains du Ministre consacré.

" Il est vrai que le Sacrifice du Calvaire a suffi pour obtenir à l'humanité toutes les grâces du salut; le sacrifice ne fait pas que récolter les fruits. Mais Christ a voulu que son offrande fût rendue continuellement présente pour s’associer la communauté chrétienne. En chaque Eucharistie l'Église s'engage dans le sacrifice de son Seigneur et les chrétiens sont appelés à unir au sien leur offrande personnelle. L'Eucharistie est simultanément Sacrifice du Christ et Sacrifice de l'Église, donc en lui le Christ unit l'Église à son Offrande " ( Audience générale, 1.6.1983 )

" Les paroles qui fondent l'Eucharistie anticipent non seulement ce qui sera réalisé dans le jour suivant, mais aussi elles soulignent expressément qu’une telle réalisation possède maintenant le sens et la portée du sacrifice. En effet, "Le corps est donné... et le sang est versé pour vous..." ( Lettres aux prêtres, jeudi saint., 13.4.1987 ).

" Le sacrement constitue le signe durable de la présence de son Corps donné à la mort et de son Sang versé " "en rémission des péchés", en même temps, chaque fois qu'il est célébré il rend présent le sacrifice salvateur du rédempteur du monde..." ( Audience générale., 13.7.1988 ).

" L'Eucharistie est le Sacrement de ce Sacrifice. C'est le Sacrement de la rédemption éternelle dans le Corps et dans le Sang de Christ..." ( À Piacenza, 5.6.1988 - Cf. aux délégués pour le Congrès Eucharistique., 11.3.1988; En Uruguay, 7.5.1988; Homélie in Coena Domini, 16.4.1987 ).

( Cf. : Concile de Trente, D-S 1740-42, 1744, 1751, 1753, 1755, 1764; Pie IV, id. 1866; S. Pie V, id 1945; Benoît XIV, id. 2535; Léon XIII, id. 3316; Pie XII, id. 3847; Concile Vatican II, La Sainte Liturgie, 6, 47, 106, 108; L’Église, 11; L’activité missionnaire de l’Église; L’Église dans le monde de ce temps, 22; Pie XII, Mediator Dei, 55-57 ).

 

KIKO

 

Dans ses catéchèses, la doctrine de l’Église sur le " Sacrifice Eucharistique " ne semble avoir aucune résonance : tout y est travesti, confus, rendu incompréhensible. Ainsi :

· La Messe serait " un sacrement de passage de Jésus Christ de la mort à la résurrection " ( Orientations, p 305 ); ou de la mort à la vie, non de la vie à la mort, comme comporte une vrai immolation, selon la foi catholique. Donc, " l'Eucharistie est une proclamation, un kérygme de la Résurrection de Jésus Christ de la mort " ( id., p. 307 ), en opposition avec tout ce que S. Paul écrit : " chaque fois..., vous annoncez la mort du Seigneur " ( 1Co. 11,23-26 ). Ceci parce que en vertu seulement - par les mérites - de cette mort Jésus a satisfait la justice du Père et il a racheté le monde. La gloire de sa résurrection et de la nôtre est le f r u i t d’une telle satisfaction, ou d'une mort ayant une valeur de " sacrifice d’expiation "...

· Justement parce qu'il se refuse d'accepter la tragédie du Calvaire comme " offrande sanglante " ou " Sacrifice " célébré pour apaiser " la colère" de Dieu offensé par le péché, Kiko, après Luther définit la Messe comme " sacrifice de louange, une louange complète de communion avec Dieu à travers la Pâques du Seigneur " ( id., p. 322. Cf. D-S 1743, 1753 )

· Le Pape enseigne précisément le c o n t r a i r e : " En renouvelant de manière sacramentelle le Sacrifice rédempteur, l'Eucharistie tend à appliquer aux hommes d'aujourd'hui la réconciliation obtenue une fois pour toutes par le Christ pour l'humanité de tout temps (…). Chaque consécration eucharistique obtient un effet de rémission des péchés pour le monde et contribue ainsi à la réconciliation de l'humanité pécheresse avec Dieu.

" Le sacrifice offert dans l'eucharistie n'est pas en effet un simple sacrifice simple de louange : c'est un sacrifice expiatoire ou "propitiatoire", comme l’a déclaré le Concile de Trente ( D-S 1753 ), car en lui se renouvelle Le Sacrifice même de la Croix dans lequel le Christ a expié pour tous et a mérité le pardon des fautes de l'humanité. Ceux qui participent au Sacrifice Eucharistique reçoivent une grâce spéciale de pardon et de réconciliation... ( Audience générale, 15.5.1983 ).

· Bref, pour kiko : " il y n'a pas de sacrifice dans l'eucharistie..."; pour cela on blâme le croyant " qui dans la Messe voient le Calvaire " ( id.).

· Et encore : " dans l'eucharistie il n’y aucune offrande..." ( id., p. 328 )

Nous devrons reprendre le sujet pour une vision plus complète de la théologie de Kiko sur le mystère eucharistique.

 

 

X

 

L’EUCHARISTIE - PRÉSENCE RÉELLE ET CULTE

 

LE PAPE

 

L'orthodoxie avant tout :

" Le Pape exhorte à mettre en évidence avant tout les bases de la doctrine eucharistique, surtout comme elle a été reçue, méditée et vécue, sans interruption, à partir des Apôtres, des Martyrs, des Pères de l'Église, de la Chrétienté médiévale, des Conciles, de la pitié moderne, des recherches légitimes de notre époque ". " Les Pasteurs et les théologiens des Congrès devront transmettre ce qu'ils ont eux-mêmes reçus...". " Tout d’abord (...) un tel Congrès sera donc celui de la contemplation du "Mystère de foi", de celui de l'adoration..." ( Lettre au cardinal Knox, 1.1.1979, pour le Congrès Eucharistique International de Lourdes ).

- " L'Eucharistie est le vrai mystère de la foi. L'Eucharistie est notre Source d'espérance pour l'avenir : le succès de notre ministère est relié à Elle; le bien-être du peuple de Dieu dépend d'Elle; L'Eucharistie et la Pénitence sont les grands trésors de l'Église de Dieu " ( Aux Évêques indiens, 26.4.1979 ).

" Il faut faire comprendre aux fidèles que l’Eucharistie est le Centre de l'Église et du monde (...). Le Comble de l'évangélisation se réalise dans l'Eucharistie; en elle en effet est atteinte la pleine identification de l'homme avec le Christ..." ( Aux Évêques des Abruzzes et de Molise, 4.12.1981 ).

b) La présence

- " Dans le tabernacle Notre Seigneur Jésus Christ est réellement et vraiment présent, caché sous les espèces sacramentelles, et de là il restaure les habitudes, il alimente les vertus, il console les affligés, il fortifie les faibles et stimule à son imitation tous ceux qui s'approchent de Lui..." ( À Buenos Aires, 6.4.1987 ).

- " Il est réellement présent dans l'Eucharistie et dans tous les tabernacles de nos églises " ( Au Stade de Montevideo, Uruguay 7.5.1988 ).

- " À travers le Sacrement eucharistique, on peut vraiment dire, même de manière très mystérieuse, que Dieu h a b i t e dans son temple. Et dans son temple, dans le Tabernacle, nous pouvons toujours le rencontrer et contempler au-delà du voile des espèces eucharistiques, en trouvant consolation dans les souffrances, éclairage dans les doutes et dans les incertitudes, inspiration pour de nouvelles initiatives de charité " ( Vérone, aux prêtres et religieux, 16.4.1988 ).

- " Bien-aimée Jésus présent dans l’Eucharistie. Il l’est de manière sacrificielle dans la sainte Messe, qui renouvelle le Sacrifice de la Croix (...) . Il vient en nous dans la sainte communion et il demeure présent dans les Tabernacles de nos églises " ( Aux garçons, 8.11.1978 ).

- " De là découle le devoir d'une observance juste des règles liturgiques et de tout ce dont témoigne le culte communautaire rendu à Dieu même, beaucoup plus parce que, dans ce Signe sacramentel, Il se confie à nous avec une confiance illimitée, comme s'il ne prenait pas en considération notre faiblesse humaine, notre indignité, les habitudes, la " routine " ou même la possibilité d'outrage, etc..." ( Lettre encyclique Redemptor hominis, 4.3.1979, n. 20. - Cf. Audiences générales, 24.7.1988; Congrès Eucharistique de Nazareth, 12.6.1988 )

( Cf. : Urbain IV, D-S 846; Clément VI, id. 1257; Concile de Florence, id. 1321; Concile de Trente, id. 1637, 1640-1, 1651, 1653, 1729, 1733; Pie IV, 1866; Benoît XIV, id. 2535 ).

c) Transsubstantiation

- " Dans le contexte de la société agnostique dans laquelle nous vivons, douloureusement hédoniste et permissive, il est essentiel d'approfondir la doctrine concernant l'auguste Mystère de l'Eucharistie de façon à acquérir et maintenir entière la certitude au sujet de la nature et du but du Sacrement qu’on peut dire précisément le centre du message chrétien et de la vie de l'Église. L'Eucharistie est le mystère des mystères; donc, son acceptation signifie accueillir totalement le passage du Christ et de l’Église, des prémices de la foi jusqu'à la doctrine de la Rédemption, de l'idée du Sacrifice et de la Prêtrise consacrée, au dogme de la "transsubstantiation", à la valeur de la législation en matière liturgique.

" Aujourd'hui la certitude est nécessaire avant tout, pour ramener à leur exacte place centrale l'Eucharistie et la Prêtrise, pour évaluer à leur juste mesure la sainte Messe et la Communion, pour retourner à la pédagogie eucharistique, source des vocations sacerdotales et religieuses, et force intérieure pour pratiquer les vertus chrétiennes…"

" Aujourd’hui il est temps de réfléchir, de méditer et de prier afin de rendre aux chrétiens le sens de l'adoration et la ferveur : seulement dans l'Eucharistie profondément connue, bien aimée et vécue peut-on attendre cette unité dans la vérité et dans la charité voulue par le Christ et diffusée par le Concile Vatican II " ( Aux pèlerinages de Milan et de Alexandrie, 14.11.1981 ).

( Cf. : Innocent III, D-S 782; Concile du Latran IV, id. 802; Concile de Lyon II, id. 860; Concile de Florence, id. 1352; Concile de Trente, id. 1642, 1652; Pie IV, id. 1866; Benoît XIV, id. 2535; Pie VI, id. 2629; Pie XII, id. 3848; Paul VI, Profess. Fidei; Eucharisticum Mysterium, 3/f ).

d) Adoration et actes particuliers de culte

- " Je vous exprime le vœu que votre exemple attire beaucoup d'âmes à l'adoration de Jésus présent sur l'autel pour être le réconfort et l'espérance à ceux qui se confient en Lui et se serrent contre Lui avec foi et avec amour, en regardant à Lui comme à l'Emmanuel, le Dieu avec nous..." ( À l'association des adorateurs du S. Sacrement, 22.4.1989 ).

- " Il est nécessaire et urgent de réveiller et cultiver dans les fidèles la vénération de ce Sacrement ineffable, sa célébration dans le Sacrifice de la Messe et son approche fréquente avec la préparation qui lui est due " ( Montevideo. aux religieux, 31.3.1982 ).

- " Nous adorons et reconnaissons cette présence du Christ sous les espèces du pain et du vain, qui est conservée dans le Tabernacle pour permettre aux chrétiens de venir prier le Seigneur, le contemplant dans son saint Sacrement, durant le cours des journées, et aussi pour qu'on puisse porter la Communion aux malades et aux mourants.

" Nous rendons un culte public à l'Eucharistie, quand elle est célébrée, pendant un Congrès eucharistique ou à l'occasion du Corpus Domini. Cette présence réelle parmi nous dans la célébration de l'Eucharistie, et toujours en relation avec elle, est pour nous chrétiens un des signes de l'Emmanuel, Dieu-avec-nous, comme Israël appelait le Messie futur..." ( Homélie à la fermeture du congrès eucharistique de Haïti, 9.3.1983 ).

" Je vous dis, donc : soyez des adorateurs convaincus de l'Eucharistie dans le plein respect des règles liturgiques, dans un culte sérieux et compris qui n'enlève rien à la familiarité et à la tendresse..." ( À l'Opus Dei, 19.8.1979 ).

" En vérité, puisque le Mystère Eucharistique a été fondé par l'amour, il est digne d'action de grâce et de culte. Et ce culte doit se distinguer dans notre rencontre avec le très saint Sacrement, soit quand nous visitons nos églises, soit quand les saintes espèces sont portées et administrées aux malades.

" L'adoration du Christ dans ce Sacrement d'amour doit ensuite trouver son expression dans différentes formes de dévotion : prières personnelles devant le Très saint, heures d'adoration, brèves expositions, anniversaires prolongés ( quarante heures ), bénédictions eucharistiques, processions eucharistiques, congrès eucharistiques.

" La solennité du "Corps et du Sang du Christ" mérite un rappel spécial comme acte de culte public rendu au Christ présent dans l'eucharistie, voulu de mon prédécesseur Urbain IV en mémoire de l'institution de ce grand Mystère.

" Tout ceci correspond donc aux principes généraux et aux règles particulières existantes déjà depuis des temps, mais de nouveau formulées pendant ou après le Concile Vatican II ( Paul VI, Mysterium Fidei, AAS 57, 1965, pp. 753-774; Sacré Congrégation des rites, Eucharisticum Mysterium, AAS 59, 1967, pp. 539-573; Rituale Momanum. De Sacra communione et de cultu Mysterii eucharisticiti extra Missam, ed. typica, 1973 ).

" L'animation et l'approfondissement du culte eucharistique sont une preuve du renouvellement authentique que le Concile s'est fixé comme but, et ils en sont le point central...".

" Jésus nous attend dans ce sacrement de l'amour. Ne ménageons pas notre temps pour aller le rencontrer dans l'adoration, dans la contemplation pleine de foi et prompte à réparer les grandes fautes et les délits du monde.

" Ne cessons jamais notre adoration..." ( Lettre. Dominicae Cenae, 3 )

" Le culte eucharistique est le centre et la fin de toute la vie sacramentelle ( L’activité missionnaire de l'Église, 9, 13; PO n. 5 ). " Sur nous tous, qui sommes par la grâce de Dieu ministres de l'Eucharistie, nous avons en particulier la lourde responsabilité des idées et des attitudes de nos frères et sœurs, confiés à notre soin pastoral. Notre vocation est d'abord celle de susciter par l'exemple personnel, chaque manifestation saine du culte envers le Christ présent et agissant dans ce sacrement d'amour. Dieu nous préserve d'agir différemment, d'affaiblir ce culte, "déshabitués" de différentes manifestations et formes de culte eucharistique dans lesquelles s'expriment peut-être une "traditionnelle" mais saine piété, et surtout ce "sens de la foi" que tout le peuple de Dieu possède, comme l'a rappelé le Concile le Vatican II ( L'Église, 12 ).

"... Je voudrais demander pardon - en mon nom et en celui de vous tous, frères vénérés et chers dans l'épiscopat - pour tout ce qui, pour n'importe quel motif et pour n’importe quelle faiblesse humaine, impatience, négligence, à la suite aussi de l'application parfois partielle, unilatérale, erronée des prescriptions du Concile Vatican II, puisse avoir suscité scandale et embarras à propos de l'interprétation de la doctrine et la vénération due à ce grand Sacrement.

" Et je prie le Seigneur Jésus pour que dans l'avenir cela soit évité, dans notre manière de traiter ce Mystère sacré, ce qui peut affaiblir ou désorienter de manière quelconque le sens de révérence et d'amour dans nos fidèles " (id., 12).

"...Je désire en ce moment rappeler à votre attention une importante vérité énoncée du Concile Vatican II, c'est-à-dire : " La vie spirituelle cependant ne se réduit pas à la participation à la liturgie " ( La Sainte Liturgie, 12 ). Et c’est pourquoi je vous encourage parce qu’aux autres exercices de dévotion vous avez affectueusement conservé durant des siècles spécialement ceux qui concernent le saint Sacrement (...).

" La visite au Très Saint Sacrement - qui est ainsi diffusé en Irlande et qui fait tellement partie de votre pitié comme de vos pèlerinages au Knoch - est un grand trésor de la foi catholique; elle nourrit l'amour social et offre la possibilité d'adorer et de remercier, de réparer et de supplier.

" La bénédiction du Très Saint Sacrement, les Heures saintes et les processions eucharistiques sont autant d'éléments précieux de votre héritage, en plein accord avec les enseignements de Vatican II...".

" L'Eucharistie, dans la Messe et en dehors de la Messe, est le Corps et le Sang de Jésus Christ, et il mérite donc l'adoration que l’on rend au Dieu vivant à Lui seul ( Cf. Paul VI, Mysterium fidei, n. 5; le discours du 15.6.78 ). Ainsi chaque acte de révérence, chaque génuflexion que vous faites devant le Très Saint Sacrement est importante parce que c'est un acte de foi en Jésus Christ, un acte d'amour pour le Christ...( À Dublin, 29.9.1979 ).

( Cf. Concile de Trente, D-S 1643s, 1656; Pie XII, Mediator dei, 107-115; Paul VI, Mysterium fidei, 31-41 ).

 

e) Fête et procession du "Corpus Domini"

"... Dans le cours des siècles s'est révélé que ce jour plus convenable ( jeudi saint ), seul, ne suffit pas...". " Nous ne pouvons pas dire ensuite de l'Eucharistie tout ce dont nos cœurs sont remplies. C’est pourquoi, dans le Moyen Âge, et précisément depuis 1264, le besoin de l'adoration liturgique et publique ensemble du Très Saint Sacrement a trouvé son expression dans une solennité à part (celle du Corpus Domini ) " ( Audience générale 13.6.1979 ).

" La procession eucharistique est l’image du pèlerinage du peuple de Dieu. Nous suivons le Christ qui est le berger des âmes immortelles..." " Nous marchons en chantant et en adorant le Mystère. Et nous savons qu'il n’y pas de mots capables de l'exprimer d'une manière adéquate et de l'adorer..." ( Corpus Domini, 25.5.1989 ).

" Et comme il paraît logique et naturel que les chrétiens, durant le cours de leur histoire, aient senti le besoin d’exprimer aussi à l’extérieur la joie et la gratitude pour la réalité d’un si grand don.

" Ils ont cependant conscience du fait que la célébration de ce divin mystère ne pouvait pas se réduire entre les murs d’un temple, aussi ample et artistique fut-il; mais qu'il fallait le porter sur les routes du monde, parce que Celui que les espèces fragiles de l'hostie voilaient était venu sur la terre justement pour être la vie du monde ( Jn. 6,51 ).

" Ainsi naquit la procession du Corpus Domini, que l'Église célèbre depuis plusieurs siècles maintenant en particulier avec une complète solennité et joie ..." ( Homélie du Corpus Domini, 2.6.1983 ).

f) Respect de la norme liturgique

"... Vous célébrerez l’Eucharistie et, surtout, la Pâques, avec une vraie pitié, avec une grande dignité, avec amour pour les rites liturgiques de l'Église, avec l’observance exacte des règles établie par les autorités compétentes ( Aux Néocatéchumènes, 10.2.1983 ).

"...( Le prêtre ) ne peut pas se considérer comme "propriétaire", qui dispose librement du texte liturgique et du rite sacré comme son bien particulier, de façon à lui donner un style personnel et arbitraire. Cela peut sembler parfois de grand effet, cela peut même aussi correspondre grandement à une pitié subjective, cependant objectivement c’est toujours une trahison de cette union qui surtout dans le Sacrement de l'unité doit trouver sa propre expression.

" Chaque prêtre qui offre le saint Sacrifice n'est pas seulement avec sa communauté à prier, mais il prie toute l'Église, exprimant ainsi, aussi avec l'usage du texte liturgique approuvé, son unité spirituelle dans ce sacrement. Si quelqu'un voulait appeler une telle position "uniformisme", cela ne ferait seulement que prouver l' i g n o r a n c e des exigences objectives de l'unité authentique et ce serait un symptôme d'individualisme nuisible " ( Dominicae Cenae, 12 ).

( Pie XII, Mediator dei, 32-52; Concile Vatican II, La Sainte Liturgie, 22.23; Sacré Congrégation des Rites, Eucharisticum mysterium, 45 ).

g) Nécessité de la pénitence avant la Communion

" Dignité, pureté et innocence sont les principales dons recommandés par S. Paul aux premières Communautés de Corinthe (...). Une catéchèse sacramentelle fondée ne doit pas négliger un devoir si important.

" Comme vous le savez bien, la théorie selon laquelle l’Eucharistie pardonnerait le péché mortel, sans que le pécheur recoure au sacrement de la Pénitence, n’est pas conciliable avec l’enseignement de l’Église. Il est vrai que le Sacrifice de la Messe duquel vient à l'Église chaque grâce, obtient au pécheur le cadeau de la conversion sans lequel le pardon n'est pas possible; mais ceci ne signifie pas de fait que ceux qui ont commis le péché mortel peuvent s'approcher de la communion eucharistique sans s’être en premier réconciliés avec Dieu par le ministère sacerdotal.." ( Aux prêtres, 4.12.1981. Cf. Dominicae Canaem n. 11 ).

( Cf. Concile de Trente, D-S 1646-7, 1661; Léon X, Exsurge, Domine!, id. 1465; Code de droit Canon, c. 916 )

 

KIKO

 

A) Sacrifice eucharistique

Kiko est cohérent : ayant nié à la mort du Christ le caractère et l’efficacité propre d'un "sacrifice d'expiation", il se refuse d'accepter dans la Messe un véritable "sacrifice":

- pour lui il n’y a ni église ni a u t e l : " Nous autres chrétiens ( il ne dit pas: "nous catholiques" ), nous n’avons pas d’autel parce que l’unique pierre sainte, c’est le Christ, Pierre angulaire. C’est pourquoi nous pouvons célébrer l’Eucharistie sur une t a b l e et nous pouvons célébrer sur une place, dans les champs, là où cela nous plaît. Nous n’avons pas de lieu où il faudrait célébrer exclusivement le culte…" ( Orientations, p. 56 ).

- Puis il passe à la philippique pseudo-historique et ouvertement hérétique : "…C’est pourquoi quand, plus tard au Moyen Âge, on se mit à discuter du "sacrifice", au fond on discutait de choses qui n’existaient pas dans l’Eucharistie primitive. Parce qu’un "sacrifice" dans la religion, c’est "sacrum facere", faire le sacré, se mettre en contact avec la divinité par le moyen de sacrifices cruels. En ce sens, il n’y a pas de sacrifice dans l’Eucharistie (…). Mais, à cette époque, l’idée de sacrifice n’est pas comprise ainsi ( comme " sacrifice de louange " selon Kiko ). Ce que l’on voit dans la Messe c’est que quelqu’un se sacrifie, c’est à dire le Christ. Dans l’Eucharistie, on ne voit que le sacrifice de la croix de Jésus Christ. Et si aujourd’hui vous demandez quelque chose aux gens à ce sujet, ils vous diront que dans la Messe ils voient le calvaire…" ( id. p. 322 ).

- En substance - comme nous l’avons déjà rapporté - " dans l’Eucharistie il n’y a aucune offrande…" ( id. p. 328 ).

- La Messe est un reste du culte rendu par les païens à leur dieux. Culte que l'Église favorise avec la célébration du "sacrifice eucharistique", typique d'un christianisme " vécu (...) dans la religiosité naturelle ", ou païenne. Maintenant c'est le moment de " sortir de la religion pour entrer dans la foi. Et qu’est-ce que la foi ? Une rencontre avec Jésus Christ ressuscité…" ( id. p. 60-61 ). On vérifie que cela arrive pour la nation hébraïque : Dieu " ne détruisit pas sa religiosité naturelle, mais (...) marcha avec lui en le purifiant – surtout dans l’exil où il purifie ses rites sacrificiels – (..). Dieu ne commence pas en refusant les sacrifices de chèvres et de vaches, mais il est parti de là pour conduire son peuple à une liturgie et à une spiritualité plus pure. Il a peu à peu sublimé ces sacrifices cruels, de sorte que, lorsque se présente Jésus Christ, la spiritualité juive n’est plus fondée sur les sacrifices de vaches et de taureaux, mais fondamentalement sur la Pâque juive, qui est une fête célébrée au niveau familial, qui est un sacrifice de louange et une oblation. La même chose s’est produite dans l’Église…" ( id. p. 60-61 )

Kiko feint d'ignorer que, en cessant les sacrifices de l'ancienne Loi, maintenant rendu inutiles, Christ, Souverain Pontife, s’est sacrifié lui-même sur l'autel de la Croix, et il a voulu que son Offrande sanglante sr perpétue - seule, parfaite et unique - dans la liturgie eucharistique célébrée par les "ministres" de la Nouvelle Alliance, participants de sa prêtrise. Tout est résumé de façon incomparable dans la lettre aux Hébreux (cc. 7-10).

Jean Paul II ne pourrait certainement pas se réjouir de lire dans les catéchèses de Kiko un commentaire fidèle de son magistère.

B) Présence réelle

- Kiko ne la nie pas, mais il l'entend à sa manière, en refusant cependant toujours la doctrine de l’Église, ayant sa réponse dans la plus orthodoxe théologie catholique.

Selon lui, " l'Église primitive n’a jamais eu de problème autour de la présence réelle..." ( id. p. 326 ). " Mais la chose importante n’est donc pas la présence de Jésus Christ…" ( id. p 325 ). De quelle présence faut-il parler ? D'une " présence sacramentelle, réelle, authentique, un mémorial. Comment la Pâque peut-elle se réaliser s’il n’y a pas le bras puissant de Yahvé qui tire hors de l’Égypte ? Avec Jésus Christ c’est la même chose. Le mémorial qu’Il nous laisse est son Esprit ressuscité, fait vie pour porter au Père tous ceux qui célèbrent la Cène avec Lui. L’Église primitive n’a pas de problème à propos de cette p r é s e n c e " ( id. p.326 ).

- Il s’ensuit que le "pain", le "vin" ne seraient que "signes" ou "symboles" d’une telle présence. Et alors tout ce qui s’est dit dans le monde catholique pour expliquer la présence eucharistique en référence au "pain" consacré n'a aucune valeur : "…Et quand maintenant on ne comprend plus cette présence de la Pâques, de ce sacrement que l’on veut expliquer philosophiquement (... ) que l’on commence des débats sur comment il est présent, avec les yeux ou sans les yeux, physiquement, etc… toutes ces explications partent d’un point de départ faux, qui consiste à vouloir expliquer rationnellement quelque chose de différent…" ( id. p. 326 ).

- Toujours selon Kiko, " le pain et le vin, en tant que signes, aident et préparent à recevoir l’action de Dieu ", " à se mettre dans la disponibilité nécessaire pour que le sacrement se réalise…" ( id. p. 327 ). Inutile donc de raisonner ces éléments, en les rapportant à leur "essence" qui, selon le dogme catholique, se convertit entièrement dans la substance du Corps et du Sang de Christ... Justement ce que Kiko reproche aux théologiens, avant et après le Concile de Trente. Et c’est pour cela que, selon lui, Luther ne mérite pas d'être condamné pour avoir nié " la parole de la t r a n s s u b s t a n t i a t i on, qui est une parole philosophique pour expliquer le mystère ..." ( id. p. 325 ).

- Donc, la présence eucharistique fait abstraction du prodige de la t r a n s s u b s t a n t i a t i o n, matière de foi, selon la définition solennelle du Concile de Trente confirmée par des actes différents du Magistère jusqu'à Jean Paul II. Kiko, fondamentalement est d'accord avec les Protestant : " À un certain moment, par exemple, il a été nécessaire d’insister contre les protestants sur la présence réelle. Mais une fois que ceci n’est plus nécessaire, il n’est plus besoin d’insister. Parce que ce moment historique est passé…" ( id. p.333-4 ).

Kiko ne supporte pas que dans le passé l'Eucharistie ait " été vue presque exclusivement du point de vue du Sacrifice si bien que nous avons appelé l'Eucharistie : le sacrifice de la Messe.

"...Aujourd'hui toute la recherche rénovatrice est en train de découvrir le centre du sacrement, et maintenant on voit l’Eucharistie comme le Mémorial de la Passion, Mort et Résurrection de Jésus Christ, comme la célébration du mystère de Pâque de Jésus Christ. Le fait d’avoir découvert le centre, le noyau du sacrement de l’Eucharistie ( c’est à dire de l’avoir exclu, selon lui, " sacrifice expiatoire " et " transsubstantiation " ) fait que les autres aspects sont illuminés, de telle sorte que les querelles avec les protestants sont en train de disparaître, parce qu’en allant au centre, à l’essentiel, nous allons nous rejoindre " ( id. p. 162 ).

Pourtant, citant Congar et Rahner, Kiko est convaincu que " dans l’avenir de l’Église il n’y aura plus les protestants et ceux qui ne sont pas protestants; il y aura un nouveau schisme : ceux qui sont pour le Concile et ceux qui sont contre le Concile. Ceci est prophétique, parce que nous en sommes là. Nous sommes plus proches de beaucoup de protestants que de quelques-uns de l’Église qui veulent nous frapper et nous tuer. Aujourd’hui le schisme vient de ceux qui n’acceptent pas le Concile et qui disent : mais quel Concile ? Celui de Trente ? Celui-là c’était un Concile ! ". Et ils croient que le Concile Vatican II n’est qu’une suite de stupidités (sic) qui font couler l’Église; et de l’autre côté, il y a ceux qui suivent le Pape et le Concile qui a dit : rénovation pour l’Église, avec tout ce que cela signifie…" ( id. p. 349 ).

- Repoussé le Concile de Trente - de caractère dogmatique, définitif, irréformable ! - Kiko, le mystificateur téméraire, i m a g i n e un Pape (Jean Paul II ) et un Concile ( Vatican II) qui, restés fidèles à la doctrine de Trente, ont continué à enseigner t o u t le c o n t r a i r e de ce qu'il insinue. Pour Jean Paul II nous l'avons lumineusement documenté. Quant au Concile, cf. L’Église, 10, 11, 25, 28, 34; La Sainte Liturgie, 48; Le ministère et la vie des prêtres, 2, 5, 13, 14.

- Niée, la T r a n s s u b s t a n t i a t i o n et réduite, la Messe à un banquet de fête de célébration de la Pâques, la chute des fragments ne doit préoccuper personne : " Il n'est pas question de miettes ou chose de ce genre..." ( id. p. 329 )

- De quoi traite-t-il donc ? " Il est question d’un sacrement, d’une assemblée…" (id.). Exact, selon Kiko : " On en fait en aucune manière un rite individuel. Les juifs ne peuvent pas faire la Pâque si le groupe familial ne comprend pas au moins onze personnes. Parce que le sacrement n’est pas seulement le pain et le vin, mais aussi l’assemblée : l’Église entière qui proclame l’Eucharistie. Il n’y a pas d’Eucharistie sans assemblée. C’est une assemblée entière celle qui célèbre la fête de l’Eucharistie. Parce que l’Eucharistie est l’exultation de l’assemblée humaine dans la communion (…). C’est de cette assemblée que surgit l’Eucharistie…" ( id. p. 317 ).

- À présent, il est certain que selon Jean Paul II, en vertu de la transsubstantiation, Jésus est présent substantiellement dans toute l'hostie et en chacune de ses parties ( cf. Concile de Trente, D-S 1641, 1653, aussi le Concile de Trente, id. 1321). Le Pape n'est pas moins certain que comme - après une tradition millénaire - on doit continuer à le croire : la Messe " est toujours un acte du Christ et de son Église, même quand il n'est pas possible qu'y assistent les fidèles..." ( Concile Vatican II, Le ministère et la vie des prêtres, 13. Cf. La Sainte Liturgie, 26-7; Paul VI, Mysterium fidei, 15, aussi Pie XII, Mediator Dei, 68-69 ).

- En conclusion, niée, une présence eucharistique dérivée de la "transsubstantiation", Kiko ne peut que rire de la recherche théologique qui s'y est toujours intéressée au cours des siècles : " Imaginez que maintenant, avec les problèmes de la philosophie, cela commence à devenir une obsession de savoir si le Christ est présent dans le pain et dans le vin et comment. Je pourrais vous montrer des discussions théologiques sur ce problème qui font rire…" ( id. p. 329 ).

Jean Paul II, au contraire, pleurerait, s'il était renseigné sur tout ceci : il a indignement été trahi par le du Fondateur du Chemin Néocatéchuménal.

C) Culte eucharistique

À cet égard, Kiko est logique jusque dans les conséquences les plus extrêmes, et il s'abandonne à une tournée en travelling d'histoires contre le magistère du Pape, en révélant indirectement tout ce qui arrive au sein de ses "communautés", coupable d'avoir offensé - au-delà au dogme - la piété eucharistique la plus tendre et enracinée du peuple, précédée par les exemples de centaines de milliers de Saints de toutes les époques : " Alors commencent les grands expositions du Saint Sacrement, qui avant cela n’existaient pas (…). Le pain et le vin sont faits pour être mangés et bus.

" Je dis toujours aux Sacramentins, qui ont construit un tabernacle immense : si Jésus Christ avait voulu l’Eucharistie pour se tenir là, il se serait fait présent dans une pierre…" ( id. p. 329 ). Mais, on se demande : qui est Kiko qui ose décréter contre le Magistère, les écrits, les rites, les expériences de l’Église Catholique ?... Pourquoi ne va-t-il pas confier ses convictions au Pape qui a montré qu’il pensait le contraire ?

" C’est de cette époque que date la fête du Corps du Christ, les expositions solennelles du Saint Sacrement, les messes de plus en plus privées,, les visites au Saint Sacrement et toutes les dévotions eucharistiques..." ( id. p. 330 ).

" Comme une chose séparée ( et fausse ) de la célébration, commencent les fameuses dévotions eucharistiques : l’adoration, les génuflexions pendant la messe à chaque moment, l’élévation pour que tous adorent. Au Moyen Âge, à l’élévation, on sonnait les cloches et ceux qui étaient dans les champs pouvaient adorer le Saint Sacrement…." ( id. p. 331 ).

Pourtant, le Pape, à Dublin, le 29 septembre 1979 a rappelé à tous : " L'Eucharistie, dans la Messe et en dehors de la Messe, c'est le corps et le sang de Jésus Christ, et il mérite donc l'adoration que l’on rend au Dieu vivant, et à lui seul...".

- " Au XVIIIe siècle – continue Kiko – avec l’industrialisation, désormais il n’y a plus de fête et les gens, qui sont très religieux, participent à leur manière avec des heures saintes, des Via Crucis, etc. "... p 331).

Et ici, de nouveau, avec "son Concile Vatican II" interprété comme le commencement vers une vision œcuménique du Christianisme dans lequel un jour disparaîtront toutes les différences entre Catholiques, Protestants et Orientaux : " La rénovation du Concile Vatican II va porter l’Église à une gloire indescriptible et remplira de stupeur et d’admiration les orientaux et les protestants. Tous ensemble nous nous assiérons sur la pierre angulaire, sur le rocher où n’existent plus les divisions. Le Concile est œcuménique..." ( id. p. 333 ).

Pourtant, Vatican II a déclaré que " la vie spirituelle (...) ne s'épuise pas dans la participation à la Liturgie seulement ( La Sainte Liturgie, 12 ). Elle favorise bien plus " les pieux exercices du peuple chrétien..." à qui elle reconnaît aussi " une dignité spéciale..." ( id. 13. Cf. Pie XII, Meciator Dei, 107-110 ).

Kiko cependant, en se trahissant naïvement, mais sans le dire expressément a déclaré être "chrétien" (?), mais pas c a t h o l i q u e de la "catholicité" propre de l'Église Romaine, fondée sur Pierre et présidée aujourd'hui par Jean Paul II; justement l'Église de Vatican II qu'il oppose faussement au Concile de Trente...

 

XI

 

SACREMENT DE LA PÉNITENCE

LE PAPE

 

A) Notion

 

" Le sacrement de la pénitence est la voie ordinaire et nécessaire pour tous ceux qui, après le baptême, sont tombés dans des péchés graves. Sa portée cependant ne se limite pas seulement à effacer les péchés des hommes repentis, mais il est une manifestation de la bonté miséricordieuse de Dieu aussi et de sa gloire..." ( Aux Évêques des Abruzzes et Molise, 4.12.1981 ).

- "...Grand sacrement de l'amour de Dieu (...). Chaque fois que nous recevons le sacrement de la Pénitence ou de la Réconciliation, nous recevons le pardon du Christ, et nous savons que ce pardon vient à travers les mérites de sa mort..." ( À Dublin, 29.9.1979 ).

B) Institution

" Les mêmes Apôtres - en union étroite avec la Pâques du Christ - ont été munis de l'autorité de remettre les péchés. Aussi le Christ possédait cette autorité naturellement ( Mt. 9,6 ). Le même pouvoir Il le transmet aux Apôtres après la Résurrection quand il souffla sur eux et dit: "Recevez l'Esprit Saint" ( Jn. 20,22s ). Remettre les péchés signifie positivement rendre à l'homme la participation à la vie qui est le Christ " ( Audience générale, 13.7.1988 ).

" Comme avant il avait donné la faculté de célébrer l'Eucharistie, ou de renouveler de manière sacramentelle son propre Sacrifice pascal, la deuxième fois il leur donna ainsi la faculté de remettre les péchés " ( Aux prêtres, 27.3.1983 ).

" Le sacrement de la Pénitence (...) est (...) une espèce d'action judiciaire; mais celle-ci se déroule près d'un tribunal de miséricorde, plus que de pression et de justice rigoureuse..." ( Angelus, 9.3.1986 ).

C) Sacrement administré seulement par le "prêtre"

" Prêtre et Hostie dans l'eucharistie, il doit être victime et gage de résurrection également quand il écoute les aveux sacramentels...". " Par l’imposition des mains de la part de l'Évêque ordinaire, chaque presbytre est consacré et totalement offert à son ministère pour les âmes qui lui sont confiées..." ( Aux prélats de la Pénitence Apostolique, 31.3.1990 ).

" Par la volonté du Christ (...) le prêtre est le ministre de la réconciliation (...). Le prêtre a hérité des Apôtres le devoir noble de réconcilier les hommes avec Dieu au nom du Christ. Comment Saint Paul, lui aussi, en qualité d'ambassadeur du Christ, il exhorte les chrétiens à se réconcilier avec Dieu par le sacrement qui a pour but d'accorder le pardon..." ( Angelus, 1.4.1990).

" Par la puissance de la résurrection du Christ, par la Croix, revient à l'Église le pouvoir de remettre les péchés, lié au ministère apostolique exercé par l'Évêque et les prêtres..." ( Rome, Paroisse de Saint Benoît, 14.2.1988 ).

" Du reste le chrétien sait que par le sacrement de la Pénitence, le prêtre qui personnifie le Christ lui-même, donne la grâce et la sûreté du pardon de Dieu " ( Civitavecchia. Aux prisonniers, 19.3.1987 ).

" Aujourd'hui nous avons redécouvert, mieux que dans le siècle dernier, l'aspect communautaire de la pénitence, de la préparation au pardon, et de l'action de grâce après le pardon. Mais le pardon sacramentel demandera toujours une rencontre personnelle avec le Christ crucifié à travers la médiation de son ministre..." ( Lettre aux prêtres, Jeudi saint, 13.3.1986 ).

" Dans l'exercice de ce ministère le prêtre s'identifie avec le Christ, il agit dans la personne du Christ et avec la force de l'Esprit Saint représente l'Église qui accueille le pécheur et il le réconcilie..." ( Aux Évêques mexicains, 1.12.1983 ).

" Il nous a choisi, nous ses prêtres, pour être les seuls à pardonner les péchés en son nom. Ce ministère est uniquement nôtre et c'est un ministère auquel devons donner priorité " ( Aux prêtres américains, 16.12.1983 ).

" La pratique de ce Sacrement, en ce qui concerne sa célébration et sa forme a connu un long processus de développement, comme l’attestent les plus anciens Sacrements, les actes de Conciles et de Synodes épiscopaux, la prédication des Pères et l'enseignement des Docteurs de l'Église.

" Mais à propos de la substance du sacrement, est toujours restée solide et inchangée dans la conscience de l'Église la certitude que, par la volonté du Christ, le pardon est offert à chacun par le moyen de l'absolution sacramentelle, donnée par les ministres de la pénitence; c’est une certitude réaffirmée avec tant de vigueur spéciale par le Concile de Trente. ( D-S 1668-70, 1701 ) et dans Vatican II ( L’Église, 11 )… ( Exhortation apostolique, Reconc. Et paenit. N. 30 ).

 

D) Le péché

" Fidèle à sa mission (…) l’Église doit prêcher l’existence du péché et du mal (…). Déjà l’Église des premiers siècles avait réagit avec détermination devant l'illusion, de la part de certains, de l'absence du péché, comme le montre la première lettre de Saint Jean : " Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous " ( 1 Jn.1,8 – Aux Évêques des États-Unis , 31.5.1988 ).

"... Actuellement il existe des courants de pensée qui relativisent la notion de péché, et de ce fait ils dévaluent le pouvoir conféré, à travers l’ordination, de le pardonner..." ( Aux prêtres de Lourdes, 15.8.1983; cf. Reconc. Et paenit, 18ss ).

E) Structure du Sacrement

" Pour un chrétien, le Sacrement de la Pénitence est la voie ordinaire pour obtenir le pardon et la rémission de ses péchés commis après le baptême (...). Il serait insensé donc, mais aussi présomptueux, de vouloir faire abstraction arbitrairement des instruments de grâce et de salut que le Seigneur a établi et, dans ce cas spécifique, prétendre recevoir le pardon en évitant le Sacrement, institué par le Christ pour le pardon. Le renouvellement des rites réalisés après le Concile n'autorise aucune illusion ni altération dans cette direction..." ( Reconc. Et paenit., 31/I ).

" La seconde conviction concerne la fonction du Sacrement de la Pénitence pour celui qui y recourt. Il est, selon la plus ancienne conception traditionnelle, une espèce d'action judiciaire; mais celle-ci se déroule près d'un tribunal de miséricorde, plus que de pression et justice rigoureuse qui n'est comparable que par analogie aux tribunaux humains..." ( id. p 31/II ).

" La troisième conviction (...) concerne les réalités ou parties qui composent le signe sacramentel du pardon et de la réconciliation. Quelques-unes de ces réalités sont les actes du pénitent, de diverse importance, chacune cependant indispensable ou à la validité, ou à l'intégrité, ou à la fructification du signe...

" Une condition indispensable est la rectitude et la limpidité de la conscience du pénitent avant tout (...). Le signe sacramentel de cette limpidité de la conscience est l'acte traditionnellement appelé examen de conscience...

" Mais l’acte essentiel de la Pénitence de la part du pénitent est la contrition, ou un clair et décisif reniement du péché commis avec l'intention de ne pas retourner le commettre…

" On comprend (...) comment depuis les premiers temps du Christianisme, en collégialité avec les Apôtres et avec le Christ, l'Église ait incluse dans le signe sacramentel de la Pénitence l'accusation des péchés. Celle-ci apparaît ainsi importante, que depuis des siècles le nom usuel du Sacrement a été et est toujours celui de confession...

" L'autre moment essentiel du Sacrement de la Pénitence relève de la compétence cette fois du confesseur, juge et médecin, image de Dieu Père qui accueille et qui pardonne celui qui revient: c'est l'absolution...

" La satisfaction est l'acte final qui couronne le signe sacramentel de la Pénitence..." ( id. 31/III ).

Finalement : " il faut confirmer que rien n’est plus personnel et intime que ce sacrement dans lequel le pécheur trouve la présence de Dieu, avec sa faute seule, son repentir et sa confiance…"

"...Mais, en même temps, la dimension s o c i a l e de ce Sacrement, dans laquelle se situe l’Église entière – celle militante, celle du purgatoire et celle glorieuse du Ciel - est incontestable, car elle intervient au secours du pénitent et l'accueille de nouveau dans son giron, beaucoup plus que toute l'Église avait été offensée et blessée par son péché. Le Prêtre, ministre de la pénitence, apparaît en force dans son office sacré comme témoin et représentant d’une telle ecclésialité. Ce sont deux aspect complémentaires du sacrement : l’individualité et l'ecclésialité..." ( id. 31/IV ).

F) Nécessité pour les péchés mortels et véniels

" Le sacrement de la Pénitence (...) est le moyen indispensable comme disposition divine - au moins dans le désir sincère de le recevoir - pour le fidèle qui, étant tombé en péché grave, désire revenir à la vie de Dieu.

" L'Église cependant au long des siècles, en interprétant la volonté du Christ, a toujours exhorté les croyants à s’approcher fréquemment de ce sacrement ( Catéchisme du Concile de Trente, Cité du Vatican, 1946, pp. 239-242 ) même pour que soient pardonnés seulement les péchés véniels. Une telle évolution respectant le passé, comme l’a dit mon prédécesseur Pie XII, n'est pas arrivée sans l'assistance de l'Esprit Saint ( cf. Encyclique Mystici Corporis, 87 )…".

" Certes, la rémission du péché véniel peut arriver aussi par d’autres moyens sacramentels et on (...). On ne devra pas oublier que les fautes vénielles peuvent infliger des blessures dangereuses au pécheur. À la lumière de ces rappels on comprend comme il est extrêmement opportuns que de tels péchés soient pardonnés aussi par le sacrement de la Pénitence..." ( Audience générale, 11.4.1984. Cf. À la Congrégation Plénière pour les Sacrements, 17.4.1986; Aux étudiants universitaires, 18.12.1979; Aux pénitents de la Basilique de Rome, 30.1.1981; Audience générale, 15.6.1983 ).

"...Sans perdre de vue la dimension ecclésiale du Sacrement de la Pénitence (...) il est important de bien faire comprendre le sens de la confession individuelle; en s’inscrivant dans la tradition de service de l'Église, elle est toujours nécessaire pour le pardon des péchés graves et elle est en tous les cas riche de sens..." ( Aux Évêques français du Midi, 27.3.1987 ).

G) Confession individuelle et collective

" Quant au problème de l’absolution donnée dans la forme générale à plusieurs pénitents sans la préalable confession individuelle, on regrette avant tout de constater que, malgré les précises indications données par le Code de Droit Canonique ( cc. 961-3 ) et confirmées dans l'exhortation Apostolique Reconciliato et Paenitentia ( n. 33 ), dans plus d’un cas de Demande spéciale on enregistre des cas d' a b u s.

" Avec égards, je sens le devoir de réaffirmer que cette forme de célébration du Sacrement " revêt un caractère exceptionnel et n'est donc pas laissée au libre choix; mais elle est réglée par une discipline spéciale " ( id. n. 32 ). Les règles d’une telle discipline sont connues : L'Église, fidèle à la volonté de son Maître et Seigneur, n'entend pas les changer..." ( Congrégation Plénière des Sacrements, 17.4.1986 ).

" Au nom du Christ et de l'Église, en mon nom et le vôtre, invitez les fidèles du Canada à la conversion et à la confession personnelle..." ( Aux Évêques du Canada, 23.9.1983 ).

" Je veux rappeler l'observance scrupuleuse des conditions citées, répéter qu'en cas de péché mortel, même après l'absolution collective, existe l'obligation d'une spécifique accusation sacramentelle du péché et confirmer qu'en n’importe quel cas les fidèles ont droit à la convenable confession privé..." ( Aux pénitents de la Basilique de Rome, 30.1.1981. Cf. Aux Évêques du Canada, 17.11.1978 ).

" L'Église, donc en observant la pratique pluriséculaire du Sacrement de la Pénitence - la pratique de la confession individuelle, unie à l’acte personnel de contrition et à l'intention de se corriger et de satisfaire - défend le droit spécial de l'âme humaine. C’est le droit à la rencontre la plus personnelle de l'homme avec le Christ crucifié qui pardonne, avec le Christ qui dit par le ministre du Sacrement de la réconciliation: " Tes péchés te sont remis, etc. " ( Redemptor hominis, 20 ).

  1. Fréquence

" Aussi avec la présente exhortation j’adresse (...) une invitation insistante à tous les prêtres du monde, spécialement à mes confrères dans l'épiscopat et aux Curés, pour qu'ils favorisent de toutes leurs forces la f r é q u e n c e des fidèles à ce Sacrement, et mettent en œuvre tous les moyens possibles et convenables, essaient toutes les voies pour faire parvenir le plus grand nombre de nos frères à "la grâce qui nous a été donnée" par la Pénitence pour la Réconciliation de chaque âme et de tout le monde avec Dieu, en Christ..." ( Reconc. et Paenit., 31/VI ).

"...Encore une fois nous tâchons de souligner devant nos fidèles les grands avantages qui viennent d'une confession fréquente .." ( Aux Évêques du Canada, 17.11.1978 ).

I) Confession des enfants

"...Le croyant qui s'approche de ce Sacrement, dans lequel s'exprime l'amour victorieux du Christ ressuscité, ne fait pas (...) l'expérience de la justice qui condamne, mais de l'amour qui pardonne (...). Dans cet état de chose, comment ne pas voir l’aide énorme que, d'une administration appropriée de ce Sacrement, peuvent en tirer aussi les enfants, pour une croissance progressive et harmonieuse dans la connaissance et dans la domination de soi, dans la disponibilité à s’accepter, avec ses propres limites, sans cependant se résigner passivement à elles ?

" À part (...) le problème à propos de l'âge nécessaire pour commettre une faute grave (...), il reste que les gradations légères du mal ont aussi leur importance, qu'elles se révèlent plus significatives, si elles sont considérées aussi dans la perspective pédagogique d'un chemin de croissance humaine et chrétienne ( À la Congrégation Plénière des Sacrements, 17.4.1986 ).

( cf. : Origine du Sacrement de la Pénitence : Léon I, D-S 308; Gélase I, id. 348s; Concile de Trente, id. 1542, 1668, 1670, 1702, 1764, 1771; Ministre de la pénitence : Concile de Constance, id. 1260; Concile de Florence, id. 1323; Concile de Trente, id. 1684, 1710 ).

 

KIKO

 

A) Symptomatique stratégie du "secret"

Il laisse perplexe le silence recommandé par Kiko à ses catéchistes à propos de ce qu’il – critiquant – dit du croyant commun qui accepte les articles du "credo", il avoue, etc.: " Cela vous ne devez pas le dire aux gens..." ( Orientations, p. 53 ).

Après avoir souligné que les " confessions de direction spirituelle " et les " petits conseils " sont destinés à être remplacés par la " Parole de Dieu qui résout tous les problèmes de direction et aide à se reconnaître pécheurs ", pourtant " il évite encore la confession privée qui est toujours en usage ", il répète : " vous ne direz rien de toutes ces choses aux gens..." ( id. p 177 ).

Comme nous verrons, Kiko est irréductible dans son aversion à la "confession individuelle privée " ( id. p. 184-85 ). Mais ensuite, en concluant : " Ne vous embarquez pas dans ce discours en parlant avec les gens parce que vous allez créer un tas de problèmes...( id. p. 185).

En somme, " ne cherchez pas à les convaincre en leur disant les choses que nous vous avons dites auparavant sur la pénitence…" ( id. p. 191 ).

Mais pourquoi se taire, pourquoi cacher ? Kiko est certainement conscient de n’être pas d’accord avec la pratique de l'Église Catholique; il ne partage pas le magistère de Jean Paul II... Nous saurons bientôt pourquoi...

B) Fondements négatifs

Ce sont ceux dont Kiko ne fait pas de mystère et qui logiquement ( du point de vue théorétique, essentiel pour des problèmes concernant l'orthodoxie ) excluent de manière radicale l’existence même du Sacrement de la Pénitence :

  1. le fondement premier se réfère au p é c h é qui ne serait pas possible :
  2. a) parce que Dieu ne peut pas être offensé par l'homme ( id. p. 182 ).

    b) parce que l'homme ne peut pas le commettre lui pour qui " il n'y a pas de faute..." ( id. p. 130, 135, 138 ). Il ne peut pas éprouver aucun repentir, donc il n'a pas le devoir de l'expier...;

  3. le second concerne le confesseur, dont la prêtrise ne se distingue ni ne dépasse celle commune à tous les baptisés ( id. p. 56-7 );
  4. le troisième, par conséquent, est représenté par le refus de "l’Église Hiérarchique" douée du pouvoir de remettre les péchés : Kiko n'accepte que "l’Église charismatique" ( id. p. 88 ).

À remarquer aussi que, à propos du péché, il avertit ses catéchistes de ne pas en parler : " vous ne parlerez aujourd’hui à personne de péché parce que on vous rirait à la figure..." ( id. p. 47 ).

Comment donc affirmer croire encore dans le Sacrement de la Pénitence selon la tradition catholique, solennellement interprétée par le Concile de Trente ? C’est vraiment cela aujourd'hui que Kiko repousse avec tous les Protestants...

Mais nous devons procéder en suivant pas à pas les catéchèses néocatéchuménales même en devant nous répéter.

C) Le péché

Certainement, comme enseigne le Pape, " il n’y a aucun péché, même le plus intime et le plus secret, le plus étroitement individuel, qui concerne exclusivement celui qui le commet. Chaque péché se répercute, avec une plus ou moins grande véhémence, avec de plus ou moins grands dommages, sur toute la communion ecclésiale et sur la famille humaine entière..." ( Reconc. et paenit., 16 ).

Mais ceci ne signifie pas que la responsabilité d’un tel dommage ne soit en rien celle du pécheur, et que celui-ci puisse attribuer à la communauté son péché. La personne seule précède et fonde la communauté, comme il est certain que "son bien" est le seul but de celle-ci : " le péché, dans un sens véritable, est toujours un acte de la personne, parce que c'est un acte de liberté d'un homme seul et non en réalité d'un groupe ou d'une communauté (...). Acte de la personne, le péché a ses premières conséquences et les plus importantes dans le pécheur même; c'est-à-dire dans la relation de celui-ci avec Dieu, qui est le fondement même de la vie humaine..." ( id.)

Il est très vrai que " la conversion est un acte intérieur d'une profondeur spéciale, dans lequel l'homme ne peut pas être remplacé par les autres, il ne peut pas se faire "remplacer" par la communauté ( Redemptoris hominis, 20 ).

- Kiko ne semble pas du tout d'accord : " Chaque péché a (...) une dimension sociale, jamais individuel..." ( Id. p. 167 ).

- L'accent mis sur la dimension sociale ou communautaire du péché au détriment de celle personnelle, absolument primordiale, se répète à propos de la conversion aussi.

D) La conversion

À Kiko échappe le moment initial de la conversion, effet de la grâce prévenante, dans lequel le pécheur vit de manière absolument personnelle et décisive en rapport le plus intime et immédiat avec Dieu, qui l'appelle et le sollicite dans la profondeur de son âme. Tout, pour lui, est opéré, fait, accompli par la communauté ecclésiale : "...L'Église, pendant une longue période, engendre la conversion dans le catéchumène, sans jamais considérer la conversion comme quelque chose que l’on obtient pas ses propres forces, mais comme un don, une œuvre que Dieu fait grâce à l’Église qui engendre la conversion.

" La conversion du pénitent dépendait de la prière de l’Église et de la gestation à la conversion qui s’opérait de nouveau en lui. Parce que ce qui est fondamental dans cette exclusion du pénitent, c’est la participation communautaire de l’Église. La communauté était très soucieuse des pénitents. Ce qui veut dire : la valeur essentielle, en ce temps-là, du sacrement de la pénitence c’est la valeur communautaire et ecclésiale, parce que c’est l’Église qui engendre et conduit à la conversion..." ( id. p. 168 ).

E) Le repentir

Selon le Pape, il est bien de le répéter, " l'essentiel de l’acte de la Pénitence est la c o n t r i t i o n, ou une claire et décidée répudiation du péché commis avec l'intention de ne pas retourner le commettre..." ( Reconc. et paenit., 31/III ). Kiko la pense différemment : " La conversion n'est pas se repentir du passé, mais se mettre en chemin en avant vers le futur..." ( id. p. 166-67 ).

Mais ne pas se repentir signifie s'obstiner dans le péché..., ou ne pas se sentir coupable... Maintenant, dans les deux cas il n'y a pas de sens " de se mettre en chemin...". Dans que but ?...

F) L'examen de conscience

" Condition indispensable ", le pape le croit ( id. ); et, évidemment, cela concerne le péché commis, stimulant au repentir et à l'intention pour l'avenir. Mais même ici, Kiko mystifie tout, en inventant que " l’Église primitive ne met pas l’examen de conscience à la fin de la journée, mais le matin au moment de se lever...". Aujourd’hui l’examen de conscience le soir aurait été " introduit par les Jésuites…" ( id. p.167 ).

En plus de confondre les idées, il a aussi l'adresse de dénaturer les faits. Mais tout est compréhensible, une fois admis que le "repentir" est celui qui a été conçu par lui...

G) L'accusation

 

" Celle-ci - selon Jean Paul II - apparaît ainsi considérable, dont le nom usuel du Sacrement depuis des siècles a été et est toujours celui de confession..." ( Reconc. et paenit., id. ). Mais Kiko nie qu’il soit nécessaire, en faisant remonter son origine au VI siècle, dans la plus effrontée contrefaçon de l'histoire : le pape est convaincu que l'accusation des péchés est comprise " depuis les premiers temps chrétiens, en collégialité avec les Apôtres et avec le Christ ", " dans le signe sacramentel ". ( id. )

Évidemment, il s'agit d'une accusation détaillée, non générale ( cf. Concile de Trente, D-S 1679s ), chose qui ne plaît pas à Kiko. Il informe qu'en Orient " il y n'a pas une confession détaillée des péchés. Celui qui se confesse s’agenouille et on ne peut lui faire sortir autre chose que : "je suis un pécheur !" Alors on lui donne un temps pour qu’il jeûne et qu’il se mette en conversion, puis il revient et on lui donne l’absolution "...( id. p.173 ). Mais la tradition d'une accusation distincte des péchés est ancienne ( Origène, Homélie du Lévétique 3, 4, PG 12, 429; S. Cyprien, Des lapsis, 28, PL 4, 488; S. Ambroise, Enarr. In Psaume 37, PL 14, 1037; S. Jérôme, Commentaire de S. Matthieu III, c. 16, n. 19, PL 265, 118; S. Grégoire le Grand, Homélie de l’Évangile II, 26, 4, PL 76, 1199 ). Comment donc peut-on affirmer : " Maintenant il est nécessaire de commencer à parler des péchés. Aussi, la confession des péchés apparaît... ( id. p. 171 ) ?

 

- La contrefaçon de L’histoire, chez Kiko, le pousse jusqu'à lui faire confondre l'accusation des péchés avec l'expiation : acte du pénitent bien distinct depuis toujours ( cf. S. Thomas, Suppl., qq. 6-7; qq. 12-15. – Jean Paul II, Reconc. et paenit. 31/III ). " Alors apparaît l’expiation la plus grande : la confession des péchés. Celle-ci, par l’humiliation qu’elle suppose et par la honte qu’on éprouve à la faire, commence à prendre un sens d’expiation. ensuite, nous entrerons dans une période pendant laquelle la confession des péchés sera le centre de la pénitence.

Ceci se vérifie déjà au XIIe siècle où on retrouve des idéologies sur le sens expiatoire de la confession des péchés. Ainsi, la confession des péchés s’impose à la place centrale dans la pénitence. Alors, plus tu as honte et plus tu t’humilies en t’étendant en détails dans la confession de tes péchés, plus tu expies. Ainsi, la confession devient une confession de dévotion. Maintenant, on ne confesse plus seulement les péchés mortels, mais n’importe quelle stupidité parce que ce qui a de la valeur, c’est le fait de confesser. Ainsi la confession apparaît comme une dévotion personnelle dans laquelle tu t’humilies et tu te sacrifies en confessant tes péchés en détail... ( id. p. 172 ).

Kiko semble s'amuser à dénaturer l'histoire, ou mieux à confondre la pratique légitime de l'Église Catholique avec les préjugés, les exagérations, les abus. N’importe qui sait que :

  1. l'accusation des péchés est un acte distinct de la satisfaction, comme le Pape le rappelle et le précise clairement;
  2. la confession des péchés véniels représente un progrès de la sensibilité de la conscience chrétienne, approuvée et favorisée par l'Église; conscience grossièrement raillée par Kiko...;
  3. la "confession de dévotion", ayant pour matière suffisante les péchés véniels a été et sera toujours recommandée par l'Église. Le Pape, en confirmant la tradition de ses prédécesseurs, confirme: "...Nous rappelons que la confession périodiquement renouvelé, soi-disant de "dévotion", a toujours accompagné dans l'Église la montée à la sainteté ( Aux pénitents de la Basilique de Rome, 30.1.1981. – Cf. Aux Évêques du Canada, 17.11.1978 ).

H) Le secret sacramentel

Comme nous avons pu remarquer, Jean Paul II insiste sur la nécessité de la confession individuelle, privée et auriculaire impliquant une accusation secrète des péchés : l'Église n'entend pas changer ses règles à ce sujet. Si elle n'a jamais imposé la confession public, elle a toujours reconnue aux fidèles le droit à ce secret pour lequel se conduirait " contra apostolicam regulam " quiconque en empêcherait l’exercice, comme S. Léon le Grand le rappelle à tous les Évêques de la Campanie de son temps ( Magna Indignatione, 6.3.459, PL 54, 1210 Cs. Cf. Sixte IV, Licet ea quae de notre mandat, 9.8.1479, D-S 1414; Concile de Trente, D-S 183s, 1710 ), résultant la loi sévère du secret pour le confesseur ( cf. Concile du Latran IV, D-S 814; Clément VIII, S-S 1989; Innocent XI, D-S 1295 ). À ce sujet, la discipline pénitentielle renvoie à la tradition des Pères ( Cf. Origène, Homélie du Lévétique 2,4 PG 12, 417; S. Cyprien, Des Lapsis, 28, PL 4, 488; Afraates, Démonstrations, 7, 3, Patr. Syr. 1, 318; S. Basile le Grand, Reg. Brev., ad interr. 229, PG 31, 1236; id., 288, PG 31, 1284; S. Jean Chrysostome, Homélie sur Lazarre, 4, 4, Pg 48, 1012; S. Ambroise, Enarr. In Ps 37, PL 14, 1037; S. Jérôme, Commentaire sur l’Église 10, 11, PL 23, 1096; Commentaire sur Matthieu III, c. 16, 19, PL 26, 118 ).

Kiko entend maintenir " la confession individuelle parce qu'il faut la conserver et en outre parce qu'elle a sa valeur " ( id. p. 194 ). Mais en plus d’être ambigu et réticent quant aux raisons d’une telle valeur, il n'est pas tout à fait enthousiaste de la " confession individuelle, privée " ( id. p. 184 ). De toute façon, il exclut les " confessions au confessionnal ou dans un coin, parce qu’autrement on perd le signe " ( id. p. 194 ) : tout doit être célébré en se tournant vers l'assemblée. D'autre part, il recommande que rien ne soit rapporté aux autres de tout ce qu'il a expliqué sur la confession ( id. pp. 177, 184, 185, 191 ).

Obsédé par le tempérament "communautaire" de la confession, et en repoussant le "sacerdoce ministériel", Kiko n'est pas arrivé à comprendre ce que le Pape souligne vigoureusement quand il explique que " l’accusation arrache d’une certaine façon le péché du secret du cœur et, par conséquent, du domaine de l'individualité pure, en mettant aussi en contraste son caractère social, parce que par le ministère de la Pénitence c'est la Communauté ecclésiale, lésée par le péché, qui accueille de nouveau le pécheur repenti et pardonné " ( Réconc. et paenit., 31/III ).

Tout ceci explique comment Kiko peux permettre dans ses Communautés la confession public, rendant nécessaire l'avertissement sévère de l'épiscopat de Ombrie ( Note Pastorale, 2.3.1986 ) : "...Dans les scrutins le catéchiste doit se garder d’assumer une position qui parfois semble dangereusement se rapprocher de celle du c o n f e s s e u r. Vous userez de tous les soins pour que les péchés occultes ne soient pas manifestés, sinon dans le secret de la confession sacramentelle ". Mais la pratique néocatéchuménale continue à contredire un rappel si influent. Ce que beaucoup de fidèles malheureux ont l'habitude de confier - après s’être libéré de "l’enchantement" - c’est dégoûtant, horripilant. Il suffira de se reporter à un des nombreux témoignages écrits et signés :

" J'ai fait deux scrutins, mémorial de ma vie, à voix haute, devant 60 personnes qui ne sont pas dans l'obligation du secret.

Les Catéchistes, dans un climat qu’on sait d'inquisition, te disent que tu es devant la Croix, tu dois parler de toi, de ce qui étais, de tes idoles, si tu les as domptés et comment. Et tu commences à parler. C'est une peine d’assister à ces scènes. L'humiliation de celui parle... et il dit ses misères. Mais cela ne suffit pas, l'interlocuteur met le doigt de plus en plus au fond, il veut savoir les choses les plus profondes; quand j'ai dit que ma vie jusqu’à maintenant avait été vécue pour les fils et le mari, que pour l’heure je tâchais d'aimer comme un frère en Christ, alors qu’avant je le craignais un peu j'en étais dépendant, il m'a répondu : " Tu n'aimes pas ton mari ". Figurez-vous à ce point, le jugement du "Maxi-catéchiste", le murmure des frères, le mari qui se fait rouge de fureur. Je suis bouleversée entre les larmes, mon Curé assistait à mains jointes et tête baissée, plus rouge que moi.

Ton histoire finie, il y a celle du frère et de la sœur.

Et voilà:

Qui dit avoir eu des amants, qui dit avoir utilisé la drogue.

Qui affirme devant les parents les rapports charnels non accordés,

Qui sort haines et rancunes, peut-être enterrées depuis des années, envers les propres parents, qui, non présents, ne peuvent se défendre non plus.

Tout est public, il est beau, il est laid, je ne le sais pas !?

À quelqu'un qui a bien fait, d’autres ont peur et vivent la Foi dans l'angoisse, dans le chantage moral.

" Mais le Christ a-t-il déjà exigé ceci des pécheurs qu'il a rencontré ? Est-ce que L'Église a déjà agi ainsi dans les soins de celui qui s’approche du Tribunal de la pénitence ? Avec quelle autorité de simples laïques, qui n’ont pas de Théologie morale, sont-ils autorisés à s'ériger en confesseurs de leurs propres frères desquels ils exigent une manifestation soignée, détaillée, de toutes les misères de leur vie ?

Et pendant que la confession continue, les participants se regardent craintifs de découvrir ce qu’ils n’avaient jamais pensé à propos de leur mari, de la femme, des fils.

" Elle vient détruire ainsi chaque personnalité, chaque confiance. Naît alors la suspicion, la division, la haine. Les Catéchistes imposent des pénitences horribles, irrationnelles, comme condition pour rester dans le Mouvement. Et après avoir dit autant là dessus, où aura-t-il le courage d'aller le pauvre pénitent ? Le groupe devient son asservissement duquel il ne se libérera qu’après des efforts immenses ".

"...Je connais des Prêtres qui par le Mouvement ont été détruits dans le corps et dans l'esprit! Au dessus d’eux menacent, comme des épées de Damoclès, les scrutins auxquels ils ont été soumis, devant beaucoup de fidèles !

" Les Évêques ne savent pas ces choses, parce qu'ils n'ont jamais participé à ces scrutins ! Ce que je dis pourra peut-être sembler une calomnie. Mais c'est la pure vérité !

" Je ne les accuse pas. J'implore pour eux l'Esprit Saint afin qu’il les éclaire sur ce qu’ils ne connaissent pas, pour le bien de l'Église et des âmes dont ils ont été constitués Pasteurs ".

I) La confession fréquente

 

Sous la rafale de la manie réformatrice ( typiquement protestante de Kiko ) l'histoire du Sacrement de la Pénitence est en mauvais état, reconstruite selon la glose fixe du retour aux origines, celle-ci même cependant dénaturée.

" Au IXe siècle, la pénitence (…) a atteint sa décadence maximum (…). Au XIIe siècle, il y a des tentatives de rénovation. Mais du fait qu’on a perdu de vue les sources, toutes les réformes que l’on veut faire sont toujours peut orientées, parce qu’on n’a plus devant les yeux les sources du catéchuménat ( de L’Église primitive ) et du Judaïsme (sic!). Alors on trouve des théories pour chercher à ajuster les choses, sans que l’on atteigne un renouveau en profondeur. Ce que l’on veut, c’est que les gens soient sincères et qu’ils se confessent toujours plus.

" Les Franciscains et les Dominicains étendent partout la confession privée comme une dévotion. On retrouve la confession très fréquente, tout le contraire de ce que faisait l’Église primitive… ( id. p. 173 ).

Je me demande : comment Kiko peut-il oser proposer un "chemin" de rechristianisation s’opposant de manière si stridente à une des conquêtes les plus dignes d'éloge de la pitié chrétienne, très chaleureusement reçue et bénie par les derniers Papes, y compris "son" Jean Paul II ?

L) Contrition et attrition

La tempête n'a pas cessée : Kiko présume critiquer et va jusqu’à rire de la distinction entre "contrition" et "attrition", inspirées - respectivement - du soi-disant "amour de charité" parfait, ou d'amitié et "amour d'espérance" ou imparfait. Pourtant le Concile de Trente s’était prononcé de manière claire, en déclarant que l'attrition est suffisante pour recevoir valablement l'absolution sacramentelle ( D-S 1677-8 ).

Cette doctrine a été communément crue et depuis toujours pratiquée, et ce jusqu'à Jean Paul II : "... La contrition est donc le début et l'âme de la conversion, de cette metànoia évangélique qui ramène l'homme à Dieu comme le fils prodigue qui revient au père, et qui a dans le Sacrement de la Pénitence son signe visible, perfectionnement de l’attrition même..." ( Reconc. et paenit., 31/III ). Mais Kiko n'est pas d'accord: " Il y a de quoi rire de penser que seule l’attrition est nécessaire si tu vas te confesser; et la contrition si tu ne te confesses pas…" ( id. p. 174 ).

M) Attaque à la Contre réforme de Trente

D’occulte disciple de l'école luthérienne, Kiko se remet à exploser.

Ainsi nous arrivons au Concile de Trente. Avec le Concile de Trente, et du XVIe au XXe siècle, tout est bloqué. Les confessionnaux apparaissent. Ces boîtes sont très récentes. La nécessité du confessionnal apparaît quand on commence à généraliser la forme de la confession privée, médicinale et de dévotion apportée par les moines.

Ne riez pas parce que nous l’avons vécu, nous aussi. La confession comme moyen de sanctification personnelle, de même que la direction spirituelle, tout cela fait partie du chemin de la perfection. C’est Saint Charles Borromée qui a mis des confessionnaux partout. Avec des détails au sujet de la grille, etc…Maintenant vous comprendrez que beaucoup des choses dites par Luther étaient fondées…" ( id. p. 174 ).

 

 

N) L'absolution

" L'autre moment essentiel du Sacrement de la Pénitence est du ressort (...) du confesseur, juge et médecin, image de Dieu père qui accueille et qui pardonne celui qui revient (...). C'est le moment durant lequel, en réponse au pénitent, la Trinité se fait présente pour effacer son péché et lui rendre l'innocence et la force salvatrice de la Passion, Mort et Résurrection de Jésus qui est communiquée au pénitent même, cette " miséricorde plus forte que la faute et l'offense " (..). Donc l'absolution que le Prêtre, ministre du pardon (...) accorde au pénitent, est le signe efficace de l'intervention du Père en chaque absolution et de la "résurrection" de la "mort spirituelle", qui se renouvelle chaque fois que se réalise le Sacrement de la Pénitence. La foi seulement peut assurer que dans ces moments chaque péché est remis par l'intervention mystérieuse du Sauveur..." ( Reconc. et paenit., n. 31/III ).

C’est la foi catholique, confirmée par le Pape. Mais Kiko ne l’accepte pas. Examinons patiemment comment il procède.

Et encore : " l’expression du pardon des péchés sera la réintroduction dans la communauté, dans l’assemblée, dans l’eucharistie. Ce sera la première expression de l’Église primitive comme sacrement pénitentiel…". " Comme signe du fait qu’ils étaient pardonnés, ils étaient réintroduits dans la communauté " ( id. p. 168 ). " Le jeudi saint était le jour de la réconciliation et l’évêque accueillait les pénitents en présence de tout le peuple.." ( id. p. 169 ).

Ainsi apparaît l’interrogatoire : le comment, de quelle manière, combien de fois, etc…à cause de la valeur médicinale accordée à l’interrogatoire des péchés plutôt qu’à la confession elle-même de la part du pénitent. On commence en fait à donner de la valeur à la contrition. C’est ce qui est arrivé jusqu’à nous…". ( id. p. 174 ).

" À Trente, on a mis l’accent sur les essences, sur l’efficacité, et on a perdu de vue la valeur sacramentelle du signe…" (id. p. 175 ).

Quel "signe" ? Celui représenté par la "communauté" qui accueille et qui réconcilie... - " On verra donc beaucoup l’efficacité du sacrement de la pénitence pour pardonner les péchés et l’absolution devient un absolu. Ainsi, la confession acquiert un sens magique par lequel l’absolution est suffisante par elle-même pour pardonner les péchés. L’absolution te pardonne tes péchés et tu restes tranquille.

C’est ainsi que nous avons vécu nous-mêmes la confession. Par l’efficacité absolue du sacrement, nous avons perdu de vue la valeur sacramentelle, qui est celle qui te rend capable de recevoir le pardon. Ceci passe au second plan, tandis que le simple fait de confesser les péchés et de recevoir l’absolution demeure au premier plan et comme essentiel. La confession se transforme en quelque chose de magique ou de privé et cela a duré jusqu’à nos jours. C’est une vision légaliste du péché qui est arrivée jusqu’à nous, et dont l’attitude intérieure n’a pas tellement d’importance, moins que le fait de confesser extérieurement et en détail tous les péchés de chaque type ( Kiko rêve évidemment, ou invente comme myope et acide anticlérical ! ). C’est une vision légaliste du péché, complètement " privée ". L’Église n’apparaît nulle part et c’est un homme qui te pardonne tes péchés… (id. p. 175).

C’est vraiment le comble de la mystification et de l’audace. En se méprenant de manière impardonnable, Kiko confond la manière de penser et de se comporter de fidèles frivoles, mal préparés, indignes... avec la doctrine et la pratique de l'Église universelle qui a toujours enseignée que :

  1. l'accusation des péchés est faite au "ministre" de Dieu qui écoute " au nom et dans la personne de Christ ", en représentant l'entière Communauté des fidèles avec laquelle le confesseur entend réconcilier le pénitent... accusation donc, non pas privée, mais publique...:
  2. l'accusation, par elle-même, ne suffit pas et, en certains cas, peut ne pas être nécessaire pour obtenir le pardon de Dieu, ou pour recevoir l'absolution sacramentelle valablement...;
  3. l'absolution du prêtre est n u l l e, sans une sincère contrition et l'intention efficace de se corriger...;
  4. le prêtre qui absout n'est pas un "homme", mais le Christ, qui lui a conféré sa même dignité, ses pouvoirs mêmes de rédemption...

Finalement, des milliers de S a i n t s, avant et après le Concile de Trente, se sont conduits comme l'Église continue à enseigner, comme Jean Paul II l’inculque à tous, même si en Kiko il n’est pas le disciple docile que le pape peut-être avoir.

O) La satisfaction

Le pape traite des " œuvres " de la satisfaction qui " veut dire quelque chose de précieux : elles sont le signe de l'engagement personnel que le chrétien a assumé avec Dieu, dans le Sacrement, de commencer une nouvelle existence, et c’est pourquoi elles ne devraient pas se réduire seulement à quelques formules à réciter; mais consister en œuvres de culte, de charité, de miséricorde, de réparation...". En somme, satisfaire la justice de Dieu signifie enfin, non seulement "se repentir", mais aussi ( pour que le repentir soit sincère et actif ) éliminer " une zone d'ombre due aux blessures du péché, à l'imperfection de l'amour dans le repentir, à l'affaiblissement des facultés spirituelles...". Donc, " il faut toujours combattre avec la mortification et la pénitence. Tel est le sens de la satisfaction humble, mais sincère " contre les mensonges de Kiko ( Reconc. et paenit. N. 31/III . Cf. Audience générale 7.3.1984 ).

 

  1. si le péché n'a pas offensé Dieu, l'homme ne peut pas se repentir ni se sentir obligé de le réparer par la pénitence;
  2. si l'homme est incapable du bien et ne peut pas ne pas commettre le mal, il ne peut pécher non plus ni donc se convertir, expier, satisfaire la justice de Dieu...;
  3. quelques gestes de réparation, du reste, sont superflus et même blessant à l’égard du Christ : "... si Il est mort pour nos péchés, nous aussi sommes morts pour nos péchés (...). Mais si Lui a occupé ta place et la mienne, s’il a été mis dans la fosse à notre place et si le Père l’a ressuscité, Il nous a ressuscités nous aussi. Parce qu’Il l’a ressuscité comme gage, comme garantie que tes péchés sont pardonnés, que nous avons accès à la vie de Dieu, que maintenant nous pouvons naître de Dieu…" (id. p. 141);
  4. - " La mort et le péché ont été vaincus dans la mort et la résurrection de Jésus Christ, qui, dans sa chair, a enterré et détruit le corps du péché...".

    - " Si un homme a été ressuscité de la mort, cela veut dire que le péché a été pardonné (...). Il est ressuscité tout d’abord pour justifier toute l’humanité, pour montrer à tous les hommes que la mort a été pardonnée à tous, parce que le péché a été pardonné… (id. p. 143-44);

    - " Jésus Christ est venu souffrir pour que tu ne souffres pas; Il est venu mourir pour que tu ne meures pas : Lui c’est vrai qu’il meurt, toi pas, de sorte qu’il t’offre gratuitement la vie ..." (id. p. 222).

  5. Donc, il suffit de c r o i r e : " Tu donneras gloire à Dieu, si tu crois que Dieu peut faire de toi, qui es un pécheur, luxurieux, égoïste, attaché à l'argent, un fils de Dieu, qui aime comme Jésus Christ. Est-ce que tu crois ceci ? Cela Dieu le fera, pas toi. C’est pour cela que le Christianisme est une bonne nouvelle pour les pauvres et les malheureux. Le Christianisme n'exige rien de personne, il offre tout..." ( id. p. 222-3 ).
  6. Et la résolution, l'effort de se dominer, le devoir de porter sa propre croix à la suite du Christ, ect.? Kiko répond : " La conversion n’est jamais le fruit d’un effort de l’homme..." Elle est un " don de Dieu, un appel de Dieu, une initiative de Dieu…" ( id. p. 163 ); elle ne peut jamais être " comme quelque chose qui s’obtient par ses propres efforts..." ( id. p. 168 ). Malheureusement, la réponse est ambiguë, beaucoup plus parce que, selon lui, la volonté humaine, par elle-même, est tellement passive à ne pas être capable de faire le bien, et à ne pouvoir faire que le mal ( id. pp. 130, 135, 136 ). Notre critique serait nulle, si un bonne fois Kiko ajoutait que la grâce rend possibles, efficaces et méritoires les efforts de la volonté. Mais il semble ne rien vouloir savoir des "efforts" : tout doit être "gratuit", et il s'obstine à refuser comme "moraliste" la doctrine catholique qui concilie le libre arbitre avec la grâce, en les faisant dépendre l'un de l'autre, sans rien supprimer, contre le pélagianisme et le luthéranisme. Malheureusement la prise de position entêtée de Kiko ( avec les exigences d'un examen analytique de sa pensée ) nous obligera à revenir sur le sujet presque jusqu’à l'ennui.
  7. Il s’ensuit que le catéchumène, durant son "chemin", peut accéder à la table eucharistique sans se confesser d’éventuels péchés graves commis : Kiko, comme nous le savons, qui refuse la "confession privée, individuelle" veut récupérer la grâce, afin de rentrer dans la voie de la sainteté personnelle...

Par la suite nous remarquerons que Kiko, dans la période du précatéchuménat invite à recevoir L'Eucharistie jusqu’aux athées, voleurs, personnes vivant sous le même toit, etc.: Chacun a continué à faire ce qu'il voulait..." (Catéchèse de 1974, p. 96).

P) Origine ecclésiale du Sacrement de la Pénitence

Kiko est cohérent avec lui-même, mais non fidèle à l’Église Catholique quand il affirme – contre l’histoire et le magistère des Papes et des Conciles, y compris Jean Paul II ( voir plus haut ) – que " l’Église primitive n’avait pas la confession (…) comme nous l’avons aujourd’hui…" ( id. p. 164 ). Maintenant, la confession de l’Église d’aujourd’hui est celle reconnue au Concile de Trente, qui à son tour en fait remonter l’institution au Christ et à la Tradition apostolique ( D-S 1668-70, 1679-83, 1701-3 ).

L’influence de la théologie luthérienne subie par Kiko est confirmée lorsqu’il précise : " l’Église primitive n’a aucune autre expression du sacrement de la pénitence que le baptême (…) ". Quand l’Église s’institutionnalise un peu, apparaît l’institution de la pénitence…" ( id. p. 167 ). Mais justement à ce propos, la distinction entre le baptême et la pénitence avait été enseignée à Trente contre cette théologie : " Hoc sacramentum multis rationibus a baptismo d i f f e r r e dignoscitur…" ( D-S 1671ss, 1702 ). C’est à se demander où Kiko a appris une telle erreur. Certainement pas de Jean Paul II…

 

Q) La manie protestante du " primitif "

Selon Kiko ( et ses présumés " maîtres " ), l’Église actuelle, qui se croie juridique ( ou visible et hiérarchique ), etc., n’aurait qu’un origine humaine; alors que celle fondée par le Christ serait celle de l’esprit et de la vérité, ou " charismatique ", intérieure, soustraite à tout magistère et toute juridiction externe…Kiko entend remonter à l’Église primitive, sans savoir, peut-être, qu’il a été précédé par Luther et par tous ses précurseurs Médiévaux ( Cf. D-S 911, 1201-1206, 1220-1224, 2476, 3803 ). Il n’est pas du tout nécessaire pour conclure, étant approuvé et préféré du Pape, qu’il traite avec le Chef d'une Église hiérarchique, d'une institution juridique ( Cf. Lumen Gentium, 18-29 ). Le sait-il, ou feint-il de l’ignorer ?

- La volonté obstinée de " revenir aux origines " trahit la conviction que l'Église n' e s t p a s seulement un Organisme qui évolue pour répondre à la perfection idéale du Christ son Époux; mais, avec le temps et par la faute de ses membres, elle est allée en se corrompant, par ce qui serait une dégénérescence de celle "primitive"...

Et voici justement "l'archéologisme" résolument repoussé par Pie XII, spécialement à propos de la liturgie ( Mdeiatore Dei, 46-52 ).

 

 

XII

 

GRÂCE, SAINTETÉ, LIBRE ARBITRE

 

LE PAPE

 

" La grâce est une réalité intérieure. C'est une pulsation mystérieuse de la vie divine dans les âmes humaines. C'est un rythme intérieur de l'intimité de Dieu avec nous, et donc aussi de la nôtre avec Dieu. Elle est la source de tout vrai bien dans notre vie. Et elle est le fondement du bien qui ne passe pas. Par la grâce nous vivons déjà en Dieu, dans l'unité du Père, du Fils et de l'Esprit Saint..." ( Rome, Te, deum, 31.12.1979 ).

- " Grâce signifie une plénitude spéciale de la création à travers laquelle l’être ressemblant à Dieu, participe à la vie intérieure même de Dieu..." ( Angelus, 8.12.1978 ).

- " Il veut que chaque homme devienne participant de sa vérité, de son amour, de son mystère afin qu’il puisse prendre part à sa vie même " ( Aux garçons et aux jeunes, 20.12.1978; cf. Audience générale, 4.4.1979; À Ste. Maria de Valicella, Rome, 26.5.1979; Audience générale, 13.12.1978; Homélie, 25.3.1979; Aux gardiens de vigiles et à la Garde Suisse, 29.7.1990; Aux Pèlerins d’Alexandrie, 19.3.1988; Audience générale, 15.2.1989 ).

KIKO

Jésus qui a été constitué par le Père " Esprit vivifiant, vient donner la vie éternelle, son Esprit même vient arracher l'esprit du péché et nous donner son Esprit, il vient nous arracher notre cœur de péché et nous donner l'Esprit Saint. il vient pour récréer l'humanité (...); donner à l'homme la possibilité de naître de Dieu. Il vient nous faire fils de Dieu et ses frères (...). Il te donne sa grâce et son esprit par lesquels tu as accès au Père. En Christ tu es héritier de Dieu frère du Christ par lequel tu peux appeler Dieu : Papa, Abba ! le sentant, en ayant vraiment confiance en Dieu. De telle manière que si Dieu met en toi son Esprit, chaque chose contribue à ton bien, tout est grâce et tout est amour. Parce que tu as été tiré hors de ta situation de terreur, de mort et de péché et tu vis dans la grâce, la gratuité, l’amour de Dieu. Désormais, tu n’es plus sous le pouvoir de la loi, mais sous le régime de la grâce, parce que Dieu a pardonné tout tes péchés, parce que Dieu est celui qui t’aime même si tu es le plus grand pécheur..." (id. p. 145s ).

" Dieu t'aime, même si tu es l’homme le plus vile, même tu lui as été infidèle quatre-vingt mille fois, même si tu es un pécheur endurci et un sale orgueilleux, même si tu es un ivrogne, un luxurieux, un vaniteux, un idiot. Dieu t’aime tout à fait et il t’aimera toujours..." (id. p. 146).

Reliefs :

a) Kiko illustre la puissance et l’œuvre de l'amour de Dieu, qui d’une façon absolument gratuite se répand en tous, même sur les pécheurs; et il est pour ceux-ci la grâce qui est un "don".

b) Mais il ne dit rien de la correspondance de l'homme; ou si celui-ci, avec un effort de la volonté, doive s'appliquer - et de fait s'applique - à en seconder les sollicitations, satisfaisant les exigences, en combattant contre les impulsions immorales de la nature, même jusqu'à en mourir. Bref : il ne clarifie pas le point délicat du rapport entre la grâce et le libre arbitre; volonté de Dieu, qui aime et se donne, et volonté de l'homme qui peut refuser son amour, rester sourd et irréductible à ses voix...

c) Il insiste tellement à propos de la profonde corruption de la nature, héritée avec le péché originel, qu’on devrait déduire que l'homme demeure p a s s i f et peut seulement passivement se laisser récréer, sublimer, devenir fils de Dieu, frère et cohéritier avec le Christ... Kiko laisse supposer – précisément pour cela – que l'être pardonné par Dieu équivaut - comme pour Luther - à rester libre de chaque imputation du péché, du moment qu’il a déjà été remis par le Sauveur... Il ne finit pas de répéter : " Le Christianisme n'exige rien de nous, il offre tout... ( id. p. 222 ). " L'Église ne juge pas, elle n'exige pas, mais sauve, pardonne, ressuscite..." ( id. p. 90 ). " Tu donneras gloire à Dieu, si tu crois que Dieu peut faire de toi (...) un fils de Dieu, qui aime comme Jésus Christ. Est-ce que tu crois cela ? Cela Dieu le fera, pas toi... ( id. p. 222 ).

d) Plus loin, dans ses Orientations, Kiko se découvre, en révélant tout son embarras, la confusion de ses idées, la volonté de rompre avec un passé qui a donné des milliers de Saints : " Il y a un type de christianisme – moi-même je lui ai appartenu – dans lequel on se croit chrétien converti, un Saint Louis de Gonzague par exemple. Et alors vient cette attitude : " plutôt mourir que pécher !…Et des choses de ce type qui ne sont pas compris dans leur juste sens.

" C’est un type de christianisme où ce qui est fondamental c’est d’être dans la grâce de Dieu, dans un sens statique, et de chercher à ne pas perdre cette grâce, de persévérer…" ( id. p. 190 ).

Nous ne sommes pas d'accord :

  1. Kiko critique vraiment ce qui constitue l'âme de la vie surnaturelle. Jean Paul II croit qu'un " des critères objectifs à la base desquels on peut définir les vrais chrétiens (..) c'est la vie de la grâce...." ( Aux pèlerins d’Alexandrie, 19.3.1988 );
  2. il ne sait pas ce qu'il dit quand il spécifie : " dans un sens statique ", parce que " être dans la grâce de Dieu signifie être animé par un dynamisme qui par lui-même devrait réaliser la sainteté...;
  3. conserver la grâce, ou persévérer en elle jusqu'à la mort représente le plus grand de tous les dons de Dieu ( cf. Capit. Pseudo-Clément, D-S 241, 246; IIe Concile d’Orange, id. 380; Concile de Quierzy, id. 623; Concile de Valence, id. 626, 632s; Concile de Trente, id. 1541, 1566, 1572; Pie V, id. 1911; Concile Vatican I, id. 3014 );
  4. " La grâce - continue Kiko - s'entend comme une chose, que l’on ne sait pas très bien définir...". Ignore-t-il qu'elle consiste dans l'amitié de Dieu ? Ceci est grave, il fait montre d'ignorer le meilleur don de l'amour de Dieu, connu des enfants de première Communion. "...Et qu'il faut mourir avec elle pour ne jamais la perdre..." ( id.). Comme si on ne pouvait douter ?

f) " Ce type de christianisme frappe beaucoup parce que quelqu’un se présente comme parfait et comme sublime (!?). Mais c’est le contraire du Christianisme, parce que les chrétiens ne sont pas parfaits, mais ils sont illuminés sur leur réalité profonde, ils savent qu’ils sont vraiment des pécheurs et ils ont expérimenté dans ce péché la miséricorde de Dieu qui pardonne et qui donne une vie nouvelle, fruit de sa grâce. Si ce n’est pas ainsi, cela veut dire que nous nous sommes servis de la religion pour nous construire nous-mêmes. Et faites attention, parce que cela s’appelle le triomphalisme de l’Église qui est toujours équivalent au pharisaïsme.

" Au fond, qu’est-ce que nous sommes tous ? des pécheurs et des misérables. Mais parfois nous nous présentons avec un triomphalisme qui est quelque chose de maladroit – un manque de sincérité au fond, à l’intérieur de nous, le fait de chercher à apparaître ce que l’on n’est pas – alors Dieu nous illumine et nous fait voir notre vérité, nous fait connaître à nous-mêmes dans notre réalité profonde de péché.

" Très souvent, les prêtres se sont présentés comme impeccables et il semblait que leur péché aurait scandalisé. Et c’était vrai parce qu’ils avaient cette mentalité. Nous sommes tous très menteurs, justement parce que nous croyons que les gens ne nous aiment pas s’ils connaissent notre véritable réalité…" ( id. p. 190-1 ).

g) Un vrai tas d'énormités, qui révèle ignorance, confusion, malveillance. Celui qui connaît la théologie catholique et les biographies des Saints peut affirmer tout le contraire de ce que Kiko s'amuse à inventer, en piétinant la plus respectable de toutes les vérités concernant la vie intime de l’Église :

  1. Quand un chrétien authentique s'est il présenté comme parfait ? La grâce ne rend pas automatiquement "parfait", mais il est certain qu'elle en est le germe et stimule à la "perfection."..;
  2. que signifie "se servir de la religion ?" "Se construire soi même", c'est-à-dire se perfectionner spirituellement, est-ce que cela ne veut pas dire réaliser le plan de Dieu, répondre au but d'une incarnation rédemptrice ? Quel autre but aurait il pu y avoir à l’offrande sanglante de la Croix ?
  3. n'a jamais été un vrai "saint" celui qui n'a pas reconnu avoir été un pécheur, ou de pouvoir le devenir d’un moment à l'autre, c’est pourquoi il se confie exclusivement à la miséricorde de Dieu afin qu’il ne le permette pas. Celle-ci est la vérité historique de la spiritualité des Saints que Kiko montre n’avoir jamais compris...;
  4. leur sincérité absolue avec eux mêmes les rend toujours humbles, ennemis implacables de tout mensonge, pharisaïsme, triomphalisme... Pour eux la Croix du Christ a toujours été triomphante, la vertu de son Sacrifice, célébré par tous comme la seule source de tous les mérites et des conquêtes...;
  5. L’erreur de Kiko (en bon disciple de Luther) consiste en la croyance que la grâce ne r e c r é e pas, ne fait pas renaître réellement en communiquant la nouvelle vie de Dieu : l'effet de la "justification" se réduit à un "pardon des péchés" équivalent à une "non-imputation" de ceux-ci, ayant tous été expiés par le Sauveur; ainsi l'homme reste intrinsèquement pécheur, capable de se sauver seulement s'il le reconnaît dans la plus inconditionnelle confiance dans les mérites du Christ... Le Concile de Trente a condamné une conception du genre ( cf. D-S 1515, où est cité S. Augustin, Contra duas epist. Pelagionarum, I, c. 13, n. 26, PL 44, 562 );
  6. C’est faux après tout, et par dessus tout stupide, de penser ou d’insinuer, " que très souvent les prêtres se sont présentés comme impeccables " ( id. p. 190 ). Le sacerdoce catholique comporte le pouvoir de remettre les péchés d'autrui, il ne rend pas "impeccable" le prêtre ou les fidèles absous.

h) Finalement, Kiko ne s'aperçoit pas que, si la grâce ne sanctifie pas ni n’incite à se sanctifier – comme quoi l'homme reste pécheur, dans l'impossibilité de faire le bien et de résister au mal – n’importe qui peut se sentir invité à seconder tranquillement la poussée des passions et donc à commettre tous les désordres, y compris les plus dégradants ?... Et, alors s'explique comment les gens, ont pu lui dire " les gens t’aiment plus pour tes faiblesses que pour tes vertus…" ( id. p. 191 ). Justement à ce propos, nous avons su que parfois, en certaines communautés, il se fait presque une compétition à savoir qui est (ou a été) le plus pécheur, comme si d’être ainsi peut être un motif d'orgueil...

i) Et on comprend bien que Kiko ne dise pas une seule parole d'éloge pour les fidèles qui, en se consacrant à Dieu dans la vie religieuse, ont choisi un "état de perfection"..; il ne se sent pas tout à fait stimulé par l'Église Catholique qui croit qu’il est juste pour tous les chrétiens de tendre à la sainteté ( cf. L’Église, 40 )...; il ne commémore, ni ne vénère, ni ne prie les Saints, leur puissance d'intervention auprès de Dieu étant certaine...

Kiko et ses disciples n’ont pas fait leur, la grande leçon du Pape qui célèbre "la solennité de tous les saints...". Elle " porte avec soi un appel spécial à la sainteté. Nous devons rappeler qu'il s'agit d'un appel universel, c'est-à-dire valide pour tous les êtres humains sans distinction d'âge, de métier, de race et de langue. Comme les élus, ainsi que les appelés..." ( Paroisse de S. Laurent, Rome, 1.11.1981 ).

"...Tous nous sommes appelés à la sainteté; pour tous la grâce est nécessaire et suffisante; personne n'est exclu, comme l’a souligné Vatican II..." ( Pour 3 nouveaux Béatifiés, 26.10.1980. Cf. Paroisse de S. Marcel, Rome, 6.2.1983 ).

 

 

XIII

 

JÉSUS MODÈLE UNIVERSEL DE SAINTETÉ

 

LE PAPE

 

KIKO

 

Après tout ce que nous avons exposé de sa pensée, spécialement de la condition de l’homme après le péché originel, il semble qu’il veuille ôter son masque, en se manifestant avec des affirmations paradoxales, des blasphèmes, absolument inconciliables avec le magistère de Jean Paul II. Cela pourrait sembler incroyable, si nous ne lisions dans ses Orientations… :

Et ce n’est pas assez : " Beaucoup de gens pensent (…) : il nous a donné l’exemple par sa vie, en disant ; "  Voyez comment moi je fais ? Faites ainsi vous aussi ". Si ensuite tu demandes aux gens : " tu le fais !, ils répondent : " allons, moi je ne suis pas Jésus Christ, je ne suis quand même pas un saint…". Le Christianisme n’est absolument pas un moralisme. Parce que si Jésus Christ était venu pour nous donner un idéal de vie, comment aurait-il pu nous donner un idéal tellement haut, tellement élevé que personne ne peut l’atteindre ?…" ( id. ).

***

 

Dans les Orientations pour la Shema ( Kiko revient sur le sujet, renchérissant la dose : " Christ n'est pas une image qui prétend venir à toi en te disant que tu dois aimer de façon moralisante. Pour cela nous nous sommes rebellés contre un Christianisme d'imitation. Jamais les pères de l'Église, quand ils parlent d'imitation entendent une imitation moraliste, l'homme charnel devant imiter l'homme de Dieu ! Comment est-ce possible ? Ainsi si on demande aux gens si on peut accomplir l'Évangile, ils te répondent en disant: " Je ne suis pas Dieu ! Et avec cela il sont roulés. Cela dépend du fait que le Kérygme n’a jamais été vraiment proclamé ( c’est faux ! ). Il est clair que le peuple voit Jésus Christ et il veut l'imiter avec ses propres forces, mais pour l'homme charnel c’est impossible d'imiter l'homme-Dieu. Il est absurde que Dieu mette devant nous un homme-Dieu à imiter, pendant que nous sommes des êtres humains plein de péchés et de défauts..." (id. p. 59).

Kiko ne sait pas ce qu'il dit. Il est faux :

a) que Jésus ne nous ait pas tous invités à l'imiter, devant tous ressembler au "Fils naturel" de Dieu pour devenir autant ses "fils adoptifs" et être reconnus par le Père..;

b) que l'imitation du Christ n'exige pas nécessairement le secours de la grâce qui nous a été méritée par Lui; sans l’aide de laquelle nous ne pouvons absolument rien (Jn 15, 1-7);

c) que dans l'Église Catholique le Kérygme n'a jamais été vraiment proclamé, si bien qu'elle a toujours été Mère féconde de Saints, ces imitateurs parfaits du Christ... Kiko est toujours en veine de calomnier l'Église de la Contre réforme de Trente...;

d) qu’aucun fidèle, bien que grossier et inculte, n’a pu jamais s’excuser lui-même de dire sincèrement ne pas pouvoir imiter le Christ n'étant pas Dieu comme Lui...;

e) que nous devons imiter le Christ seulement en nous forçant de vivre selon les exigences de sa grâce, qui rend l'homme participant de la nature et de la vie de Dieu, en nous disposant à partager sa même béatitude...

Malheureusement, la doctrine kikienne de l'imitation du Christ sous-tend l'autre, typiquement luthérienne selon laquelle le salut est conditionné à la foi simplement dans la puissance de la Résurrection; puissance qui opère seulement si chacun ouvre les yeux sur sa propre condition du pécheur. Il s’ensuit que " les derniers de la terre sont les premiers à entrer dans l'eau en courant : les assassins, les prostituées, les homosexuels, les ivrognes. Ces gens ont gagné tout, parce que c’est vrai qu'ils ont les mains pleines de péchés, c’est vrai ce qu’est en train de dire Jésus Christ que l'humanité est dans le péché; mais maintenant seulement ils doivent recevoir g r a t u i t e m e n t un nouveau vêtement, le vêtement de la vie éternelle..." ( id. p. 61 ).

En substance : " Il est mort pour tes péchés, Il s'est fait péché (...), Il s'est lui-même fait pécheur et il a été condamné à la peine capitale; il est mort pour toi pour que tu ne meures pas; Il a souffert la punition des péchés pour toi. Voici Jésus Christ mort. Mais si Il s’est fait toi-même, qu'est-ce que la Résurrection signifie ? Que Dieu t'a pardonné. Parce que si c’était toi-même qui étais entré dans la mort, tu es celui qui es ressuscité. Ceci est ce qu’annonce l'Église à la veillée pascale quand elle fait un baptême. Quand un homme entre dans l'eau, il entre dans le cercueil avec Jésus Christ; Jésus Christ est entré pour lui dans la mort et alors dira S. Paul : Regardez comme est grand ce sacrement par lequel, en imitant Jésus Christ par le sacrement de l'eau, seulement par l’imitation dans le sens que nous ne mourons pas vraiment, nous mourrons vraiment au vieil homme et nous ressusciterons vraiment. Figures-toi, tu ne dois rien faire, tu dois faire semblant d'entrer dans l'eau seulement. Mais cette eau a le pouvoir de détruire en toi le vieil homme, justement pour te sauver du pouvoir que le péché a en toi..." ( id. p. 60 ).

C'est le langage habituel de Kiko qui ignore la puissance régénératrice de la grâce; par laquelle l’œuvre du salut s’accomplit par le Christ laissant l'homme intrinsèquement pécheur, ayant la conscience de sa misère et la confiance dans la vertu du Résurrection... C’est pourquoi, la "conversion" est la seule illumination de l'esprit ( sur la vérité de sa propre condition de péché ), et non la transformation de la volonté et de la tension de toute l’énergie tournée à réaliser une mort à soi-même féconde dans l’unique vie possible dans la participation de celle du Christ Crucifié et Ressuscité.

 

 

XIV

 

DÉVOTION AU SACRÉ COEUR

 

LE PAPE

 

- " Si vous voulez, chers confrères, conserver in aeternum votre identité sacerdotale dans cette époque où le monde est trop important pour les hommes, cherchez à imiter le cœur de Jésus plus qu’hier ".

" Si vous voulez que l'Église soit vraiment sacrement de salut pour l'homme d'aujourd'hui, que ne s'évanouisse pas votre identité et sans souffrir la subtile angoisse du vide spirituel, orientez toute votre vie spirituelle dans l'imitation du cœur du Christ. Voilà le point central que déploie le dynamisme et le zèle de votre cardinal (Wrigt). Voilà l'indication permanente, valide, qu'il nous transmet, si nous ne voulons pas - nous Évêques et Prêtres - que notre ministère faiblisse ou s'annule, etc ". ( En la mémoire du cardinal Wrigt, 22.9.1979 ).).

- " Cœur de Jésus, formé par l'Esprit Saint dans le sein de la Vierge Marie, aie pitié de nous ! ". Nous prions ainsi dans les litanies du Très Saint Cœur de Jésus (...). Cœur de Jésus, qui de sa plénitude nous avons tout reçu (...). C'est la prière merveilleuse, intégralement concentrée sur le mystère du intérieur Christ : Dieu-Homme. Les litanies au Cœur de Jésus puisent abondamment aux sources bibliques et, en même temps elles reflètent les expériences les plus profondes des cœurs humains. En même temps, elles sont prières de vénération et de dialogue authentique.

" Nous parlons en elles du Cœur et en même temps nous permettons aux cœur de parler avec ce Seul Cœur qui est "Source de vie et de sainteté" et "le désiré des collines éternelles". Avec le Cœur qui est "patient et d’une grande miséricorde" et généreux envers tous ceux qui l'invoquent. Cette prière récitée et méditée, devient une vraie école de l'homme intérieur : l'école du chrétien.

" La solennité du Très Saint Cœur de Jésus nous rappelle surtout les moments dans lequel ce Cœur a été "transpercé par la lance" et, par celui-ci, ouvert au monde "visible", à l'homme et au monde. En récitant les litanies - et d'une façon générale en vénérant le Cœur divin - nous apprenons le Mystère de la Rédemption en toute sa profondeur divine et humaine ensemble. Nous devenons sensibles en même temps au besoin de réparation. Nous nous unissons avec Lui pour le salut du monde. Le parler du Cœur transpercé annonce toute la vérité de son Évangile et de Pâques. Nous tâchons de comprendre ce parler de mieux en mieux. Apprenons-le ! " ( Angelus, 27.6.1982. Cf. À la Polyclinique Gemelli, 28.6.1984; Au Monastère de Paray-le-Monial, 5.10.1986; Homélie à Vancouver ( Canada ), 18.9.1984 ). (Cf. : Pie VI, D-S 2661, 2663; Léon XIII, id. 3353; Pie XII, id. 3922-5 ).

KIKO

Il est autorisé à faire de l'ironie sur l'image du S. Cœur comme le pourrait un étranger qui, en grand maître, eût à enseigner qui est Dieu : " Appeler l’homme à la conversion, c’est l’appeler à sa réalité profonde. C’est pourquoi faites attention à ces conceptions d’un Dieu type Sacré-Cœur, avec la main comme ceci et la figure retouchée, tout sucre et miel, tout suave et tendre…Allons dans une baraque pour voir une femme dont le mari se saoule et qui la bat tous les soirs, qui a un enfant en prison…voyons un peu ce Dieu si suave que vous avez, cette vie si régulière, si comme il faut, si gentille, non !

" La vie est beaucoup plus sérieuse que tout cela et on ne peut en faire une caricature. Ce Dieu de carton-pâte n’existe pas. Le Dieu de la Bible n’est pas ainsi. C’est un Dieu qui élit un peuple et qui lui donne des grâces qu’il ne donne pas aux autres nations, pour qu’il accomplisse sa mission. Mais qu’il ne le trahisse pas, sinon sa malédiction sera terrible. C’est un Dieu qui, selon les cas, maudit et bénit " ( id., p. 115 ).

" Nous avons une grande ignorance de l’Écriture. C’est pourquoi nous avons cette idée d’un Jésus de miel, avec la barbe en pointe et les cils épilés, avec la main comme ça et les yeux comme ça… ( comme certaines images du Sacré Cœur ). Nous pensons que Jésus a été toute douceur. Et nous ne savons pas que Jésus a dit : canaille ! race de vipères !… ( id. p. 139 ).

Même confusion ici, déformation, irrévérence ! Cela ne fait pas honneur à Kiko comme croyant et ami du Pape, de jeter le ridicule sur les représentations populaires du S. Cœur. Bien qu’il veuille se moquer d'elles et les blâmer – lui que l’on croit un grand artiste - , elles cachent un aspect de la personnalité du Christ qui par contre devrait le presser grandement : la douceur, la miséricorde, le pardon... Il n'a peut-être pas dit que " Jésus Christ est venu souffrir pour que tu ne souffres pas; est venu mourir pour que tu ne meures pas " ? Qu’il " t’offre gratuitement la vie (…), une vie éternelle " ? (id. p. 222 ). Que " Dieu ( le Dieu de la Bible ) est miséricorde et amour " ? ( id. p. 62 ) ? Qu'il entend dépasser " toute la religiosité naturelle (...) basée sur la peur..." ? Qu'il faut nourrir une " confiance absolue que Dieu t'aime "? (id. ). Que " tu as reçu le don de Dieu : miséricorde, vie éternelle, pardon..."? ( id. p. 67 ) ? Pourquoi se contredire de manière si pitoyable ? Or il semble qu’il prenne goût de refuser tout ce qui a toujours été vécu intensément dans le Corps Mystique des plus grandes âmes... Kiko ne tolère pas la Contreréforme de Trente. C'est tout...

D'autre part, il semble qu’il n'aie jamais pensé que les images de dévotion du S. Cœur aussi présentent un Cœur blessé, déchiré par les épines, dominé par la Croix...; images qui rappellent le devoir de la participation à son Sacrifice, un culte de réparation, l'obligation de faire siennes les misères du prochain, y compris celles de la femme battue par le mari ivrogne et avec le fils en prison... Ici, la solidarité chrétienne devient démagogie, et Kiko risque de faire le personnage du fanfaron par l'activité d'assistance qui se déroule parmi les baraques de Palomeras Altas à Madrid...

 

XV

LE ROSAIRE

 

 

LE PAPE

 

La dévotion mariale du pape n'a pas besoin d'être documentée; et on peut faire allusion particulièrement à la pratique du Chapelet, connue de tous. Parmi les nombreuses fois qu'il en a parlé, il suffira de rapporter comment lors de l'Angélus du 30 septembre 1981 il recommanda aux fidèles : " Je veux vous exhorter de plus en plus à redécouvrir et à valoriser, durant le mois d'octobre, le saint Chapelet comme prière personnelle et familiale, tournée vers Celle qui est Mère de chaque fidèle unique et Mère de l'Église. Mes prédécesseurs Pie XII et Paul VI ont voulu l'appeler "l’abrégé de tout l'Évangile". Depuis siècles cette prière occupe une place privilégiée dans le culte de la Bienheureuse Vierge; " Sous sa défense les fidèles implorants se réfugient dans tous les dangers et les nécessités " ( L’Église, 66 ). En même temps le Chapelet est une prière simple, mais théologiquement riche de rappels bibliques.."

KIKO

Dans ses Orientations... il mentionne la Vierge; mais il n’en traite pas pour en en célébrer les privilèges, surtout sa conception immaculée, la plénitude de sa grâce, sa sainteté sublime qui la rend Mère et Reine de tous les Saints, sa puissance d'intercession...

En n’y réfléchissant bien, je ne sais pas comment il aurait pu s’y intéresser, compte tenu du moins de tout ce qu'il affirme de la condition humaine et de l'efficacité d'une grâce qui de fait ne "récrée" pas, ne "régénère pas", ne " justifie pas" intrinsèquement; de cette grâce cont il ne serait possible de jouir des bénéfices que de manière passive seulement.

Les doutes sur la vérité de la dévotion mariale de Kiko est confirmé par la pratique de ses communautés néocatéchuménales, où on ne récite pas le Chapelet, ou à tout le moins on ne s'en parle pas; souvent au contraire on le reproche à celui qui entend rester fidèle à la pieuse pratique...Tout ceci est hautement symptomatique parce que ça se concilie avec le contexte entier de la vision pseudo-théologique tirée des Orientations.

 

 

XVI

LA MESSE DOMINICALE

 

LE PAPE

 

" Pour chaque fidèle catholique la participation à la sainte Messe dominicale est, en même temps, un devoir et un privilège; une douce obligation de correspondre à l'amour de Dieu pour nous, pour rendre ensuite témoignage de cet amour dans notre vie quotidienne (...). Pour Chaque famille chrétienne l'accomplissement du précepte dominicale doit être un motif fondamental de joie et d'unité. Chaque Dimanche tous et chacun en particulier (...) vous avez un rendez-vous avec l'amour de Dieu. Vous ne pouvez pas le manquer !... ( En Uruguay, 7.5.1988 ).

- " Tous les chrétiens doivent être convaincus que l'assemblée dominicale est signe pour le monde du mystère de communion qu’est l'Eucharistie..." ( Aux Évêques français du Midi, 27.3.1987 ).

- Dans toute la tradition de l'Église l'Eucharistie dominicale est une expression spéciale de la foi de l'Église dans la résurrection de Jésus Christ (...). L'assemblée liturgique constituée autour de l'Eucharistie a toujours été, de son origine apostolique, le signe spécial de la célébration de l'Église du jour du Seigneur, et le Concile Vatican II a confirmé l'importance de la Messe dominicale ( cf. La Sainte Liturgie, 106 ). Elle est en effet le Mystère Pascale entier que le Peuple de Dieu est appelé à célébrer et à partager chaque dimanche.

" La vitalité de l'Église dépend dans une large mesure de la célébration eucharistique dominicale, dans laquelle les mystères du salut sont rendus présent au peuple de Dieu et entre dans sa vie. Selon l'expression de Lumen Gentium (9), Dieu veut nous sauver et nous sanctifier comme peuple, et il n’y n'a pas de moment dans lequel nous sommes plus intimement unis comme communauté que pendant la Messe dominicale..." ( Aux Évêques des États-Unis, 9.7.1983 ).

KIKO

- Il ne pense pas comme le Pape et tous les fidèles depuis l'origine de l'Église Catholique. Il reconnaît que " avant Jésus Christ le septième jour était le samedi "; avec Jésus Christ c’est le Dimanche le jour du soleil...". " Les chrétiens – ajoute-t-il en qualité " d’historique de la liturgie " (?) - les chrétiens se réunissaient la nuit du samedi, par la suite on passa au dimanche matin. Pour cela le Concile (cela il l’a inventé) a commencé à laisser célébrer l'Eucharistie le samedi soir..." ( Orientations, p. 335 ).

- Mais " la nuit du samedi " est déjà dimanche, elle l’est aussi aux premières heures...Vatican II parle de "Messe dominicale" ( La Sainte Liturgie, 42 ); de Messe célébrée "spécialement le dimanche" ( id. p. 49 ); du " jour auquel on a donné le nom de "dimanche".." ( id. p. 102 ); " pour cette raison le dimanche est la fête primordiale..." ( id. p. 106 ), etc.

- Kiko ose contrefaire tout en présumant avoir compris le mystère pascal beaucoup plus que l'Église: " L’Église ( la sienne, parallèle à l’Église " catholique " ) a mis l’Eucharistie le samedi soir parce que c’est un signe. Le samedi a un sens beaucoup plus festif, le dimanche la fête est déjà finie. Quand nous revenons du stade, nous pensons déjà au lundi, et au travail, tandis que dans la nui du samedi au dimanche, elle est à son point culminant… ( id. p. 335 ).

- Étrange un discours du genre ! Kiko peut se déclarer original, un hébreu parfait, mais ne se vante pas d'être un bon catholique, selon le Tradition et la loi de L'Église. Il le reconnaît lui-même, observant : " Pour plusieurs cette catéchèse est une nouveauté, pour d’autres un scandale…" (id.). Mais sa présomption est satisfaite : " Vous avez de la chance d’entendre ces choses, parce que beaucoup de gens continuent dans l’ignorance " (id.). Lui seul est "illuminé"!

Justement parce qu’ils le croient ainsi, les néocatéchumènes lui obéissent aveuglément, comme quoi, entre autre, au cours de leur "chemin" - qui peut même durer plus de dix ans - ils ne participent pas à la Messe dominicale célébré en paroisse...

Ces qui est pire est qu'ils ne sont pas du tout exemplaires dans le respect des règles liturgiques, spécialement celles relatives au culte eucharistique : le fait de ne pas croire en la "présence réelle" due au prodige de la "transsubstantiation", leur permet de ne pas faire attention aux "miettes" du "pain consacré", qui tombent et qui sont piétinées avec indifférence absolue. Après quelques célébrations de l'Eucharistie, en S. Jean du Latran les gardiens de la basilique ont dû balayer et recueillir beaucoup de restes et de fragments du Très saint... Cela semble incroyable, si on ne l'avait rapporté, on n’aurait pas pu confirmer les personnes qui l’ont toutes vues et déplorées péniblement.

Le Credo est récité seulement après quelques années du "chemin"; le Gloria pas toujours et il n’est pas chanté partout..; comme action de grâce à la Communion, on chante et on danse autour de la "table". L'a u t e l n'existe pas... on y offre aucun "sacrifice."

On semble être membre d'une autre Église : celle-là supérieure, parallèle à l'Église Catholique; en laquelle par contre - selon Jean Paul II - " il n'est pas permis de se laisser modeler au goût de l'imagination de quelques participants..." ( À la Congrégation du Culte, 22.5.1987 ). Le Pape rappelle que la liturgie "développe une pédagogie de la foi et de la vie "; c’est pourquoi les manipulations ne sont pas admises qui ne respectent pas " les règles approuvées de l'Église et sur lesquelles les Évêques qui sont les modérateurs, promoteurs et gardiens de toutes la vie liturgique, devraient être les gardiens dans leurs diocèses respectifs " ( Aux Évêques argentins, 1.12.1984 ).

 

XVII

LA VIE FUTURE

 

 

LE PAPE

 

À propos de la condition des âmes dans la vie future, Jean Paul II reste fidèle très évidemment, à la Tradition Apostolique, au Magistère ecclésiastique, à la pratique universelle des fidèles. Ainsi :

 

KIKO

Sur le mystère de l'au-delà la pensée de Kiko est péniblement lacunaire, même s'il gesticule à parler du Christ ressuscité et de notre résurrection en Lui et par Lui.

- Il fait mention de la nouvelle vie, de la vie de grâce, mais il ne spécifie pas en quoi elle consiste. Il donne l'impression qu’il ignore tout le mystère de la vie trinitaire, de la participation des élus à la lumière du Verbe et à l'amour de l'Esprit et, donc, à la béatitude éternelle de Dieu...

Pendant ses "eucharisties" on prie, on chante, on accomplie des gestes rituels, on danse, on célèbre une certaine "liturgie"; mais il semble que tout commence et finisse avec elle, parce qu'on ne se parle pas de pratiques de dévotion personnelle, de se recueillir en méditation, de cultiver le silence, de tendre à une union intime avec Dieu, selon l'exemple des Saints, d’après la base des directives d'une tradition de spiritualité chrétienne qui remonte aux premiers siècles...

- Il y a davantage : pas un mot du Purgatoire de l'Enfer. Mais cela ne peut surprendre, si on y réfléchit que, selon Kiko, " le christianisme dit que nous sommes tous déjà jugés, que le jugement sur tous les péchés a été accompli dans la croix de Jésus Christ qui nous a tous pardonnés…" " le verdict de Dieu ", même pour tous les voleurs et les criminels, n’est autre que " le pardon et la miséricorde " ( id., p. 66 ).

- Du reste, pour quel péché l’homme peut-il avoir besoin de purification et mériter une condamnation éternelle, s’il ne lui est pas possible de faire le bien et d’éviter le mal ?...

Finalement, Kiko peut dire à n'importe qui : " Si moi je suis le Christ et que le Christ est ressuscité, moi je suis ressuscité " ? ( id. p. 66 ). Il peut se le dire et le répéter aux autres seulement à la condition que tous aient correspondu à la grâce... Mais une telle correspondance à la grâce, coûte " un effort de l'homme " ( id. pp. 163, 168 ) alors que lui, aveuglé par l'hérésie luthérienne, ne peut pas parler. Et, alors, quel "chemin" est le sien, si la volonté humaine reste inerte, et le que Christ a tout fait pour elle ? " Il a occupé ta place et la mienne..." ( id. p. 141 ). Le Pape, en commentant la parabole des talents, enseigne que la " mesure du jugement sera la collaboration avec le don reçu de Dieu, en collaboration avec la grâce ou avec son refus (...). Le jugement que le Père confie au Christ est selon la mesure de l'amour du Père et de n o t r e l i b e r t é " ( Audience générale 30.9.1987 ).

Enfin, selon Jean Paul II, le Christianisme impose " tout le sens de l'existence dans la perspective de l'immortalité et de la r e s p o n s a b i l t é " ( Audience générale, 2.11.1983 ).

CONCLUSION

 

 

Entre le magistère de Jean Paul II et les catéchèses de Kiko le contraste est réel, profond, irréductible, même si le résultat n’est pas toujours évident à tous les égards, pour tous, et si parfois il laisse perplexe, je donne le style de Kiko, correspondant au tempérament, à la mentalité, et à sa culture biblique, théologique, historique plutôt fragmentaire et confuse... Cependant elle laisse filtrer ses préjugés qui diffèrent indiscutablement du Magistère officiel de l'Église.

Beaucoup de néocatéchumènes l'excluent, en répétant que dans leurs communautés, ils n'ont jamais vus ou entendus quelque chose qui s'oppose réellement à tout ce qu’ils avaient vu et entendu en paroisse. Mais ils ne tarderont pas à lui en rendre compte, si ils continuent à écouter et à réfléchir sereinement, comme nombre d’entre eux m'ont confié.

Les néocatéchumènes sont aussi prêtres et même Évêques, à qui il semble que les différences doctrinales sont apparentes, accessoires, et on peut y palier; alors ils ne peuvent que se féliciter des "fruits" du "chemin".

Quels "fruits" ?

Pour en juger la valeur, il est nécessaire qu'ils arrivent au mûrissement. La vérité, pour s'imposer, a seulement besoin de temps : "Veritas filia temporis".

Du reste, quelques thèses de Kiko résonnent de cette pseudo-culture théologique typiquement postconciliare à qui beaucoup de prêtres aussi ont fait bon visage n'ayant pas été précédemment immunisé avec une solide préparation.

Malheureusement ils peuvent se vanter d’en avoir une bien différente : précipitée, superficielle, pluraliste, d'importation protestante décrochée du Magistère, intolérante de toute tradition théologique sérieuse, spécialement thomiste...; et ceci contre la volonté exprimée de Vatican II dont ils ne cessent pas de faire appel, mais qui ponctuellement leur donne tort.

J'ai voulu faire allusion au procès presque inexorable de protestantisation déterminée de l’œuvre insistante de théologiens allemands, hollandais, autrichiens, suisses qui - surtout dans le champ de l'exégèse biblique - présumément font la loi, suivant servilement de nombreux théologiens italiens qui enseignent en nos Séminaires et Université Pontificales. À présent, on ne sait pas comment Kiko a pu en absorber les erreurs qui, propagées un peu partout, ou, se retrouvent dans la production de Josef Blank de Sarrebruck, ouvertement anti-catholique.

Considérable, en tous et de plus en plus étendue, est la préférence (exclusive) de la Sainte Écriture par rapport à l'Église et à la Tradition Apostolique vivante du Magistère des Papes et des Conciles : " Le Christianisme de la théologie qui s’oriente sur l'Écriture est préférable au principe ecclésiastique ". Donc : " Ce n'est pas l'Église qui décide ce qui est chrétien, mais l'exégèse ". Blank exige que " l'exégèse, dans son travail, doit libérer encore beaucoup plus du préjugé traditionnel et dogmatique ". Il soutient la " nécessité absolue de renoncer au dogme ". Il pense que Jésus même " n'a pas voulu annoncer une "vérité éternelle, en-dehors du temps" ". Pour lui une vérité de foi n’est " pas une possession sûre mais un processus ", et là dessus serait d'accord Kiko et Carmen selon qui " la Parole de Dieu (...) est l’intervention, l’avènement, l’Action de Dieu ", contre l'interprétation traditionnelle de la "Parole" de Dieu entendu comme " Logos, Idée, Pensée..." ( id. p. 264 ). Si Blank s'oppose aux " formules traditionnelles " ( qui " ne donnent pas la certitude d'exprimer avec exactitude ce qui s’exprimait dans le passé "), il s’en prend contre chaque " ensemble de vérités ou de traités " de nos Séminaires ( id. ).

Selon Blank, la "primauté Papale" serait " une opinion théologique "; " Le Christ n'aurait jamais donné "la primauté" à Pierre, et pas plus prévu pour lui un successeur "; sa primauté se devrait à " une évolution sociologique et historique spéciale ".

- " Le Nouveau Testament ne connaît pas du tout de sacerdoce ministérielle ", ne représentant rien d’autre " qu’un développement historico-sociologique ".

- À propos de l'Eucharistie, Blank croit que " l'interprétation du peu de textes est complètement divergente sur presque tous les points ". Le " joyeux banquet eucharistique n'est pas un nouveau culte avec un rituel sacré ". " N'importe qui pourrait faire le président de la célébration eucharistique ". " Un ministère de droit divin n'existe pas du tout ". " Le célibat, donc, uni à la prêtrise ministérielle, est en désaccord avec le Nouveau Testament ".

- " Dans Église ancienne il n’existait pas de sacrement de la pénitence "; ainsi l'Église s'est trompée " en faisant du pardon des péchés une action réservée au magistère ecclésiastique ".

Les théoriciens du "Chemin Néocatéchuménal" ne pourraient pas ne pas se féliciter (de Georg May, Réévangélisation... Mais laquelle ?... Comment ?, dans Église Vivante, janvier 1992, pp. 5-7).

 

 

DEUXIÈME PARTIE

 

 

RÉCAPITULATION, CONFIRMATION, BILAN GÉNÉRAL

 

I

CONSIDÉRATIONS CONCLUSIVES

 

  1. PRÉCISONS PRÉLIMINAIRES

La confrontation de la catéchèse de Kiko avec le magistère du Pape oblige inexorablement à conclure que le Chef Charismatique du Chemin Néocatéchuménal est en dehors du chemin.

Il suffi de citer les documents du Pape Jean Paul II, en toute fidélité à la Tradition de l’Église universelle; et, quant à Kiko, il suffit d’analyser ses Orientations, ou les textes plus significatifs et complets eu égard à tous ceux qui les ont précédés et suivis.

Je souhaite que la confrontation incite beaucoup de disciples à se raviser – surtout depuis la fameuse lettre du Pape à Monseigneur Cordes le 30 août 1990 – convaincus que le Pape est avec eux, les approuve, le encourage, les béni. ..

Cela étant ainsi, il est difficile de comprendre l’attitude du Pontife, à moins qu’il :

a) connaisse les aspects positifs du Mouvement néocatéchuménal exclusivement et ignore les négatifs : les uns de nature pastorale, les autres de niveau dogmatique...: ou,

  1. connaisse bien les deux aspects et préfère se taire, parce que nombreux - mal préparés et de bonne foi – en abandonnant Kiko, seraient tentés d'apostasier l'Église, de tourner le dos au Christ, et même d’oublier Dieu.

Dans les deux hypothèses, je crois juste de continuer à écrire, soit pour que le Pape arrive à connaître le vrai état des choses, s'il l'ignore; soit pour que le "chemin" entrepris par beaucoup de néocatéchumènes à travers la lecture de ces pages se termine le plus tôt possible avec la découverte de la vérité intégrale, enseignée par le Pape et niée de Kiko Argüello.

Justement le triomphe de cette vérité est le but de notre travail.

 

  1. SILENCE SUSPECT ET PÉRILLEUX

Mais, malheureusement, la vérité continue à être sérieusement menacée, parce que, pendant que les manifestations des Néocatéchumènes sont toujours plus bruyantes et rendues publiques, on célèbre leurs succès et on exalte les " miracles " de leur témoignage de foi…; les prémisses doctrinaux du " chemin " restent cachés au grand publique.

Il n’en est pas parlé pas dans la lettre du Pape à Monseigneur Cordes... Kiko ne laisse pas échapper une seule indication dans le Bref commentaire... qu'il écrivit...; et il se garda bien d'en traiter aussi au cours d'un des Synodes Mondiaux des Évêques... Et ainsi, les auteurs favorables au Mouvement s'intéressent, à tout, sauf au fond théologique qui l'inspire. Entre eux semble se distinguer le journaliste Giueppe Gennarini; et c’est toujours lui qui, lors d'une " rencontre extraordinaire du Chemin Néocatéchuménal " tenu à l'occasion du récent Synode Mondial, étale son panégyrique, en parlant de " six mille barrières contre les sectes ", c'est-à-dire que " ce sont les groupes du mouvement actifs sur le Continent " ( L’Avenir, 7.12.1991 p. 12 ).

Je peux démontrer que ces "groupes", si ils se laissent guider par les Orientations de Kiko, forment une "secte" non moins dangereuse que les autres du point de vue théorique et pratique. L'attitude de monseigneur Bruno Foresti, évêque de Brescia, de monseigneur Lorenzo Bellomi, évêque de Trieste, et de l'épiscopat de Ombrie le confirme; leurs préoccupations sont partagées par d’autres évêques et curés même si ils n'osent pas se prononcer. " On pourrait remplir pas mal de pages avec les critiques non formulées sur le Chemin néocatéchuménal, non seulement par des prêtres mais aussi des Évêques, un peu partout dans le monde. En Angleterre on est vraiment arrivé à comparer les néocatéchumènes à la secte des Moonies..." ( G. Rocca, Le long chemin de Kiko et Carmen. Pénitence et Eucharistie comme aux origines, dans Jésus, janvier 1991, p. 85 ).

Malheureusement évêques et curés, qui ont accueillis le Mouvement Néocatéchuménal, ne se soignent pas aux critiques soulevées : les faits les intéressent, heureux de voir les églises bondées, " l'Eucharistie " fréquentée, les jeunes enthousiastes, etc. " Ex fructibus eorum - répétant - cognoscetis eos ".

 

Mais ce sont vraiment des "fruits" qui laissent perplexes, causant des réactions innombrables de la part des "catéchumènes" qui abandonnent le "chemin" en proie à des crises de conscience, indignés jusqu'à l'exaspération, irrités surtout du comportement des "catéchistes", humiliés et scandalisés de certaines "confessions publiques", ne supportent pas l'obligation morale de vendre leurs propres biens, terrorisés par un régime d'inquisition, laissés à eux mêmes et souvent importunés, jusqu‘à ne plus vouloir rien savoir du "chemin".

"...On a l'impression de vivre sous un régime d’oppression – m’écrivait une dame il y a quelques jours -. Profitant de la liberté, quelques personnes font la loi, après avoir chassé celui qui était, et qui avait toujours été fidèle à l'Église. Nous voudrions une réponse de celui qui est à la tête, parce qu'il est inconcevable que ce qui est arrivé ne se sache pas, ou peut-être soit sous-estimé. Ils disent que c’est finalement lui qui dit la vérité. Peut-être que pendant 2000 ans l'Église nous a trompé ? Continuer à avoir la foi de toujours est difficile, aussi parce que à fréquenter sa propre paroisse on est sujet à la pression psychologique qui martèle sans trêve. Que veut-il celui qui est à notre tête ? Est-ce que nous devons suivre par la force, chose à laquelle tout notre être se rebelle; ou vivre en persécutés ?...". c'est la énième lettre de soulagement qu'on m’envoie; mais j'en ai lu de pires qui reflètent le climat absurde créé par le Mouvement Néocatéchuménal, spécialement dans de petits centres...

Est-ce que les évêques et les curés connaissent ces "faits" ? Ils savent que le catéchiste est le seul "maître" de vérité, le seul interprète de la volonté de Dieu, le guide spirituel le plus influent, etc..., avec la tête chargée des bizarreries théologique de Kiko?....

Malgré tout, il ne manque pas de conversions sincères, d’exemples de vertu, de témoignages de foi. Mais on reste au niveau de la pratique et des rapports sociaux, de la discipline de groupe et de la participation liturgique... Tout ceci est beaucoup, mais pas t o u t, sachant bien que dans l'Église, la lumière de la vérité doit prévaloir sur la ferveur de l'âme et sur chaque manifestation de la vie... Sans cette lumière, la ferveur cède au sentiment; en dehors de la vérité le jugement de la raison et s'assombrit et se pervertit... Seul l'orthodoxie fonde l'orthopraxie, sinon on tombe dans le pragmatisme qui est agnosticisme et scepticisme, négation du Christianisme, refus du Verbe, apostasie de la vraie Église composée de "fils de la lumière".

Donc, que peuvent valoir ou durer certaines "conversions" ? Providentiellement, la paternelle providence de Dieu supplée, elle qui récompense la bonne foi et qui n'abandonne pas les "cœurs droits".

Mais il est temps que soit désamorcée une certaine "conjuration du silence" sur le phénomène du "chemin néocatéchuménal." Le public a le droit de d'être renseigné sur un Mouvement qui va en assumant des proportions intercontinentales, fort de l'appui du Clergé et d'une puissance économique dont peu d'autres institutions religieuses disposent. Il est juste que la presse catholique, libérée de tout complexe à l’égard des peurs, disent tout : non seulement le bien ( dont tous sont au courant ), mais aussi et spécialement le mal ou les erreurs contre la foi et une incurable aversion envers l'Église hiérarchique : celle des Pontifes Romains et des grands Conciles œcuméniques, de Nicée et Trente, jusqu'à l'incompris et trahi Vatican II.

 

C) NOUVELLE FORME D'UN ANCIEN ET PERPÉTUEL MOUVEMENT DE RENAISSANCE

Je mériterais tous les blâmes si dans le Mouvement Néocatéchuménal je ne voyais que le mal. Je reconnais que cette dénomination est splendide révélant un certain génie en ceux qui l'ont conçue. C’est jusque là bien trop évident que le "baptême" va encore préparé et plus dignement être célébré avec de bien meilleurs ressources par l'esprit d’adultes, finalement capables d'accepter de manière consciente et libre le rite baptismal du temps : les "parrains" ne peuvent les remplacer, d'où la nécessité d'une éducation comme une graduelle prise de conscience de ce sacrement, dans le respect fondamental de tous les autres.

Ceci surtout aujourd'hui, même dans les nations traditionnellement "chrétiennes", où l'Église compte une multitude de "baptisés" mécréants et en qui la grâce est restée stérile comme un germe étouffé par la luxure des passions et intérêts profanes, coupables... Aujourd’hui, un Mouvement veut réveiller la foi dans cette grâce et développer toutes les virtualité de la vie intérieure " jusqu’à la stature de l’homme parfait, dans la mesure qui convient à la pleine maturité du Christ " ( Ep. 4,13 ), il ne peut pas ne pas être considéré comme un don de Dieu à l'Église.

La singularité de l'idée du "chemin" est incontestable. Elle consiste dans le rappel vigoureux à revivre le baptême, valorisant la puissance spécifique de "renaissance" dans le Christ crucifié et ressuscité, à l'origine de la plus authentique vie chrétienne. Sous cet aspect, la "spiritualité" rappelée par Kiko est certainement fondamentale en comparaison à toutes les autres possibles dans le Corps Mystique...

À présent cela constitue justement comme l'âme de chaque "première" et "deuxième conversion" sincères, entendu comme passage du péché à la grâce, de la grâce à la sainteté. Il s'agit de l'expérience la plus sublime, la plus documentée de toute la littérature hagiographique... Et après tout l'origine de tous les Ordres religieux – dans leurs respectés Fondateurs – ne résultent-elle pas de l’intime association au charisme de cette transformation dans le Christ, à son tour féconde dans une stupéfiante activité apostolique éclairée dans tous les champs et à tous les niveaux de la société humaine ?

Je répète : l'idée d'un "réveil" qui achemine à un type de vie "d'après le baptême" est une n o u v e a u t é providentielle qui attire incontestablement et secoue jusqu'à l'enthousiasme. Seulement compris de cette façon, il a mérité la complaisance et l'encouragement de Paul VI et de Jean Paul II qui ont reconnu dans le "chemin" l’œuvre de L'Esprit Saint qui non seulement après le Concile de Trente, mais aussi après Vatican II, " a fait germer dans l'Église l’impulsion dans une plus grande fidélité à l'Évangile " et ensuite de "nouvelles institutions" qui les "mettent en pratique".

***

Donc, étudié quant à son noyau profond, le "chemin" ne diffère pas essentiellement d'autres orientations et mouvements de réforme qui ont déterminé des reprises décisives dans l'histoire de l'Église, en caractérisant vraiment une époque. Il suffit de rappeler la prodigieuse influence civilisatrice exercée de l'ordre Bénédictin en Europe après le déclin de l'Empire Romain... Il est superflu d’indiquer ce virage partout au Moyen Âge du message et de l’œuvre des Ordres Mendiants avec leurs glorieux Tiers Ordres respectifs.

Et elle est tout à fait remarquable la floraison spirituelle luxuriante reçue de la Contre-Réforme de Trente, qui rappelle les gigantesques figures de saints Pasteurs, Théologiens, Mystiques, Missionnaires. Il serait suffisant de rappeler les charismes de Charles Borommée et François de Sales, Thérèse d'Avila et Jean de le Croix, Ignace de Loyola, Philippe Néri, François Xavier et cent autres, avant la Révolution Française...

Dans l'Église, de la période des lumières on ne compte pas les initiatives révélatrices d'une vitalité exubérante, unique : aux anciennes et méritantes "Confréries" semées et qui ont fleuries partout avec un but de nature spirituelle et délicieusement humanitaire, auxquelles s'ajoutèrent bientôt plus de 151 institutions religieuses de nature cléricale, séculaire et laïque, actives dans tous les secteurs de l'Église...

Dans cette dernière fin de siècle, bouleversé par un activisme fiévreux, assourdissant, spectaculaire dans lequel le grand publique exalte et préfère "le faire" au "prier" et au "souffrir", "l'avoir" à "l’être", nous pensons devoir gravement rappeler les mérites incalculables des soixante grandes familles de monastères de clôture, " partie plus élue du troupeau du Christ " ( Pie XII, Épouse du Christ, 21.11.1950 ). " En vérité - avait décrété Pie XI, en faisant allusion aux religieuses - ce sont ces âmes pures et élevées qui exercent silencieusement dans l'Église l'apostolat le plus universel et le plus fécond avec leur souffrances, leur amour et leurs prières ( Rerum Ecclesia, 28.2.1924 ). " Ils valent beaucoup plus au progrès de l'Église et au salut du genre humains ceux qui se consacrent assidûment à la prière et à la pénitence, que ceux qui ne cultivent qu’avec leur travail le champ du Seigneur; car, si les premier ne faisaient pas descendre du ciel l'abondance des grâces pour irriguer tel champ, les ouvriers évangéliques retireraient des fruits bien insuffisants de leurs fatigues " ( Pie XI, Umbratilem, 8.7.1924 ).

Bref, " aux sœurs de clôture (...) la primauté du service de Dieu appartient, qui est prière incessante, détachement absolu de tout et de tous, amour du sacrifice, expiation pour les péchés du monde " ( Jean XXIII, Discours, 29.1.1960 ). " L'Église – leur dit Paul VI – voit en vous l'expression la plus haute d’elle-même : vous êtes, d'une certaine manière, au s o m m e t ( Discours, 28.10.1966 ).

Jusqu’à aujourd'hui ils sont au-delà de 1400 instituts féminins de vie active avec des dizaines de milliers d'âmes éparpillées dans le monde et qui se consacrent à toutes les formes de service social, soutenue par l’idéal chrétien d'une charité inépuisable...

Qui ne connaît pas la grandiose œuvre d’assistance, presque habituellement héroïque, des sœurs de Mère Teresa de Calcutta ?

Personne n'ignore l’œuvre déployée depuis au-delà un siècle de l'action Catholique qui a le mérite immense d'avoir éduqué à la sainteté des centaines de fidèles de tout âge, sexe, classe sociale...

Nous ne pouvons pas ne pas parler des Focolari, de l'opus Dei, du Renouveau dans l'Esprit, de Communion et Libération et d'autres innombrables - grandes et petites – Communautés de tout genre issues de la période postconciliare, accueillies par des laïques, des prêtres, des évêques... Il n'est pas possible de calculer les "groupes de prières", de "volontaires" et d'activité apostolique de mille formes se déroulant dans le secret le plus héroïque, dans l'anonymat le plus admirable...

Maintenant, il serait injuste aussi de comparer seulement "le chemin" de Kiko à la masse immense de bien opéré par toutes les autres "forces" dont disposent l'Église... Et il serait absurde de supposer que l'Esprit duquel elles sont animées diffère de ce qui stimule chaque croyant à prendre conscience de son propre baptême, d’en découvrir le sens, d’en valoriser la grâce. Devenir de plus en plus "chrétiens" en s’insérant de plus en plus profondément dans le Corps Mystique pour participer à sa vitalité dans un processus incessant de mort et de renaissance dans le Christ, cela ne signifie-t-il pas pour tous peut-être se conduire comme d'éternels "catéchumènes", jamais satisfaits de soi, parce que ineffablement tourmenté par l'anxiété de se transformer et comme de se perdre dans le Christ, crucifié et ressuscité ?

Le mérite du Mouvement Néocatéchuménal se réduit à ceci - sans faute considérable - d'avoir toujours rappelé de manière plus explicite un devoir fondamental senti et vécu par tous les croyants avec l'avantage, pour ceux-ci – est-il juste d'ajouter - d'être resté dans le sillon de l'orthodoxie, comme ne peuvent le dire les disciples les plus conscients de Kiko.

Donc, s'il est ouvertement hérétique de projeter un processus de rechristianisation du mondes modernes en proposant le "chemin néocatéchuménal" sur la base des prémisses théologique de Kiko-Carmen; il est intolérable et présomptueux de croire que la "méthode" du néocatéchuménat adoptés par eux est la s e u l e valide dans l'Église... Pour l'affirmer, il faudrait ignorer l'histoire, méconnaître la vitalité du Corps Mystique, insulter des millions et des millions de fidèles, animés par un bien autre esprit, éduqués à de bien différentes écoles, dignes d’une bien plus haute considération.

 

 

D) SUCCÈS INCONTESTABLES

Je pense que Kiko, avec son "chemin", ne peut aspirer obtenir des résultats plus grands que ceux attribués par l'Église à ses grands enfants du passé.

Mais son œuvre s'impose, aussi elle est favorisée immensément des moyens modernes de communication et de transport. Je lis qu'actuellement le Chemin néocatéchuménal, présent aussi dans les Pays de l'Est, compte au-delà de 10,000 communautés réparties en 3,000 paroisses dans 650 diocèses en au-delà de 80 nations. Seulement en Italie, les communautés sont environ 3,000 et elles sont réparties dans un millier de paroisses de 185 diocèses...

Il reste à résoudre deux problèmes cependant.

Des succès aussi tangibles auraient-ils également été possibles sans adopter la "méthode" suggéré et imposé par Kiko et ses collaborateurs ?

Je fais allusion à la formation de petits groupes d'environ 30-50 personnes; qui, de la "phase kérigmatique" ou de l'annonce, sont suivies et préparées assidûment dans la période dite du "précatéchuménat", qui dure deux ans. Suit le " passage au catéchuménat", de deux ans; ensuite le véritable " catéchuménat ", plus intense et formatif, d’une durée de trois ans; une fois terminé lui succède "l'élection", temps d'une catéchèse plus profonde; tant que l’on arrive pas à la "rénovation des promesses baptismales".

Le "chemin" donc se prolonge pour pas moins de huit ans; il se déroule dans le cadre de la paroisse, où d’année en année se forment des communautés différentes, chacune d’elles accomplit son cours, selon son propre rythme, autour de son "presbytre"; il en résulte donc une paroisse structurée comme un petit système atomique, ayant son propre centre dans la paroisse.

Le "chemin" terminé, les groupes rentrent en paroisse pour l’animer faisant participer aux fidèles ordinaires la richesse spirituelle accumulée durant les longues années de formation.

Parmi les nouveautés les plus sensationnelles, figurent le ministère des "catéchistes itinérants", groupes de néocatéchumènes formés d’un prêtre et accompagnés d'un jeune et presque toujours d'un couple d'époux avec leurs enfants : tous engagés dans une activité missionnaire, réservée autrefois au clergé diocésain et religieux. Ayant renoncés à leurs propres biens, ils sont soutenus économiquement des communautés de provenance.

Répondant à la question formulée plus haut, je pense que, probablement, Kiko, s'il ne s'était pas servi de la "méthode" décrite, aurait peu obtenu ou rien, étant données les conditions socioculturelles du moment historique actuel. Je fais allusion à lui principalement, qui semble doué d'esprit et d'une habilité d'organisation peu commune. Celle-ci est l'aspect positif de son œuvre, qu'il ne peut nier honnêtement, même si cette "méthode" doit être retouchée et corrigée, surtout pour son contexte doctrinal, comme je continuerai à expliquer.

 

II

PIÈGES DE LA DERNIÈRE HÉRÉSIE

 

Beaucoup plus sérieux est le second problème : Est-ce que Kiko aurait pu concevoir son "chemin" en faisant abstraction des considérations doctrinales étudiées dans mon examen critique ?

C’est absolument certain : premièrement, parce que, sur la voie des "réformes" bien plus vastes et radicales, elles ont été précédées d'une armée de Saints, demeurés dociles au Magistère de l'Église. Kiko aurait pu et dû les suivre sans sacrifier aucunement de son programme...; deuxièmement, parce que la "théologie" qu’il a adoptée est tellement erronée qu’elle a vidée sa "méthode" du contenu unique de vérité qui pouvait la rendre réellement et durablement efficace.

Il s’ensuit que les succès qu’il a atteint, il le doit principalement à la grâce de Dieu qui supplée aux défauts humains en opérant dans les âmes malgré l'ignorance, les préjugés et les fautes qui en dérivent... Il le doit, aussi, à l’impulsion d’une éducation catholique précédemment reçue de membres de la famille et de prêtres..., et pour qui le "chemin" a seulement été une o c c a s i o n favorable, pas un d é b u t nécessitant un "réveil" intérieur. Dans une rigueur de logique, les présupposés dogmatiques du Mouvement Néocatéchuménal auraient plutôt pu faire perdre la voie du salut, en rendant vaine la vertu rédemptrice du Christianisme qui est proposée par l'Église Catholique. En récapitulant, Kiko enseigne que :

A) L'ÉGLISE CATHOLIQUE ÉTÉ UNE DES NOMBREUSE VOIES DE SALUT

 

Si l'Église, objectivement, n’est pas " l’unique planche de salut sur laquelle tous doivent monter pour se sauver " ( Orientations, p. 78 ), elle n'est pas la seule fondée par le Christ, c’est-à-dire l'unique Bergerie de son troupeau, au-dessus de toutes les autres religions, chrétiennes et non chrétiennes... Mais, dans son cas, le "chemin" néocatéchuménal pourrait avoir pour moyen ultime n'importe quel autre type de religion, indifféremment... Si " la mission de l'Église " n'est pas celle de " prendre tous les gens qui se trouvent en dehors (...) et de les porter à l’intérieur... " ( id. ), à quoi sert l’œuvre des " catéchistes itinérants " ? Elle serait vaine comme celle de tous les missionnaires éparpillés dans le monde... En d’autres termes : s'il n'est pas nécessaire d'appartenir à l'Église comme société visible et hiérarchique, Christ aurait pu ne pas la fonder, la constituer, lui conférer ses pouvoirs...; il n'aurait pas commandé aux Apôtres d'aller partout et de prêcher à tous son Évangile...; il se serait abstenu de dire que seraient sauvés seulement ceux qui croiraient et qui seraient baptisés ( Mc. 16,16 ).

B) HIÉRARCHIE NON FONDÉE NI CROYABLE

Si dans l'Église Catholique il n’y a pas de sacerdoce ministériel essentiellement distinct de celui commun à tous les baptisés, il n’y a pas de hiérarchie non plus : Kiko refuse une " Église (...) juridique " ( id. p. 167 ), avec " une dimension juridique " ( id. ), précisément parce qu'il reconnaît l’unique sacerdoce du Christ ( id. p. 56s ). Logiquement, il s’ensuit que les Papes, les Évêques et les prêtres s’attribueraient des pouvoirs qu’ils n'ont pas ni ne peuvent exercer sur les fidèles. Mais, dans cette hypothèse, comment Kiko peut-il se servir comme levier du prestige du Pape et se sentir fort de sa protection, se féliciter de sa faveur ?... Pourquoi recourt-il à l'autorité des Évêques, et a-t-il besoin de l’œuvre des Prêtres ?... Qui sont-ils réellement selon lui ? Peut-il exclure avec une certitude absolue que ce qu’il affirme être son "chemin" soit le produit d'une illusion colossale, due à l’exaltation et au fanatisme religieux ? Quelqu’un est arrivé à soupçonner l'intention d'une manœuvre diabolique...: mais ceci serait trop, et nous espérons que le suspect le doit à une insinuation méchante, objectivement injustifiée...

C) SEULEMENT LA BIBLE

Kiko apprend la "Parole de Dieu" uniquement de la Bible et il ne se sert pas d’autre critères pour l'interpréter que de la Bible même à travers les parallélismes ( Orientations, p. 372 ). Il ignore la tradition et spécialement les déclarations du Magistère... Mais, dépourvus de ce guide, quel Christianisme ses "catéchèses" peuvent-elles faire connaître et enseigner, spécialement en terres de mission ?... À cet égard, comment leur apostolat peut-il se distinguer de celui des missionnaires protestants ?...

D) AUCUNE "RÉDEMPTION"

La présomption d'interpréter la Bible sans la médiation du Magistère aveugle Kiko au point de lui faire ignorer principalement le caractère de rachat de l’œuvre du Christ qui saute aux yeux à chaque page du Nouveau Testament (cf. Lc 24,21; Gal 3,13; 4,5; Tt 2,14; 1Pi 1,18 etc. ). Et, à l’appui de sa thèse, il ose citer Vatican II qu’il n’a jusque là probablement même pas lu parce qu'il lui donne tort ( id. p 67. - Cf. La Sainte Liturgie, 2; L’Église, 3, 8, 9, 44, 52, 57; L’œcuménisme, 12; La Vie Religieuse, 5; L’Apostolat des Laïcs, 2, 5; La Liberté Religieuse, 11; Le Ministère et le Vie des Prêtres, 13; L’Église dans le Monde de ce Temps, 67 ). Maintenant, l'événement de la "Rédemption" éliminé, quelle joyeuse annonce les "catéchumènes" de Kiko peuvent-ils apprendre ?... de quelle espérance peuvent-ils être consolée dans leur "chemin" ?

E) LIBRE EXAMEN

En appeler immédiatement à la Bible en excluant la conduite du Magistère, il semble que cela implique en Kiko – en accord avec la tradition irrationaliste et fidéiste protestante – une méfiance dans la raison qui décourage une quelconque enquête de la théologie spéculative. Carmen Hernandez exprime sa pensée quand elle critique l'idée de le Révélation telle que conçue dans les séminaires : " Elle est toujours un ensemble de vérités ou de traités dans lesquels Dieu a dit des choses. Pour Israël – ajoute-t-elle – ce n’est pas cela…" ( id. p. 264 ). Avant tout, même pour Israël Dieu a révélé des vérités objectives Le concernant Lui et son œuvre...; en second lieu, un chrétien doit apprendre et expliquer le sens de la Révélation seulement selon l'Église Catholique.

Maintenant justement l'Église Catholique propose " un ensemble de vérités " ou une série de "dogmes"; et c’est pour les entendre et pouvoir les encadrer dans une vision logiquement unitaire qu'elle stimule les théologies à étaler leurs "traités". Si dans les Séminaires fondés par Kiko les jeunes n'étudient pas la théologie pour assimiler la vérité révélée par Dieu et interprétée par l'Église, son projet de renouvellement est absurde parce qu'il pourrait se faire seulement de nouvelles hérésies, et acheminer à un schisme...

Carmen montre ne rien avoir compris de la "Révélation" quand elle affirme qu'elle " est toujours une abstraction une idée...", comme si les vérité concernant le mystère de Dieu n'exigeaient pas d'effort puissant d'abstraction intellectuelle...; comme si "l'idée" ne fût pas un reflet de la lumière du Verbe, le Logos... Et c’est complètement arbitraire d’entendre – de manière hégélienne - la "Parole de Dieu" comme pure " intervention ", " événement ", " action ". La "Parole de Dieu" est Dieu, et Dieu ne peut se réduire à un "événement" ( id. p. 264 ) : C'est l'Acte d'Être pur, immuable, éternel.

F) UN "CHEMIN" À L'AVEUGLE

Prémice fondamental de l’œuvre du salut est la dramatique réalité du péché; péché entendu comme fait moral, impliquant la possibilité d'un "choix". Choix cependant qui, selon Kiko, n'est pas possible à l'homme, ne pouvant accomplir le bien ni résister au mal ( id. pp. 130, 135, 136, 138 ). Mais, si la volonté humaine est tellement tarée, au point de ne pas être capable de faire un choix, comme aussi le "péché" n’est pas possible, elle ne peut non plus se "convertir"... Mais, dans ce cas, il est insensé de parler de c h e m i n, et celui prêché par Kiko est tout une illusion.

"Chemin à l'aveugle" aussi parce que mal programmé. Ce dernier, si éclairé par la foi, devrait être graduel, savamment proportionné aux dispositions intérieures des fidèles, se représenter le processus d'une compréhension de plus en plus approfondi et vécue du Mystère chrétien... Maintenant, l'Eucharistie est le sommet le plus haut de la montée spirituelle du "converti", constituant "le Cœur" de l'Église, le Centre du culte, le But de tous les sacrements, le prélude de la vie éternelle... Mais il n’en est pas ainsi selon Kiko; lui qui, depuis le début du "chemin", accorde l'Eucharistie à tous, jusqu’aux - comme nous le verrons - criminels et libertins, voleurs et prostituées...

Nous sommes en dehors du chemin. Foi, histoire, liturgie, vie intérieure, ect. : tout est foulé au pied gaiement. Le baptême qui devrait initier à la vie chrétienne, en symbolisant la "renaissance" de l'homme dans le Christ, est célébré à la fin du "chemin", comme si après il ne restât plus au croyant à faire un autre effort d’un "chemin" sans arrêts et d'une "renaissance" jamais définitive…

G) NI PÉCHÉ NI EXPIATION

Si la volonté humaine n'est pas responsable du péché, celui-ci, selon lui, est du uniquement à une influence diabolique irrésistible : l'homme est " au pouvoir des démons. Il est resté esclave du Malin. Le Malin est son Seigneur..." ( id. p. 130 ). Mais, précisément pour cette raison, l’homme n'aurait pas offensé Dieu, à qui il ne devrait aucune réparation...; Pour cela il peut attendre tout seulement du Christ, dont la mort cependant n'a pas le sens d'un "sacrifice d'expiation." Et cela s'explique ainsi parce que Kiko ne veut rien savoir des "sacrifices" : la justice de Dieu ne les exige pas.

Soutenant ceci, il ne tient pas compte de s'opposer à un véritable amas de textes bibliques... Comment alors une nouvelle communauté peut-elle se mettre en "chemin" en se basant sur le premier "pied" de son "trépied", la "Parole de Dieu" selon laquelle le Christ a sauvé l'homme parce qu’il s'est offert en "victime" de son péché, en satisfaisant la justice de Dieu ? Est-ce qu'il ne s'agit pas d'un "chemin" qui mène au précipice de la plus impie des hérésies ? La Croix - instrument et symbole de la mort de Jésus - peut être "glorieuse" pour les néocatéchumènes seulement si c'est l'expression la plus sublime et tangible de son amour au Père, offensé par le péché et apaisé par son sacrifice.

C’est l’unique langage qui a un sens pour quiconque se met en "chemin" pour devenir un chrétien cohérent...

H) SUPPOSÉE VERTUE DE LA "RÉSURRECTION"

Une fois niée la réalité du péché comme offense de Dieu, et ensuite le devoir de l'expier et la nécessité du "sacrifice", Kiko ne conçoit pas la mort du Christ comme son Offrande expiatoire mais uniquement comme "passage" à la vraie vie ou retour au Père : sa P â q u e s. Et justement avec la puissance de sa résurrection Il arrache à la mort aussi l'humanité, menée à Dieu en Lui ( id. p. 305 ). Donc, notre renaissance est due à sa Pâques qui émerge comme mystère central du salut...

Mystère cependant profondément altéré parce qu'il néglige des données absolument certaines du dogme lequel résulte des Sources de la Révélation et du Magistère. Plus haut j'en ai traité en rapportant la pensée de Jean Paul II selon laquelle nous devons la Rédemption au Sacrifice de le Croix, suprême cause méritoire du salut...

Encore des reliefs :

- selon Kiko, la mort (avec la peur qu’elle inspire) serait le pire des maux... ( id. pp. 47, 48, 49 ); alors que, selon la foi catholique, elle seulement est la conséquence du péché, racine de tous les maux;

- donc, pour vaincre la mort, il était nécessaire de vaincre le péché avant tout;

- mais ceci n'aurait été possible qu’en vertu de la mort du Christ compris simplement comme fait biologique : il fallait que sa mort eût la valeur morale d'un acte de culte; cela revient à dire qu'elle devait être affrontée par Lui avec un suprême transport d'amour au Père, en tant qu'acceptée en expiation du péché comme offense de Dieu.

Donc, en faisant fi d’un tel contexte, Kiko ne sait pas expliquer la mort du Christ. À Lui, Verbe Incarné était connaturelle une condition glorieuse; pour cela il aurait pu assumer une nature humaine impassible, et procurer à l'homme également la célébration de sa "pâque" ce passage de la mort à la vie. En autres termes : Kiko ne reflète pas que la vraie mort est le péché uniquement et la vraie vie est principalement celle de la grâce, comme l’amitié de Dieu retrouvée.

I) SACREMENT DE LA PÂQUES ?

Niant le "sacrifice" de la croix, Kiko repousse aussi celui de l'autel. L'Eucharistie ne perpétue pas l'Offrande sanglante du Calvaire, parce que " cette liturgie est le sacrement du passage de Jésus christ de la mort à la résurrection " ( id. p. 305 ); et, ainsi conçue, elle représente le second "pied" du "trépied" qui fonde le "chemin" néocatéchuménal : " L’Église proclame la Résurrection fondamentalement dans l’Eucharistie. L’Eucharistie est une proclamation, un kérygme de la résurrection de Jésus Christ de la mort (…). C’est une Pâque, le sacrement du passage de la mort à la résurrection (…). C’est un sacrement éternel et agissant, dans lequel l’Esprit est en train d’agir et de ressusciter les morts qui participent et mangent de ce pain et boivent de ce calice…" ( id. p. 308 ). C’est " la possibilité de rendre présente la victoire sur la mort…" ( id. p. 305 ).

Nous sommes exactement aux antipodes de la foi catholique: Kiko a contrefait la forme et le contenu, "signe" et "signification" de la liturgie célébrée par l'Église depuis deux mille ans, en s’en inventant une toute sienne.

En un endroit de l'a u t e l, il a mis la table ( id. p. 56 ); mais, en éliminant l'autel, il s'est débarrassé du "sacerdoce ministériel", donc de l'Église hiérarchique... En somme il a fini par soustraire aux croyants " le sommet et la source de tout le culte et de la vie chrétienne ( Code de droit canon, c. 897 ).Dans la trahison du mystère eucharistique, Kiko a privé sa méthode de rechristianisation de toute efficacité réformatrice possible.

 

L) CORPS MYSTIQUE SANS "LE COEUR"

La subversion de la liturgie catholique résulte de manière plus déplorable aussi dans le refus de la "présence eucharistique" due au prodige de la "transsubstantiation", comme je l'ai observé sur plus haut.

Peut-être sans nullement le savoir, Kiko semble faire bon visage à la récente théorie hérétique de la "transsignification" repoussée par Paul VI ( Mysterium fidei, 4 ). En vérité, selon lui, par les paroles de la "consécration", la substance du pain ( au sens ontologique, objectif ) ne change pas : pour lui, le "pain" acquiert seulement une nouvelle "signification" en tout ce qui se réfère à l'Esprit du Christ qui renaît et fait renaître les croyants. Ainsi sa présence ne se réalise pas parce que le pain devient son Corps, mais seulement parce que le s y m b o l e de ce Corps ressuscite dans son passage de la mort à la vie, de l'humiliation à la gloire...

Donc, en soi et pour soi - quant à son essence - le pain reste la nourriture commune de l'homme; laquelle n'est pas a d o r a b l e, comme ne le sont pas les "miettes" qui restent ou tombent de la table... " Ce pain - explique Kiko –était déjà l’objet de la fête parmi les peuples païens, comme pain des prémices, à l’arrivée du printemps. Pour Israël, ce pain reçoit un nouveau contenu, un nouveau sens : la sortie d’Égypte. Jésus christ lui donne encore une autre signification, il donne un nouveau contenu au signe : ce pain est mon corps qui est livré à la mort pour vous. Jésus Christ n’invente pas le signe qui était très ancien. Mais il donne plénitude au signe, une nouvelle signification. Parce que Lui accomplit la Pâque, Lui accomplit le passage de l’esclavage de la mort à la terre promise qui est l’arrivée au Père, le bonheur, la vraie Jérusalem…" ( id. p. 306 ).

En réfléchissant sur une telle exégèse de la dernière Cène, je reconnais que Jésus aurait pu réaliser sa présence aussi dans le sens et dans les limites indiquées par Kiko. Mais, dans la zone du surnaturel, "la pure possibilité", l’objet d'une hypothèse théologique ne sera jamais le contenu concret de la Révélation ou une vérité à croire et vivre...

En bref : cette exégèse contraste avec le Tradition et le Magistère solennel de l'Église Catholique; ce qui suffit pour la refuser comme h é r é t i q u e...

Maintenant l'Eucharistie éliminée, de tous les Sacrements le plus suprême, unique et immense Cœur de l'Église, comment Kiko peut-il présumer de former ses "communautés néocatéchuménales" ? Il leur manque ce Centre gravitationnel qui attire et fonde en Lui tous leurs membres, en les mettant en communion avec Dieu et entre eux. Donc, communautés sans â m e, dépourvues de vie. Quel succès peuvent-elles espérer ?... combien de temps durable sera l'enthousiasme jusqu'à présent démontré ?...

 

M) APPARENCES ILLUSOIRES

Le succès et la propagation rapide du Chemin néocatéchuménal se doit aussi en grandes parties à la composante sensible et spectaculaire qui caractérise la vie des Communautés; tout doit être programmé de manière rigide, compliquée, élaborée, au point de heurter celui qui est mal préparé par la nouveauté de l'apparat, des chants, des gestes, des rites, des phases du Chemin et jusqu’au langage que Kiko tire des sources hébraïques en faisant étalage d'un érudition biblique qui peut paraître enviable...

La manie du "primitif" l’a convaincu que le " le chrétien, qui veut vraiment se renouveler, ne peut faire abstraction de ses racines, parce qu’une vraie rénovation du christianisme sera le retour à ses sources, à ses racines " ( id. p. 293 ). L'affirmation laisse perplexe, il est certain que la nouveauté du Christianisme est absolument comme celle du "message évangélique", comme unique est la personne divine du Christ, originale sa révélation du Père... Par conséquent "ancien" est seulement le monde hébraïque parce que sa culture est dépassée, ses rites sont démodés, en tant que réduit à de pures images, annonces, ombres de la "nouvelle Alliance", unique réalité qui existe et qui aie en soi et pour soi un sens définitif et éternel.

On a l'impression que les Néocatéchumènes veulent être les gardiens de ces "ombres là" : le culte des s i g n e s semble leur faire oublier la "réalité signifiée" : celle qui constitue la plus vraie richesse de l'Église. Ainsi, en résumant rapidement :

III

RAMASSIS D'EXAGÉRATIONS, D’ÉQUIVOQUES, D’ERREURS

 

 

Le recueil auquel on fait allusion traite des deux écrits plus petits de Kiko et Carmen : le premier, de 1974 du titre Orientations aux équipes de catéchistes pour la shema que j’indiquerai avec le sigle Or A; le second, traite des catéchistes de 1972 avec des additions de 1986, du titre Orientations aux équipes de catéchistes pour la convivence de la rénovation du premier scrutin baptismal sera indiqué avec le sigle Or B.

Je n'ajoute pas vraiment de commentaires, parce que le texte n'en a pas besoin, aussi parce qu'il est facile d'en relever le contraste avec toute la conscience chrétienne ( et aussi le bon sens ) qui au cours de millénaires a toujours compris en vertu d'un processus spontané d'assimilation de la Vérité révélée. Quelques passages confirment tout ce qui a déjà été examiné, pendant que d'autres ajoutent des nouveautés intéressantes, dignes de considérations pour une vision d'ensemble du phénomène "néocatéchuménal." Je ne néglige pas quelques rapides informations secondaires, plus ou moins discutable.

  1. Ce qui se fait dans le "chemin"
  2. dans une certaine période : " Il ne se fait rien; et on ne se préoccupe pas de la paroisse, et on ne visitent pas les infirmes, et on ne se fait pas autre chose que d’écouter la Parole.." ( Or A, p. 24 ). Précisément ce que déplorent évêques et paroisses, en dénonçant " un chemin parallèle à celui de la plus vaste communauté paroissiale et diocésaine, en ne les insérant pas organiquement dans la pastorale ordinaire ".

  3. Illustration et pouvoirs des "catéchistes"
  4. Ils - non préoccupés d’offenser la modestie et péchant par présomption - ont le charisme d'exorciser les catéchumènes, de leur donner "la grâce suffisante" ( Or A, p. 23 ), de discerner qui a la foi et qui en est privé ( Or B, p. 45ss ).

    " En qui l'Église est-elle représentée ? Dans les catéchistes, en nous, en ce moment, nous qui sommes les responsable, les responsables de l'initiation chrétienne..." ( Or B, p. 63 ) - En fait, des témoignages dignes de foi assurent que le Catéchiste, dans ses rapports personnels et directes avec les fidèles, déclare être "Dieu même", ou du moins "l'ange de Dieu"; dans les confessions publiques ils torturent la conscience des néocatéchumènes en tirant d’eux des accusations humiliantes, en créant un climat de terreur, en déchaînant une vraie tempête de suspicion, de haine... Une femme - me confia ainsi – qu’elle a dû déclarer être une prostituée, aussi n’en étant pas une elle n’est jamais restée : le catéchiste a la faculté de faire exercer l'humilité jusqu'à contraindre à mentir.

    Seulement celui qui " obéit totalement aux Catéchistes est "bon et brave". Mais celui qui exprime des réserves ou ne se contente pas en tout "n'a rien compris" et il perd tout estime et influence dans le groupe. Ainsi se perd la confiance dans les prêtres; aussi parce que plusieurs fois ils enseignent que les maîtres de la foi, les juges des charismes, les possesseurs et distributeurs de l'Esprit Saint, ce sont eux, les Catéchistes, qui pour cette prérogative doivent être écoutés et obéis sans discuter...". D'une lettre signée.

     

  5. Commérage anticlérical
  6. Dans les paraboles du pharisien, Kiko voit dans la première un moine et dans la seconde une prostituée...( Or A, p. 32 ). " Dans ces assemblées – m’a-t-on dit - on médit continuellement des prêtres, du Clergé, qui en 2000 ans n'ont pas pu faire beaucoup. Kiko au contraire est la Parole à obéir, là où les prêtres ne comprennent rien ".

  7. " Aujourd’hui l’Église découvre
  8. que son devoir premier est d'évangéliser..." ( Or A, p. 54 ). Le mérite d’une telle découverte appartient aux Neocatéchumènes peut-être ? Personne, avant Kiko, n’avait compris et obéi au commandement de Jésus d’ " aller dans le monde entier et de prêcher l'évangile à toute créature " ? ( Mc. 16, 15 ). L'élection des premiers diacres ne fut-elle pas provoquée, parmi les "Douze", par la préoccupation de ne pas négliger " la Parole de Dieu pour le service des tables " ? ( Ac. 6,2 ).

  9. Autour du péché originel,
  10. on calomnie S. Augustin, selon qui il se réduirait à " une tache juridique..." ( Or A p. 42 ). Le Saint pourrait répondre à Kiko ce qu'il soutint en polémiquant avec Julien d'Eclena, évêque pélagien : " Le péché originel n'est pas mon invention, parce que la foi catholique depuis l'antiquité en a toujours proclamé l'existence; mais toi qui le nies tu es donc partisan d'une nouvelle h é r é s i e..." ( De Nuptiis et concupiscentia, II, 12, n. 25, PL 44, 450s ). Augustin, dans un autre ouvrage très animée Contre Julien, au secours de la tradition de vérité de foi peut alléguer les témoignages de S. Irénée ( id., I, 3, 5), S. Cyprien ( id., n. 6 ), Olympe d’Espagne ( id., n. 8 ), S. Hilaire de Poitier ( id., n. 7 ), S. Ambroise ( id., n. 10 ), le Pape Innocent I ( id., n 13 ), S. Grégoire de Nazianze ( id., c. 5, n. 15 ), S. Basile le Grand ( id. ), aussi des évêques, comme Eulegio, Giovanni, Ammonien, Porfire, Eutonio, Fido, Zonino, Zebenno, Ninfidio, Crémazie, Giovino, Eleuterio, Clémazio ( id., n. 19 ).

  11. Rite baptismale
  12. "…Il est très important d’administrer le Baptême comme l'a fait l'Église primitive, complètement nu..." ( Or A, p. 41 ).

     

  13. Faillite de l'Église :
  14. " Quand avons-nous connu un chrétien adulte !? J’en suis arrivé à vingt-cinq ans sans voir un seul chrétien (...). Tous ces chrétiens, qui vont et remplissent les églises, quand nous ont-ils donné un témoignage de Christianisme adulte ?... " ( Or B, p. 53s ). " Dans toute ma vie je n’ai pas vu un chrétien " ( Or. B, p. 172 ).

  15. Le Chemin n'est pas pour tout le monde
  16. Kiko se contredit, parce qu'il enseigne en premier que le catéchuménat est universellement juste, indispensable (pour rechristianiser le monde cf. Or A, p. 22s ); après par contre il pense le contraire : " Tu ne sais pas si le Seigneur peut t'élire ou non pour ce chemin..." ( Or A, p. 3 ).

  17. Trop tard commencent à prier
  18. les catéchumènes : après deux ans. " Nous voulons que dans les convivences qui aurons lieu, à partir de maintenant et jusqu'au second scrutin et plus avant, vous commenciez un peu à prier comme tantôt nous vous l’enseignerons. Jusqu’à aujourd'hui nous ne vous avons pas beaucoup enseignés à prier parce que pour prier il est nécessaire que vous en ayez le besoin..." ( Or. A, p. 32s ). Mais qui ne sait pas qu’il a "besoin de prier" que cela doit être stimulé comme l'appétit, cela étant plus nécessaire que le pain ? Le "sentiment", même et ici surtout doit être précédé, et allumé par la réflexion…

  19. Christianisme sans un effort de la volonté ?
  20. " Ce que nous avons condamné est que nous accomplissons un Christianisme volontariste (?). À savoir que nous obligeons les gens à user de leurs forces, quand nous n’avons pas la volonté éclairée par l'Esprit Saint..." ( Or A, p. 32s ).

  21. Kiko ne comprend pas "le mariage en dehors du Christianisme…" ( Or A, p. 44 ).
  22. L'affirmation n’est pas du tout discutable... S'il ne se comprend ni n’est accepté comme Sacrement, le mariage doit être compris et vécu au moins comme contrat naturel, même s’il est aussi le plus sacro-saint et engageant de tous.

  23. L'Eucharistie aussi pour les athées et les criminels.
  24. Kiko lui-même le concède : " Durant la période du précatéchuménat ( ou pour deux ans, et même plus ) nous ne sommes pas entrés dans votre vie. Il peut venir ici un athée ou n'importe qui d’autre, pendant ce temps nous n'avons rien dit à propos du sexe, du travail...; l’un a une amie, un autre vole, un autre tue ou il laisse tuer... rien! Nous ne nous sommes mêlés de rien dans votre vie. Et à Rome il y a de tout ! Il y a une magnifique prolifération de tout ce que vous voulez, pendant ce temps. Nous avons seulement demandé une chose : venir une fois par semaine écouter les Paroles de Dieu et célébrer l'Eucharistie. Chacun a continué à faire ce qu’il voulait..." ( Or A, p. 96 ). Mais qu’est-ce que l’Eucharistie pour Kiko ? Il ne croit pas dans la présence réelle pour qui le pain consacré reste substantiellement pain ordinaire...; ou bien il permet des sacrilèges... ( voir aussi Or B, p. 67 ).

  25. Conception pessimiste des valeurs profanes :
  26. "...Aucun père ne veut que son fils soit un disgracié, un homme pauvre : tous veulent être, être! Être réalisé, se rassurer. Parce que nous cherchons en toutes les choses la vie, voilà ici le problème. Un homme cherche la vie dans le travail. La vie. Et c’est un idolâtre. Et l'homme cherche la vie dans la famille. Et alors que fait l'homme ? il est idolâtre de la famille. Nous faisons de la famille une idole. Quelque chose qui donne la vie. Nous faisons du travail quelque chose dans lequel voulons avoir la vie. Nous cherchons "l’être", et se réaliser, parce que nous sommes encerclés radicalement par celui-ci. Celui-ci s’appelle "ego", l'ego, égoïsme..." ( Or. B, p.166 ). Alors les biens temporaux ne sont-ils pas un don de Dieu ? Et peut-il se déclarer "idolâtre" celui qui se les procure et ainsi qu’à sa famille par le travail, s'il les demande à Dieu dans la prière ?

  27. Jésus commande de haïr parents et membres de la famille
  28. Kiko en est convaincu : " Si quelqu'un vient veut me suivre et qu’il ne h a i t pas son père, sa mère, sa femme, son mari, ses frères, ses fils, il ne peut pas être mon disciple. Avec cette parole nous courons le danger de dire : je ne la comprends pas. Quel Dieu est-il, lui qui est bon et qui parle de haïr ? Vous savez que quelques traducteurs ont changé "haïr" pour "renvoyer", "aimer moins"; mais un exégète plus approfondie a dit que le mot est h a ï r, que d'autres traductions ne sont pas exactes. Celle-ci est la traduction de la Bible de Jérusalem, parce que de cette façon on nous a transmis cette Parole de la Bible de Jérusalem. Pour celui qui écoute ces Paroles avec une bonne intention, avec l’esprit d'écouter, cette Parole est Vie..." ( Or B, p. 74 ). On a pas utilisé les commentaires; mais justement à propos de la Bible de Jérusalem, le texte original du commentaire avertit : " Hébraïsme, Jésus ne demande pas la h a i n e, mais le détachement complet et immédiat..." ( Lc. 14,26 ).

  29. Communion des biens ?
  30. Ce serait ce régime qui a été institué dans l'Église : " Dans beaucoup de convivence les gens se rebellent et ne veulent pas vendre les biens et il pense qu'ils doivent faire une petite aumône... vous ne comprenez pas. Maintenant, je vous dirai une chose : ne nous sommes pas restés d'accord, frères, que la communauté doit être "sacrement de Jésus Christ" et qu’elle est l'humanité future ? Nous avons dit que le " sacrement du salut " est le ciel : un lieu où tous sont frères ? C'est-à-dire un endroit où il y n'a ni pauvres ni riche, où il y a la communion. Comment pourrons-nous arriver à la communion des biens, si nous sommes attachés à l'argent ? (...). S'il y n'a pas communion de biens, comment pouvez-vous pouvez être un signe de l'amour ? (...); nous ne pouvons pas nous tromper. Je ne me suis pas inventé la catéchèse sur les biens. Lisez-vous tout ce que dit l’Évangile sur les richesses. Pensez que cela il ne le dit pas pour les sœurs ou pour les religieux, mais il le dit pour toi, et alors... essaie de mettre en pratique cette Parole ! ... ( Or A. p. 96-7 ).

    Il y avait pourtant autour de Jésus des gens aisés parmi ses amis et disciples, et on ne lit pas qu’il leur aie commandé de vendre les propres biens... Ananias et Saphira furent frappés de Dieu seulement parce qu'ils avaient menti, et non parce qu’ils s'étaient réservés une partie du produit de la vente du champs : " Tu as menti à l’Esprit Saint - dit Pierre à Ananias -, et tu as retenu une partie du prix du terrain. Ne pouvais-tu pas le garder sans le vendre, ou, si tu le vendais disposer du prix à ton gré ?…" ( Ac. 5,1-4 ). Jésus n'a jamais condamné la richesse en elle-même, et l'Église a toujours défendu le droit de propriété de Posséder des biens terrestres - chose permise !

    - cela ne signifie pas se faire posséder par ces mêmes biens, ou les préférer aux valeurs de l'esprit, à la vie éternelle. Kiko, à cet égard, démontre son ignorance de l’immense littérature spirituelle et savante qui a toujours éclairé la conscience chrétienne...

    Ceci n'est pas tout.

    Le néocatéchumène, à un certaine phase de son "chemin", doit vendre ses propres biens et en donner le produit aux Catéchistes. Étrange que, à cet égard, Kiko avertit : " Ne le dite pas aux gens, vous les feriez fuir à la course ".

    Il m'a été rapporté qu'un père de famille avec cinq fils, indigent, avec un seul salaire, " se plaignait, très peiné, des richesses continues d'argent qu'il y avaient dans les assemblées. Dans chaque convivence il y a cette demande insistante d'argent. Je peux affirmer que quelques personnes, prises de je ne sais quoi, en sont arrivées à ce moment-là à donner même des objets précieux, souvenirs chers, livrets d'épargne; mais par la suite elles se sont repenties amèrement du geste accomplie sous la forte pression psychologique. Quelqu'un a affirmé : "J'ai été suggestionné"...".

    Cela surprend que les néocatéchumènes ne peuvent pas disposer librement de leurs propres biens pour secourir les indigents de leur initiative, en devant remettre tout au catéchiste et se remettre à son jugement. Un monsieur me confia qu'il ne se résolvait pas à vendre sa substance non parce qu'il n'entendait pas s’en priver, mais parce qu'il devait ignorer où elles allaient finir : à lui on interdisait de le savoir...

  31. Impossibilité d'éviter les péchés
  32. Kiko décrète que c’est une " religiosité naturelle ( de croire ) que la vie ( est ) une preuve, que tu puisses pécher ou non. L'homme pèche parce qu'il ne peut pas faire autrement, parce qu'il est esclave du péché " ( Or B, p. 93 ). Aucun commentaire, après tout ce que nous avons relevé durant tout le cours de l'essai.

  33. " Il n'est pas vrai que tous nous sommes fils de Dieu.
  34. C’est ce que dit la théologie. Les hommes sont créatures de Dieu, mais non fils..." ( Or B, p. 97 ). N’est-ce pas peut-être la vocation et par conséquent la destinée de chaque homme rachetée par le Christ, en qui Dieu les aime et les attend tous ensuite, disposé à leur pardonner chaque faute comme à des fils ?... C’est ce que montre aussi le parabole du "fils prodigue"...

  35. " Nous sommes si couards que nous n'avons pas la hardiesse non plus de pécher..." ( Or B, p. 109 ).
  36. Très étrange manière de s'exprimer ! On pourrait l’interpréter presque comme une incitation à commettre...

  37. Suprématie du démon :
  38. "...Que personne ne se trompe : celui qui pèche est le démon. Ensuite, si quelqu'un pèche c’est parce que le démon est que lui..." ( Or A, p. 14 ). Et la liberté humaine ? la puissance de la grâce par laquelle nous pouvons résister au mal ? et la faute d'avoir cédé à sa séduction n'est pas celle de l'homme peut-être ? Le recours de Kiko à la puissance diabolique est obsédant...

  39. Confirmation en grâce ?
  40. Une affirmation de Kiko peut le faire supposer : " Si quelqu'un dit qu’il a connu Dieu et pèche et ne pardonne pas et rend le mal pour le mal et s'ennuie et a du ressentiment..., frères, il n’a pas connu Dieu ni il l'a jamais vu ! Jamais ! Parce que celui qui a connu Dieu et reste en Dieu, qui a l'Esprit de Dieu, il ne peut pas avoir ces dispositions, parce que ces dispositions ne sont pas du Christ, elles sont des dispositions du démon ! " ( Or A, p. 14 ).

  41. Caricature et trahison de la pauvreté évangélique.
  42. L'insistance avec laquelle Kiko revient à exiger la vente des biens, en interprétant à sa manière l'Évangile, est maniaque : " Le Seigneur t’invite. Que tu dois faire pendant ce temps ? Il est en train de te le dire. Nous te l'avons dit : vendre tes biens. Il est en train de te le dire le Seigneur..." ( Or A, p. 30 ). Maintenant, il avertit qu'à une telle vente sont tenus seulement les catéchumènes qui ne sont pas encore chrétiens, n'ayant pas reçu le baptême : "...Ces discours ne sont pas pour les chrétiens, ils sont pour les catéchumènes, tout ceci est écrit pour les catéchumènes..." ( Or A, p. 50 ). D o n c vivre dans la pauvreté ne signifie pas s'inspirer à l'Évangile, être cohérent avec sa propre profession de foi, mais se conduire vraiment contre la volonté du Christ; c’est pourquoi la pauvreté rentre dans la logique d'une "religiosité naturelle", pas dans celle du Nouveau Testament. Sur ceci Kiko est clair :

    - "... au contraire un vrai chrétien, une personne transformée par Jésus Christ peut avoir de l’argent; par conséquent il ne s’agit pas d’être pauvre, que nous soyons déshabillés; le Christianisme n'est pas un stoïcisme..." ( Or A, p. 50 );

    - " Quelqu'un peut penser (..) que ce que veut Jésus Christ est que nous soyons pauvres, que nous nous tourmentions. Cela n'est pas ainsi. Cela reste dans un contexte de religiosité naturelle. Dans toutes les religions la pauvreté est un signe de pureté. Et la richesse est un signe d'impureté. Ceci est un sentiment naturel que tous nous avons (?). Donc les gens qui possède des millions au fond n’ont pas beaucoup de place pour un sentiment religieux d'impureté, parce qu'il y a des personnes dans le monde qui souffre la faim. Cela se retrouve dans toues les religions : la pauvreté comme signe de pureté. Donc, au moyen âge, quand le Christianisme est au comble de la religiosité naturelle ( c'est le comble du préjugé, de l'insolence ! ), si S. François d'Assise ne se présente pas avec un froc déchiré son père ne l'écoute pas non plus. Si Jésus Christ avait vécu à l'époque de saint François il lui aurait tiré des tomates, parce qu'il était un goinfre et un ivrogne, toujours entourés de libertins, parce qu'il ne jeûnait pas, il se la coulait douce splendidement, parce qu'il ne se sacrifiait pas. Parce que, dans la religiosité naturelle, dans ce monde, il faut s’en faire pour gagner l’autre. Mais ce n’est pas le christianisme. Jésus Christ ne te dit pas de vendre tes biens, pour que, en te sacrifiant dans cette vie, tu gagnes le ciel.

    " Nous continuons à lire : celui de vous qui laisse par amour de l'Évangile la maison, la voiture, la femme, la mère, le champ ou la ferme, je promets de lui donner sur cette terre cent maisons, si il m’a donné une voiture cent voitures, et ainsi... il ne s'agit pas d'être pauvre. Ce que veut Jésus Christ est le contraire : nous libérer de l'idole, de l'esclavage de l'argent. À cause du péché nous sommes tous esclaves de l'argent et nous ne jouissons pas de l’argent. Le Seigneur veut que nous soyons libres, que nous jouissons de l'argent nous qui sommes les rois du monde, pas que nous soyons serviteurs de choses qui ne valent rien (...). La spiritualité chrétienne n'est pas de ce type stoïcien et gueux : c’est de vivre tout avec action de grâce. Frère, je vais prêcher l'Évangile et je me donne totalement. Et je voyage en avion. J’entends, tu nous ennuies, disent les personnes religieuses. Comme tu te la coule douce ! Oh, veux-tu que tout se passe mal pour moi ? Est-ce que tu nous envies ? C'est-à-dire que tu veux qu'avant d'aller au ciel, ici cela se passe mal, hein...".

    " Pour te libérer de cette idole ( de l'argent ) dans le catéchuménat nous te dirons une chose une fois, et nous ne te la dirons plus. Maintenant nous te le disons et nous ne reviendrons plus te le dire : "vas et vends tes biens..."

    " Jésus Christ ne veut pas que tu vives sous un pont, pour rien. Parce que Dieu est amour. Et il a un ami qui s'appelle Zachée, qui a une maison extraordinaire. Et Jésus va en vacances à Béthanie avec ses disciples et le plus tôt possible. Pour cela les Pharisiens font des reproches à Jésus Christ; pendant que Jean Baptiste et ses disciples jeûnent et se sacrifient, vous, par contre, mangez et vous buvez et tout se passe pour vous merveilleusement...". En somme, " le Christianisme est une noce. Jésus Christ ne veut pas de gens qui se sacrifient, même si nous avons passé une époque très religieuse, où nous avions un christianisme très masochiste et de sacrifices..." ( Or B, p. 106-108 ).

    En conclusion : " Ce n'est pas que Dieu veuille que tu sois pauvre, mais Dieu veut te faire administrateur de biens supérieurs, incluant les richesses matérielles..." ( Or. B, p. 136 ).

     

    R e l i e f s :

    C’est à rester pantois devant l'adresse et la ruse avec laquelle Kiko dénature le sens du texte et le contexte de l'Évangile contre l'exégèse unanime des Pères de l'Église, du Magistère, de la tradition de la vie spirituelle la plus délicieusement chrétienne :

    a) Pour se sauver, Jésus exige de tous seulement un amour de Dieu et du prochain qui les rendent libres, détachés, disponibles à chaque renoncement à leurs biens, si nécessaire pour le royaume des cieux;

    b) Il n'impose à personne de vendre ses propres biens, étant possible de les posséder et d’en concilier la jouissance avec les exigences de la vie de la grâce, avec les devoirs de son propre état. L'importance, selon la morale catholique, est "qu’ils servent" réellement pour vivre de manière digne, pourvoir aux nécessités de la famille, procurer le travail aux ouvriers, faire des largesses avec les indigents, participer aux initiatives d'intérêt public, etc.;

    c) pour atteindre un plus haut degré de perfection dans l'amour de Dieu, quelques-uns seulement - sollicités par la grâce - doivent réaliser le conseil évangélique d'un renoncement effectif et perpétuel à leurs propres biens, orienté par l'intention de s'unir plus généreusement et plus intimement à Dieu, secourir plus généreusement le prochain, expier ses propres fautes et celles d'autrui en acceptant les ennuis d'une réelle privation des biens et des réconforts de la vie... Précisément l'antithèse de la conception kikienne de la pauvreté chrétienne, repoussée par lui et raillée parce que non comprise :

    a) Jésus fut réellement et volontairement pauvre, en choisissant une condition de vie extrêmement modeste, de la naissance à la mort. S'il approcha les gens riches et qu’il accepta des invitations à manger, cela fut seulement pour accomplir sa mission de "médecin", "berger" et d’offrir à tous aussi un exemple de vertu dans la jouissance des joies saines de la vie. Kiko l'insulte quand il parle de ses "vacances" et jacasse "qu'il se la coule douce splendidement"...;

    b) sa vie entière fut une Offrande Sacrificielle de Soi au Père et de tout "ce qu’il avait" pour les péchés du monde, lui qui aurait pu posséder toute la terre, jouir de ses richesses et de ses réconforts, alors qu'il n'avait pas de lieu où poser la tête ( Mt. 8,20 ) et qu’il mourut nu sur la croix. Mais Kiko montre ne pas avoir compris la médiation expiatoire de Jésus, le but de sa mort, émergeant de chaque page du Nouveau Testament...;

    c) Jésus, qui pose les traits et les conditions austères de tout ceux qui entendent le suivre ( abandonner tout et tous, prendre sa propre croix et mourir à soi même ), exige uniquement cette liberté intérieure de tout serviteur, indispensable pour inspirer sa propre vie du message évangélique; liberté qu’il est possible d’acquérir et de cultiver avec succès seulement par ce contrôle de soi qui, résulte dans un exercice incessant de renoncement de soi qui doit continuer pour t o u t e la vie : on ne finit jamais de mourir à soi-même, n'arrivant jamais à éteindre la convoitise des richesses couvant au fond de la nature... Il est faux, et non seulement ridicule et malin, de r é d u i r e ainsi – comme le fantastique Kiko - une activité intérieure importante à un seul et initial acte de renonciation effective à ses propres biens, préalable au baptême; qui, s'il donne la grâce, ne dispense pas du devoir d'acquérir une sainteté qui coûte des efforts infinis jusqu'au dernier respire.

    Enfin, si vraiment " l'argent signifie le moi (...), c'est la cause de tous les désastres du monde (...), symbole de toutes les idoles du monde..." ( Or A, p. 99 ).; si " le quatre-vingt-dix pour cent de nos conflits familiaux sont à cause de l'argent (...), cause de tout le mal du monde..." ( Or A, p.106 ), comment Kiko peut-il ne pas le craindre, en prévoyant "qu’il viendra à la pelletée" ( Or A, p. 99 ) ?...

    Comment peut-il faire croire qu’il suffit de renoncer une fois et puis pouvoir posséder en abondance, vivre copieusement ? Si la fièvre de l'or est la tendance la plus enracinée et redoutable, est-ce qu'il est possible que, une fois accomplie la "vente des biens" tant recommandée, le chrétien vainque cette tendance, et ne la craigne pas au lieu de la cultiver justement en la satisfaisant, en nageant dans la richesse ?... Kiko a-t-il lu en quelle page de l'Évangile le Seigneur "veut que nous jouissons de l'argent" ? Il ne s'aperçoit pas qu'il insulte la pauvreté évangélique, une de gloires les plus brillantes de la sainteté chrétienne de tous les temps ?...)

    d ) Il est notoire que le produit des biens vendus comme toutes les offres périodiques d'argent auxquelles sont obligés les néocatéchumènes sont recueillies par les "catéchistes", qui leur interdisent de demander quel en est le but, en leur remettant l'administration de manière incontrôlable. Il est connu aussi que le Mouvement accumule des richesses énormes qui affluent de toutes la parties du monde. Mais, sont-ils tous tenus à accomplir un acte généreux de foi pour se convaincre de la meilleure destination de l'argent recueilli ? On ne peut pas exclure du reste que l'argent, dans les mains des "catéchistes", puisse être pour eux une tentation terrible. En quelque cas tout ne pourrait-il pas dégénérer dans une escroquerie ignoble dans le dos de gens imprudents et ingénues, intimidées et suggestionnés ?

    e) Inouï, finalement, tout ce que Kiko ne cesse de répéter sur la pauvreté qu’il croit inspirée d’une "religion naturelle" contraire au Christianisme. Pourtant elle représente une des plus hautes conquêtes de la philosophie antique; un des premiers pas de la raison humaine vers la lumière de le Révélation, le début d'une ouverture de la conscience aux valeurs les plus authentiques de la "personne.".. La doctrine stoïcienne a préparé la voie à la prédication apostolique de la "pauvreté" du Christ, vécue comme simplicité et modestie, sobriété, esprit d'adaptation et de sacrifice, liberté intérieure, domination de soi, etc.

  43. Refus de l’ascèse chrétienne

Kiko est d’accord avec une vision complète de la doctrine morale en antithèse avec le Révélation telle qu’elle a été présentée par l'Église et la vie des Saints. Sa manière de s'exprimer est contradictoire, mais on n'a pas de mal à en comprendre le sens selon la thèse qui rappelle tout ce qu’il enseigne à propos de la "pauvreté." Ainsi, en premier il affirme: " nous prêchons la Croix glorieuse de Jésus Christ, parce qu'elle est le chemin que Dieu a choisi pour sauver tous les hommes..." ( Or B, p. 132 ).

Jusqu'ici ça va bien : la Croix, comme instrument de salut, ne peut pas ne pas être considérée glorieuse. Mais Kiko, en trahissant le Christianisme, reprend de la manière le plus indigne et impardonnable : " Le sens de la croix " n’est pas " le sens de la religion naturelle, comme pensent presque tous les chrétiens. La vie n'est pas une expérience avec beaucoup de croix que nous devons supporter pour voir si ensuite nous gagnerons le ciel. Il faut souffrir, disent les gens religieux ! Ainsi comme le Christ a souffert sur le Croix, Dieu m'envoie des croix pour que je souffre aussi. Celui qui dit cela n'a rien compris du christianisme. Tout ceci ne suffit pas.

En vrai irresponsable, il continue à vomir :

" Le pauvre Jésus Christ pensera au Ciel : avec tout ce que j'ai souffert pour que ces pauvres ne souffrent pas et qu’ils soient heureux ! regarde-les : ils passe la vie à souffrir ! Alors je ne sais pas plus à quoi a servi le sang du Christ. Jésus Christ a donné son sang, il s'est chargé de la croix, pour que nous ayons la vie éternelle. Et il en résulte que pour avoir la vie éternelle son sang sert peu, parce que les gens continus à se donner la discipline, à se tourmenter, en s’offrant. Mais si une goutte du sang du Christ vaut plus que tous les péchés de l'humanité... Mais si Jésus Christ a précisément répandu son sang pour que nous fussions sans péchés. Si précisément, comme dit Isaïe, il a pris sur lui nos fautes, nos péchés; pour que nous puissions vivre une v i e l i b r e. Grâce à Jésus Christ, qui prit sur lui la punition que nous méritions pour nos péchés; nous avons été pardonnés par cette punition. Jésus Christ a souffert pour toujours ce que nous devions souffrir..." ( Or B, p. 132-133 ).

Donc :

 

  1. Présumée rupture de " L’Église de Trente " avec la Sainte Écriture.
  2. À cela précisément Kiko semble vouloir enlever le masque des fidèles disciples de la Réforme Protestante : " Les Évangiles ont été écrits dans l’Église primitive : c’est que ce succès dans l’Église durant le premier siècle n’est pas de la même importance que celui qui lui succédera au XVIIe siècle. Parce que le premier siècle de l’Église est parole de Dieu, la Bible n’étant en effet pas encore terminée. Pour cela j’ai même dis aux prêtres qu’il y a beaucoup de diversité entre les communautés que nous faisons et la tradition de l'Église de Trente, parce que la pastorale que suit l'Église à l'époque de Trente n'entre pas dans l'Écriture, parce qu'elle n'est pas typologique, alors que la pastorale que suivait les communautés du siècle premier, celle là est parole de Dieu. Comment vivait l’Église primitive ? En communautés chrétiennes qui étaient le corps visible de Jésus Christ. - Comment l'Église fonctionnait-elle au IVe siècle ? Comme ça allait pour cette époque : c'était une pastorale pour ce moment, mais celle-ci n'est pas Parole de Dieu; alors elle n'est pas à copier les yeux fermés, elle n’est pas là pour toujours. Donc il est très important de voir le contexte des Évangiles, ce qui reste écrit dans les Évangiles et dans les Lettres des Apôtres : cela est Parole de Dieu et sa réalisation est notre salut. Réaliser ce que dit l'Église au Concile de Nicée n'est sans doute pas salut pour nous, il le fut pour eux, pas nécessairement pour nous..." ( Or B, p. 40 ). Donc :

    a) selon Kiko, pour se sauver, il suffit d'accepter la Sainte Écriture et l'examen personnel de celle-ci;

    b) il faut exclure le Magistère universel de l'Église, seul interprète autorisé de la Parole de Dieu;

    c) ce qui se justifie, une fois nié le "sacerdoce ministériel" et donc la Hiérarchie ecclésiastique;

    d) mais, ceci supposé, quelle autorité peut avoir pour lui Vatican II qu’il ne cesse d'exalter ? ... avec quelle sincérité peut-il aimer et vénérer la personne de Carol Wojtyla dans l’Évêque de Rome et de plus Souverain Pontife de l'Église catholique ?

  3. Encore des ambiguïtés et des inexactitudes

On ne pourrait pas parler de vraies fautes, mais de phrases qui laissent perplexes, insatisfaites. Ainsi :

- "...l'Église, sacrement, ne se voit aujourd'hui nulle part dans les paroisses; plutôt elles sont des bureaux, où les gens vont à la Messe, au Baptême, mais elles ne sont pas un sacrement de salut universel..." ( Or B, p. 31 ). Donc, Jésus a manqué à la promesse d’assister son Église, de ne pas permettre que sur elle prévale la puissance des ténèbres ? Cela seuls les Protestants peuvent le penser, eux qui repoussent l'Église hiérarchique. Kiko est avec eux :

- il est gravement inexact et combien ennuyeux de répéter que le Christianisme se distingue de la "religion naturelle", comme si celle-ci - ne fût pas un commencement et une préparation excellente à la foi chrétienne; comme si elle ne fût pas un reflet de la lumière du Verbe qui ne cesse pas de s'ouvrir un passage dans le fond de chaque âme droite. " Toutes les religions naturelles, quand elles se lèvent le matin que font-elles ? Elles rendent grâce à Dieu qui protège leur journée. Cela n'est pas le Christianisme. C’est ce que fait le Juif, le musulman, le tchécoslovaque, toutes les religions. Cela est très bon. Maïs le Christianisme est autre chose..." ( Or B, p. 42 ).

 

Il est vrai que le Christianisme comme religion surnaturelle dépasse le commun "monothéisme" hébraïque et islamisme; mais on ne peut pas déclarer que celui-ci est quelque chose d'étranger au Christianisme, ou de vraiment contraire, comme Kiko le suppose lorsqu’il se jette contre le sacrifice, en niant que Jésus se soit offert lui-même comme victime d'expiation des péchés du monde...-

Et encore: "... Un homme qui croit beaucoup en Dieu, qui aime dans son cœur chaque homme, cela est la base de chaque religion. Eh bien, cet homme est un homme religieux naturel, qui ne fait rien sans se confier en Dieu, sans prier Dieu..." ( id. ). Maintenant nulle n’est plus "chrétien" que celui qui se conduit de telle manière...;

- il est historiquement faux que " la première prédication pendant deux siècles fut faite dans la synagogue et révoltait les chrétiens Juifs de la circoncision et à l’intérieur du contexte de l'évangélisation..." ( Or A, p. 18 ).

  1. Dérision du "sacerdoce catholique" exemplaire:
  2. "... Ils sont pauvres les prêtres si ils ne sont pas saints... Pour cela, quand un prêtre se marie... Tu fais confiance aux prêtres. Le prêtre doit être, dans la religion naturelle, un homme pauvre, avec le vêtement ravaudé, très chaste, pour être un bon pont entre Dieu et les hommes. Mais celui-ci n'est pas chrétien..." (Or B, p. 54 ). En revanche cependant il est catholique...

  3. Déformation de l'histoire du salut.
  4. Kiko déplore le phénomène de la "déchristianisation" défini par lui comme "divorce entre religion et vie" ( id., p. 51 ). " Nous sommes dans une situation – explique-t-il – dans laquelle n'avons pas été catéchisés, christianisés. Il n'a pas y eu vraiment une initiation à la foi. Nous avons reçu une catéchèse de première communion. Puis quelques-uns ont étudié comme matière à l'école la religion, et ainsi nous portons encore le vêtement de la première Communion sous la chemise. Ce vêtement est petit. Qu'est-ce que c'est que ce vêtement ? Les dix commandements, croire aux dogmes et un peu plus. Ne pas voler, ne pas tuer, etc. ? Je les accomplis déjà. Croire aux dogmes. J'en ne comprends pas un mot, mais je crois. Que le Vierge Marie fut vierge ? Je le crois. Je crois à tout ce quel dit la sainte Mère l'Église. Que Christ est mort pour nos péchés ? Je le crois. Se confesser de temps en temps ? Clair. Nous sommes tous très bourgeois et aisés et nous allons à la Messe de douze heures en général..." ( id., p 52s ).

    La "Religiosité naturelle" serait celle des fidèles qui vivent de cette manière leur propre Christianisme ( id., p 53 ).

    Mais, comment peut-il déclarer "naturelle" une religiosité qui accepte la vérité de foi, les liturgies et la morale de l'Église Catholique ? Et comment peut-on présenter un Christianisme sans le temple, l'autel, la prêtrise ?... ( id,. pp. 56-57 ). Maintenant ce qui presse d’être souligné est ce que Kiko ajoute : " Le processus de déchristianisation, le divorce entre Christianisme et vie viennent d’infiltrer dans le Christianisme la religiosité naturelle..." ( id., p 58 ). Infiltration qui, selon lui, se serait vérifiée au début du IVe siècle, avec le Paix Constantinienne, quand les nations païennes entrèrent dans l'Église en portant le bagage de leur "religion naturelle"; et voilà alors le temple, l'autel, les sacrifices (= Messe ), le sacerdoce. " Avec Constantin s'ouvre comme une parenthèse qui parvient jusqu'à nos jours..."; pour cela nous " nous provenons d’un Christianisme vécu à un niveau très religieux..." ( id., p 60 ).

    Dépassée – avec le Concile Vatican II - cette parenthèse, " aujourd’hui nous entrons dans une époque différente et nous avons besoin de passer à un Christianisme vécu dans la foi et non dans la religiosité naturelle. Sortir de la religion pour entrer dans la foi. Et qu'est-ce que la foi ? une rencontre avec Jésus Christ Ressuscité..." ( id., p 61 ).

    Le présumé processus historique (origines, parenthèse, reprise) est illustré par Kiko avec le graphique suivant :

    Je parle de déformation de l'histoire du salut en récapitulant, sous un certain aspect, les observations critiques sur la doctrine de Kiko, et en me apportant à la grande parenthèse d'environ 1640 années, ouverte par lui entre le Concile de Nicée ( 19 juillet-25 août 325 ) et Vatican II ( 11 octobres 1962-8 décembres 1965 ).

    En réalité:

    a) la conversion des païens au christianisme ne commença pas par la Paix Constantinienne, mais par la première prédication inaugurée par Apôtres le jour même de la Pentecôte. Elle s’est étendue, dès 297 (sous les empereurs Dioclétien, Galérien, Maximilien et Constantin ) de la Palestine au Moyen Orient, à tous les pays de la côte occidental de l'Afrique baignés par la Méditerranée, à la Grèce, à l'Illyrie, à Italie, à l'Espagne, à la Gaule, à la Bretagne...

    Donc, l'Église des trois premiers siècles (dite "primitive") était composée de peuples qui, convertis par le paganisme, certainement acceptèrent la foi chrétienne, avec ses dogmes, sa morale, ses liturgies et sa discipline, selon cette foi Traditionnelle Apostolique que l'actuelle Église du Vatican II croit Source de la Révélation... ( cf. Des Verbum, 8 ). Il s’ensuit que l'Église primitive, en les accueillant dans son sein, a repoussé tout ce qui n'était pas compatible avec la foi qu’elle professait; c’est-à-dire qu’elle n'a j a m a i s sacrifiée la Parole de Dieu à la "religion naturelle" comme elle est comprise par Kiko pour s'adapter à la mentalité et aux rites des nations païennes converties au Christianisme... Elle ne la sacrifia pas, ni alors ni après. Kiko invente tout.

    b) Si l'Église Catholique se fût détachée de celle des trois premiers siècles, en passant du Christianisme-de-la-foi à la religion-naturelle, elle ne serait pas restée fidèle à la Tradition Apostolique... Mais, dans l'hypothèse, que l'actuelle Église de Rome présidée par le successeur de Pierre aurait manquée cette Parole-de-Dieu-transmise qui constitue une des Sources de la Révélation; alors, son Magistère – selon la définition des Papes et des Conciles – n’aurait pas été légitime, infaillible, contraignant pour un bon 1640 années... Ceci suppose que :

    1) toutes les doctrines que du Concile de Nicée au Concile Vatican I, l'Église Catholique a condamné comme "hérétiques", ne devraient pas se considérer ainsi...

    2) la longue parenthèse historique subite du Christianisme aurait le sens d'un abandon inexplicable de l'Église au Pouvoir des ténèbres de la part du Christ, qui aurait manqué à ses promesses...;

    3) ainsi rompue la continuité de la vie de l'Église dans la transmission des pouvoirs conférée par le Christ aux Apôtres et des Apôtres à leurs successeurs ( Papes et Évêques ) des trois premiers siècles, il s’en suivrait que la convocation, la célébration et les décisions du Concile Vatican II seraient illégitimes... Qui aurait autorisé Jean XXIII et Paul VI à le présider et en approuver les décrets ?... Qui devrait se sentir obligé à le respecter ?... Parce qu'il ne serait pas plus influent que les autres Conciles œcuméniques qui l’ont précédé, le Vatican I et les autres de Trente, de Florence, du Latran, de Lyon, etc. etc. ?

    4) Kiko qui en appelle à Vatican II comme à un retour aux origines capables de re-christianiser la société contemporaine, se condamne lui-même, parce que précisément Vatican II propose de nouveau et confirme chacun des dogmes de foi, les principes moraux et la formes du culte qui, à travers les siècles précédents, remontent à la Tradition Apostolique, noyau de l'Église Primitive.

  5. Dernier effondrement :

" Le sacerdoce dans le christianisme n'existe pas, les temples n'existent pas, les autels n’existent pas. Pour cela, l’unique autel du monde, parmi toutes les religions, qui a une nappe, c'est l’autel chrétien, parce que ce n'est pas un autel, c'est une table. Aussi nous avons fait, à l'époque du mélange avec la religiosité, des autels de pierre monumentale, même si depuis nous leur mettons les napperons. Un autel ne peut pas avoir de nappes, parce que l'autel est pour faire des sacrifices de chèvres et de vaches " ( Or B, p. 54 ).

Mais un Christianisme sans sacerdoce, sans temple, sans autel n'est pas "catholique", ce noyau de l'unique Église fondée par le Christ et soutenu par l'Évêque de Rome; et en elle l'a u t e l, s'il a une nappe, en a une parce qu'il est une t a b l e aussi, où le ministre et les fidèles se nourrissent du Corps et du Sang de la victime sacrifiée. Kiko, en trompant l’auditoire et les lecteurs de ses "catéchèses", s'obstine à refuser le "sacrifice eucharistique" et le " sacerdoce ministériel " sans dire que seulement l’Église Catholique Apostolique Romaine - et non son déjà présumé "christianisme" - a un a u t e l avec une nappe parce qu'il sert pour offrir les s a c r i f i c e s et il sert aussi de table pour le "b a n q u e t" qui prélude à la "cène de la vie éternelle."

Je confirme encore une fois : en éliminant le sacrifice eucharistique et ensuite le sacerdoce ministériel dérivé du sacrement de l'ordre, la Hiérarchie reste privée de l'unique fondement qui la constitue...; et, niant la Hiérarchie, l'Église s'écroule fatalement avec l'Épiscopat qui la soutient sous l'autorité suprême du Pape, dont Kiko et ses collaborateurs ne cessent d'attirer l’estime et l’intérêt, les éloges et les bénédictions, se rendant responsable de l'imposture peut-être la plus atroce du siècle.

Dernière réflexion.

Il est difficile de prévoir les conséquences désastreuses pour l'Église d'un ministère sacré confié aux disciples de Kiko, qui, de plus en plus nombreux dans ses Séminaires, sont formés à la base de sa "théologie" pour en apporter dans le monde entier le message funeste, décidés à propager un présumé "renouvellement" dans la foi et dans les coutumes faussement attribuées à Vatican II, provocant un des plus graves troubles de conscience dont se souvient du Christianisme.

 

CONCLUSION GÉNÉRALE

 

L'essai se veut une a p o l o g i e du Pape contre les vantardises des Néocatéchumènes - de bonne ou mauvaise foi - qui se glorifient d'être en parfait accord avec Jean Paul II, pendant que les "catéchèses" de Kiko et Carmen, - entendues, écrites, transcrites, photocopiées, divulguées et lues - sont ouvertement et d’une manière irréductible inconciliables avec son magistère, ou avec tout ce que l'Église Catholique a toujours enseignée.

Non seulement le texte complet des instructions de Kiko examiné dans la première partie du travail le démontre; mais aussi les autres qui l'ont précédé et suivi; pour cela je crois que mon accusation d' h é r é s i e est solidement fondée.

Je suis habitué à m’entendre répéter maintenant qu'à une telle accusation ne répond pas la réalité objective soit des convictions des Néocatéchumènes, soit de la pratique effectivement suivie dans les communautés respectives...

Mais il résulte aussi que beaucoup d’entre eux, ou n’ont pas d’idées claires sur le dogme catholique; ou ne se sont pas informés dûment de la doctrine de Kiko, insinuée seulement progressivement, à petites doses, au cours de longues années; ou ils ne sont pas aptes à s'apercevoir de l'incompatibilité réelle entre l'un et l'autre, n'ayant pas une préparation proportionnée culturelle et spirituelle.

Malheureusement aussi nombreux sont ceux du Clergé qui ont montré ne pas l’avoir et pour cela ils sont plutôt imprudemment tombés dans le réseau, attirés par la nouveauté de certaines liturgies et de la participation bruyante et emphatique de personnes qui jusqu'à hier - du moins en grande partie - n'avait jamais entendu parler de Dieu et des ses mystères, de l'Évangiles et de son message...

Au terme de ce travail, il me reste seulement à demander si les résultats positifs, égaux et même supérieurs, ne pourraient pas demain s’obtenir d'Évêques et de Curés acceptant du Mouvement Néocatéchuménal seulement qu'il ne s’oppose pas au Magistère de l'Église, ce qui est compatible avec le respect de ses règles liturgiques... Dans l'hypothèse négative, il serait nécessaire de passer de la foi dans le Christianisme réalisé en deux mille ans de l'Église Catholique à la foi du Christianisme proposé par Kiko Arguëllo, qui doit beaucoup à la "théologie" de le Réforme Luthérienne. Dans ce cas, l'Église de Rome devrait déclarer sa propre faillite.

 

* * * * *

 

Mais le Christ a confié son message seulement à Pierre et ses Successeurs; seulement à lui il a promis l'assistance de son Esprit pour que sa foi ne soit pas inférieure; et seulement en se rapportant à l'Église présidée par Lui, a-t-il prédit que le pouvoir des ténèbres ne pourra pas jamais prévaloir.

Aujourd’hui, justement parce qu'assistés de l'Esprit Saint, Paul VI et Jean Paul II ont accueilli et favorisé l'initiative d'un renouveau inspiré de la grande i d é e d'un néocatéchuménat pour adultes, qui n'a jamais compris ( ni accepté ) - le sens et les conséquences de son propre baptême...

Donc je reviens à me demander si le "chemin" du néocatéchuménat devra nécessairement coûter la renonciation à la foi catholique. Très nombreux, en donnant la preuve de la meilleure bonne foi, resteraient horrifiés et indignés si cela leur était proposé... L'honnêteté et la rectitude d'adhérents innombrables au Mouvement m'encouragent à retourner à tous encore l'invitation déjà formulée dans une lettre ouverte signée le 2 novembre 1990.

En elle je déplorais le silence qui suivit la publication de la deuxième édition de l'opuscule au titre fraternellement provocant de Hérésies du Mouvement Néocatéchuménal. Et, entre autre, j’écrivais: " Les Saints – à votre place - n'auraient pas manqué de se lever pour un devoir de loyauté et pour ne pas être un sujet de scandale pour personne, spécialement pour les fidèles moins embrasés et fervents. Donc, accusés d'hérésie, vous ne devriez pas réagir pour défendre vos gens - que personne n’a jamais eu l’intention d’offenser -, mais pour honorer votre foi, en la professant de manière clair contre chaque interprétation éventuelle inexacte de vos convictions..."

" Au moins jusqu'à présent - j'ajoutais -, en substance, j'ai dû parler d’"hérésie"; mais, si cela ne vous semble pas ainsi, vous avez toujours le temps pour repousser chaque contestation, en déclarant simplement accepter le "credo" de l'Église Catholique et en effaçant - des deux colonnes de l'appendice – celles des erreurs qui vous sont attribuées, afin de rendre vaine chacune de celles qui sont douteuses et condamnées.

" Que pourrais-je vous dire d’autre pour montrer la sincérité de mon affection, la volonté d'un "dialogue" sérieusement constructif ? Même si vos idées diffèrent - objectivement – de la plus authentique règle de la foi, cependant je reconnais que ( nombreux d’entre ) vous, Néocatéchumènes disposent d'une richesse enviable de vie spirituelle, étant donné la ferveur, la générosité, l'esprit de sacrifice, la décision avec laquelle vous soutenez vos nobles idéaux de vie humaine et chrétienne.

" Qui parmi nous ne pourrait pas se féliciter de l'anxiété délicieusement évangélique avec laquelle vous tentez - dans votre "chemin" - de réévaluer le sens le plus profond et surnaturel du b a p t ê m e, célébré comme renaissance dans le Christ et mort à une nature déchue, abordé comme un refus définitif d'un monde dominé par le Malin ?

" Qui parmi nous ne déplore pas l'apathie et les mauvaises mœurs de beaucoup de fidèles, les scandales de quelques membres du Clergé, l'inefficacité de certaines liturgies, la décadence de la vie religieuse, les trahisons de l'amour, la désintégration de la famille, la révolte à la Transcendance, la course de plus en plus précipitée vers la catastrophe d'une société opulente, techniquement évoluée, maïs désespérément sceptique et amorale, impatiente et violente ?

" Comme vous voyez, dans le constat de la crise du monde contemporain, nous sommes d'accord complètement.

" Que reste-t-il à faire ?

" Si, d'une part, nous devons admirer et imiter la ferveur de votre piété religieuse; d’autre part, vous êtes invités à récupérer la pureté de notre foi. Si la foi sans les œuvres ne sauve pas; les œuvres sans la foi peuvent seulement abuser et entraîner à la ruine. La primauté appartient à la Vérité, à la sagesse de la Révélation, aux directives du Magistère, au respect de cette grand Tradition Catholique dont vous avez hérité tout le bien qui vous honore, non pas la nouveauté qui déjà - inventée par vos maîtres - caractérise un "chemin" aberrant de l'orthodoxie.

" Intéressantes sont vos expériences personnelles; qui toutefois, si elles ne sont pas contrôlées par la science théologique la plus saine, poussent vers les anarchies, ou à la démolition de l'Église, à la liquidation d'un Christianisme fondé sur l'Incarnation du Verbe et l’œuvre qu’il continue à se dérouler dans ses ministres.

" Si contre une société matérielle et athée - qui s’ignores ou désespère - nous unissons nos meilleures énergies, je suis confiant qu'il y n'aura plus d’églises parallèles, ni de "chemins autonomes" par rapport à celui indiqué par la seule vrai Église du Christ, hiérarchique et charismatique ensemble, engagée à sauver le monde.

À cela le Pape pourrait en rajouter. Mais - attention! - un Pape vraiment informé complètement des idées de Kiko et de Carmen, exprimées dans leurs catéchèses. S’il parvenait à cette connaissance, il modifierait son attitude à votre égard; et réserverait à l'auteur de ces pages peut-être un sourire paternel de complaisance et... de gratitude.

 

AFIN DE PRENDRE CONGÉ

L’idée inspiratrice du Chemin Néocatéchuménal si elle n’est pas originale, est cependant sans doute orthodoxe, même si elle se différencie de la " forme " adoptée dans sa réalisation, et contrastant avec les prémisses doctrinaux contenus dans les catéchèses de Kiko.

À présent, tandis que la " forme " n’est pas tout à fait unique et irremplaçable pour un authentique retour du monde moderne au Christianisme, les " enseignements " - qui dure depuis longtemps - soulèvent un obstacle insurmontable pour un tel "retour." Je crois l'avoir démontré dans chaque page de l'essai, en relevant l'incompatibilité profonde du magistère du Pape avec les catéchèses de Kiko.

On pourrait m’opposer ceci – par dessus tout – que j’ai dû reconnaître : sur beaucoup, éloignés de Dieu, le chemin exerce une influence telle qu’elle détermine un changement décisif de route dans la vie, en les ouvrant à la Transcendance, en les informant de le Révélation, du Christ et de son œuvre, de certaines valeurs morales et de la vie future...

Mais je remarque ceci, le discours de quelques-uns est plutôt simple : si ces "convertis" connaissaient les erreurs sous-jacentes au chemin indiqué par Kiko, ils prendraient le risque de tout abandonner et de se précipiter de nouveau dans le néant d'une existence grise, sans but, dépourvue de valeurs... Jusqu’à présent, plutôt que d’intervenir avec des déclarations draconiennes et des mesures sévères, il est préférable de se taire et de laisser courir, confiant que le Grâce continue son œuvre jusqu'à la pleine et définitive ouverture de la conscience à la vérité objective. Pour maintenant, il est important que les Évêques et les curés suivent le Mouvement et cela sans se dérober aux structures de l'Église, reconnaissant l'autorité de le Hiérarchie.

C’est tout ce que j’incline à répéter et que je peux peut-être partager, si quelques réflexions ne m’obligent à penser autrement.

a) Une authentique " conversion " au Christianisme peut dépendre seulement de l’annonce de sa vérité essentielle, consistant dans le " mystère de la Croix ", tel que compris de manière indivisible : le péché de l’homme et son salut opéré par le Christ en vertu de son sacrifice d’expiation. Mais, malheureusement, la doctrine de Kiko refuse et déforme cette vérité. Donc, depuis sa première annonce, quoiqu’elle puisse sembler positive, elle occulte et trahit le Christianisme; c’est pourquoi elle ne peut pas déterminer un vrai processus de "conversion", destiné à atteindre la plénitude de la foi...

Il s’ensuit que l'erreur initiale du "chemin" concernant l'essence même du Christianisme, ne peut pas ne pas s’aggraver dans les phases successives jusqu'à provoquer le refus total de la vérité révélée dans la révolte - explicite ou implicite, inconsciemment - au magistère de l'Église.

b) D'autre part, les "catéchistes" de kiko ne se trouvent pas en situations différentes de celles dans lesquelles les Apôtres et les missionnaires de tous les temps ont accompli leur œuvre : celle-ci constamment inaugurée avec l'annonce du "mystère de le Croix", présentée et défendue avec loyauté et courage dans toute son inaltérable et inaliénable vérité objective. Ils ont donc jeté la graine de la vrai foi et acheminé ce processus de "conversion" des peuples desquels nous avons eu une multitude de Saints et de Martyrs...

c) Le Christianisme que Kiko prétend présenter, s'étant dénaturé quant à son noyau le plus vif, n'apparaît pas moins déformé si on le considère sous autres aspects particuliers, examinés au cours de l’œuvre : péché, grâce, conversion, mort expiatoire du Christ, sacerdoce ministériel, Sacrifice eucharistique, Église Hiérarchique, vie future, etc., vérités étrangères au contexte des catéchèses de Kiko... Et c’est précisément dans cette immense vide que son "chemin néocatéchuménal" commence, se déroule et se termine : jusqu'à présent, malgré la rigueur terrorisante de certains "scrutins", il n'a pas produit un seul "saint" canonisable de l'Église Catholique...

  1. Le "chemin", en effet, peut seulement voiler - en ceux qui l'ont entrepris - ce trousseau précieux de vérité déjà appris au sein de leurs familles et de leurs paroisses respectives d'origine. Il en découle que seulement en s’illusionnant l'Autorité ecclésiastique peut les croire membres authentiques de l'Église Catholique; pour lesquels résultent ses peurs injustifiés de les perdre...

Malgré la bonne foi de plusieurs et les meilleures intentions de prêtres peu informés et avisés, ces "néocatéchumènes" sont des "hérétiques" : non seulement ils n'appartiennent pas au "troupeau", mais ils s'éloignent de la bergerie de plus en plus, en persévérant en un "chemin" qui n’est pas programmé selon le Magistère...

Pourtant, se taire et laisser aller ne vaut rien, ça ne sauve personne, et au contraire ça empire la condition spirituelle de nombreux ignorants et naïfs, en favorisant la contagion de l’erreur dans les classes sociales plus dépourvues, disposée à accueillir toutes les extravagances d'individus et de groupes exaltés et présomptueux.

e) Le devoir d'informer l'Église hiérarchique est grave parce qu'à tous ceux qui ont commencé le Chemin il faut en opposer autant - et peut-être aussi en plus grand nombre - qui l'ont interrompu après des années non par négligence, mais parce que terriblement agités dans la foi d’origine et dans les affections familiales, dégoûtés par certaines pratiques sacramentelles incompatibles avec les règles liturgiques, vexés par la hauteur et l’arrogance des catéchistes et parfois aussi économiquement ruinés... Nombreux pour cela, ont perdus jusqu’à l'équilibre mental et ils n’en manquent pas qui, déçus et désorientés ne croient plus en Dieu non plus... À cet égard, nous disposons d'une documentation non équivoque...

Pourquoi ne se pas préoccuper de ces âmes aussi en démasquant l'erreur ?…

 

En concluant, il ne serait pas honnête de méconnaître quelques aspects positifs du Chemin néocatéchuménal. Mais je dois les attribuer :

Premièrement, à la droite intention de tous ceux qui l'entreprennent...;

Deuxièmement, à la bonté de l' i d é e qui l'inspire...;

Troisièmement, à une certaine organisation intelligente conçue par Kiko...;

Quatrièmement, à L'Esprit Saint qui a l'habitude de se servir des instruments les moins aptes pour opérer dans les âmes...

Ce que à la fin de ce travail je peux affirmer avec la plus grande certitude c’est qu'il n'est pas possible de faire dépendre tout le vrai bien réalisé par le Mouvement aux enseignements doctrinaux des catéchèses de Kiko; parce que justement à de tels enseignements doivent être attribués tous ses côtés négatifs, au niveau théologique, liturgique, moral.

Il résulte que la Hiérarchie, si elle entend encore se servir du Chemin parce que sa méthode peut concourir à la nouvelle évangélisation du monde, elle doit le libérer de tout le contexte hérétique qui le caractérise entre tous les autres Mouvements en vigueur dans l'Église.

Je souhaite que l'analyse critique que j’ai mené puisse bénéficier aux Évêques et aux curés afin d’entreprendre l’œuvre urgente de purification et de remettre le chemin néocatéchuménal sur la voie de la vérité et du salut pour tous.

 

Conclusion du traducteur

 

Pour terminer cet ouvrage, nous avons pensé inclure ce document de Jean Vanier extrait de l’enquête du diocèse de Clifton en Angleterre et disponible sur le site www.ourwold.compuserve.com/homepages/Ronald_Haynes/welcome.htm .

Nous ne pouvons que penser en le lisant à tout ce qui vient d’être écrit par le Père Zoffoli. De plus, quoiqu’il n’y soit pas fait mention du Chemin NC, il serait difficile de ne pas y trouver des ressemblances avec les comportements dénoncés par beaucoup d’ex-membres du mouvement.

 

" Le temps révélera si un mouvement est fidèle, s’il grandit comme l'Esprit le veut. Il y a des signes, pourtant qui indiquent si un mouvement se développe dans les voies de Dieu... Si un mouvement suit la pensée de l'Église dans son identité et son ouverture, c'est un signe de l'Esprit Saint. Mais l'ouverture ne vient pas une fois que l'identité est assurée. Elle implique cette identité... Si un nouveau mouvement grandit en communion avec l'Évêque du lieu et l'Église locale, collaborant avec les autres mouvements et sensible à l'inculturation, non refermé sur lui-même et sa culture spécifique, alors c'est un signe du Saint-esprit... Si un nouveau mouvement annonce une bonne nouvelle aux pauvres, s’il est engagé de quelque façon envers les pauvres, se disposant à se laisser évangéliser par les pauvres, encore là c'est un signe de l'Esprit... Peut-être l'élément le plus complexe pour savoir si une communauté évolue bien est la qualité d'amour prodigué aux membres les plus faibles du groupe, et l'attention spéciale qui permet à ceux qui se sentent appelés à quitter, de recevoir l'aide dont ils ont besoin afin de quitter paisiblement, sans se sentir coupable. Les groupes sectaires ont tendance à retenir leurs membres; ils ne les laissent pas partir facilement. C'est comme si pour une personne, quitter le groupe, était synonyme de quitter l'Église ou le Dieu Vivant. Il peut y avoir aussi une forme de manipulation ou de séduction afin d'attirer des personnes dans le mouvement. Le nombre est souvent pour le groupe un signe qu'il est de Dieu. Plusieurs personnes cherchent des groupes puissants et sectaires qui apportent la sécurité. Jésus n'a pas créé un groupe puissant. Il appelle les gens à être entiers, humbles et saints. Il les invite à vivre les béatitudes, particulièrement la pauvreté en esprit.

Un mouvement fermé sur lui-même qui a ses propres prêtres et psychologues dans la communauté peut devenir dangereux si ces derniers dont inféodés au mouvement, s'il n'y a pas d'autorité disponible à l'extérieur. Tout est décidé par les leaders qui deviennent parole de Dieu. Il y a un risque réel pour le groupe et sa vision, ses lois et son esprit, devenant tout puissant, incapable de voir ses zones d'ombres et d'accepter toute forme de critique. Dans de telles situations, certains membres sont écrasés; cela s'explique par le fait que l'on voit l'Esprit Saint d'un côté et le diable de l'autre. Dans ces mouvements le bon sens peut devenir rare, les évaluations psychologiques et humaines sont rejetées et seulement les mots du fondateur sont défendus. Un mouvement qui évolue dans les voies de l'Esprit est appelé à s'ouvrir pour faciliter l'accès à ses membres envers des hommes ou des femmes qui sont sages et qui n'appartiennent pas au mouvement. Une spiritualité de dictateur coupée d'une bonne anthropologie n'a pas d'assise dans la bonne nouvelle de Jésus. Une telle situation de fermeture qui peut causer beaucoup de tort aux membres, les empêchant de grandir, n'existe pas seulement dans les mouvements laïcs, mais aussi chez les religieux. L'origine de telles crises se trouve dans une forme d'autorité dominatrice, dans une ecclésiologie qui tend au triomphalisme et une spiritualité où la loi prévaut sur la communion et l'amour, où la puissance paraît plus importante que le sermon sur la montagne.

Les mouvements peuvent commencer, peut-être commencent-ils toujours, de façon sectaire, mais ils sont appelés à évoluer. Ils doivent s'ouvrir à la pensée de l'Église et à de nouvelles voies de Dieu qui révèle son amour pour le monde. Le Saint-Esprit les conduit doucement et fermement sur une voie qui implique coopération, humilité, ouverture, insécurité et une certaine mort à soi-même. S’ils refusent cette voie de l'insécurité, ces mouvements, même s'ils ont été inspirés par Dieu au début vont mourir; après un temps de prospérité, ils vont disparaître ".

***

L’enjeu de fonds, dans cette " saga néocatéchuménale " n’est peut-être pas seulement le " Chemin " et son enseignement. Il peut être aussi une occasion d’aller plus loin que le NC. Celle d’obliger nos Évêques à s’exposer, à prendre partie. Peut-être est-ce pour eux aussi une occasion de prendre conscience – ainsi qu’à beaucoup de prêtres – qu’il peut y avoir de la lâcheté ( ce qui serait un péché ) dans le fait de dénoncer dans le secret le Chemin NC sans jamais s’afficher, de peur de briser la collégialité en s’opposant à certains confrères. Plus les Évêques et les prêtres se taisent, plus l’Église aura à faire face à toutes ces erreurs tôt ou tard. Que dire des Évêques qui se sont débattus contre des hérésies afin de protéger le troupeau qui leur était confiés ? L’histoire ne manque pas d’exemple. Paul lui-même a tenu tête à Pierre, et devant tous. Sans son intervention, Pierre aurait adopté une conduite double. Taire la vérité, lorsque nous en sommes convaincus, est-il mieux que mentir ?

Souhaitons de tout notre cœur et prions pour nos responsables afin que l’Esprit Saint les guide toujours dans la Vérité, avec l’esprit de force, et non de crainte, qui leur a été confié afin de garder le dépôt de la foi intact, sous l’œil vigilant du Magistère papale…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INDEX

 

 

Préface du traducteur………………………………………………. 2

Préambule………………………………………………………….. 9

Première partie : Analyse comparative

I - L’Église Catholique – L’unique enclos………………………… 12

II- Parole de Dieu et Magistère ecclésiastique……………………... 14

III- Structure hiérarchique de l’Église………………………………. 17

IV- Sacerdoce ministériel et sacerdoce commun……………………. 20

V- Le péché…………………………………………………………. 24

VI- Possibilité du péché………………………………………………27

VII- La Conversion………………………………………………….. 29

VIII- Expiation rédemptrice et sacrifice…………………………….. 34

IX- L’Eucharistie – Sacrifice…………………………………………40

X- L’Eucharistie – Présence réelle et culte…………………………..45

XI- Sacrement de la Pénitence………………………………………..58

XII- Grâce, sainteté et libre arbitre……………………………………80

XIII- Jésus modèle universel de sainteté……………………………. 86

XIV- Dévotion au Sacré Cœur………………………………………. 90

XV- Le rosaire………………………………………………………. 93

XVI- La Messe dominicale………………………………………….. 94

XVII- La vie future………………………………………………….. 97

Conclusion…………………………………………………….. 100

Deuxième partie : Récapitulation, confirmation, bilan général

I Considérations conclusives………………………………………. 101

II Pièges de la dernière hérésie…………………………………….. 110

III Ramassis d’exagérations, d’équivoques, d’erreurs…………… 120

Conclusion générale…………………………………………………142

Afin de prendre congé……………………………………………….145

Conclusion du traducteur…………………………………………….148

Index…………………………………………………………………. 151

 

 

 


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